Une chronique de Martin
Ni à vendre ni à louer, film de Pascal Rabaté, est un cocktail. Décor: la côte atlantique dans ce qui pourrait être des vacances estivales, mais serait plutôt, pour le cinéaste, un week-end ordinaire avant la belle saison. Les ingrédients ? Une série de personnages pittoresques, un homme qui court après son cerf-volant, deux voyous dans une voiture de golf, des retraités qui se parlent par Scrabble interposé, le père maniaque d'une famille de campeurs, un couple punk de filles ou encore un VRP masochiste (entre autres). Aréopage un peu étrange: un cocktail, c'est forcément un peu secoué, non ?
J'ai eu envie de voir ce film dès que, pour en parler, la critique a évoqué l'univers de Jacques Tati, fameux cinéaste des temps anciens dont j'apprécie les quelques oeuvres que je connais - ou visualise. Rendu au cinéma, j'ai vu dans cette création atypique des traces dignes des Deschiens, parallèle d'autant plus facile que des membres de la troupe parsème l'image de leur fantaisie. Le point commun essentiel, c'est l'absence de tout réel dialogue: en plus d'une musique entraînante, le son qui parcourt Ni à vendre ni à louer est composé de quelques mots éparpillés et surtout de bruits, borborygmes divers et autres éclats de voix. Ce qui se passe à l'écran parle de lui-même sans qu'il faille l'expliciter, dans la grande tradition du burlesque.
Cette vraie qualité du film est aussi sa limite. Ni à vendre ni à louer est également un puzzle, dont les pièces s'assemblent sans difficulté particulière, mais qui, une fois terminé, ne laisse pas forcément place à un dessin apte à frapper durablement la mémoire du public. C'est une oeuvre modeste, à tous les sens du mot: sans ambition démesurée, mais qui ne se prend pas pour ce qu'elle n'est pas. Il y a une évidente sincérité dans la manière dont ces quelques histoires sans paroles ont été tournées et interprétés. Sans grande esbroufe ou tape à l'oeil, les comédiens parviennent à faire passer une émotion pure, à la fois quelques rires et un peu de nostalgie aussi. C'est le signe d'une réussite, pareillement modeste, mais bien réelle.
Ni à vendre ni à louer
Film français de Pascal Rabaté (2011)
D'abord connu comme auteur BD, le cinéaste impose ici un style intéressant, puisqu'à l'évidence assez personnel. Son travail gagne encore en efficacité grâce à la complicité d'acteurs joliment investis dans le projet, et pas des moindres. On retrouvera ainsi avec plaisir des comédiens aussi divers que Jacques Gamblin, Maria de Medeiros, François Damiens, Gustave Kervern, Charles Schneider ou encore François Morel. Voilà qui m'a donné envie de découvrir également l'autre film de Rabaté, Les petits ruisseaux, avec pour héros l'inénarrable Daniel Prévost. Mais aussi, l'oeuvre de Jacques Tati, donc, et par exemple Les vacances de Monsieur Hulot. À suivre...
J'ai eu envie de voir ce film dès que, pour en parler, la critique a évoqué l'univers de Jacques Tati, fameux cinéaste des temps anciens dont j'apprécie les quelques oeuvres que je connais - ou visualise. Rendu au cinéma, j'ai vu dans cette création atypique des traces dignes des Deschiens, parallèle d'autant plus facile que des membres de la troupe parsème l'image de leur fantaisie. Le point commun essentiel, c'est l'absence de tout réel dialogue: en plus d'une musique entraînante, le son qui parcourt Ni à vendre ni à louer est composé de quelques mots éparpillés et surtout de bruits, borborygmes divers et autres éclats de voix. Ce qui se passe à l'écran parle de lui-même sans qu'il faille l'expliciter, dans la grande tradition du burlesque.
Cette vraie qualité du film est aussi sa limite. Ni à vendre ni à louer est également un puzzle, dont les pièces s'assemblent sans difficulté particulière, mais qui, une fois terminé, ne laisse pas forcément place à un dessin apte à frapper durablement la mémoire du public. C'est une oeuvre modeste, à tous les sens du mot: sans ambition démesurée, mais qui ne se prend pas pour ce qu'elle n'est pas. Il y a une évidente sincérité dans la manière dont ces quelques histoires sans paroles ont été tournées et interprétés. Sans grande esbroufe ou tape à l'oeil, les comédiens parviennent à faire passer une émotion pure, à la fois quelques rires et un peu de nostalgie aussi. C'est le signe d'une réussite, pareillement modeste, mais bien réelle.
Ni à vendre ni à louer
Film français de Pascal Rabaté (2011)
D'abord connu comme auteur BD, le cinéaste impose ici un style intéressant, puisqu'à l'évidence assez personnel. Son travail gagne encore en efficacité grâce à la complicité d'acteurs joliment investis dans le projet, et pas des moindres. On retrouvera ainsi avec plaisir des comédiens aussi divers que Jacques Gamblin, Maria de Medeiros, François Damiens, Gustave Kervern, Charles Schneider ou encore François Morel. Voilà qui m'a donné envie de découvrir également l'autre film de Rabaté, Les petits ruisseaux, avec pour héros l'inénarrable Daniel Prévost. Mais aussi, l'oeuvre de Jacques Tati, donc, et par exemple Les vacances de Monsieur Hulot. À suivre...
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