Une chronique de Martin
Il a ressuscité le singe le plus célèbre de l'histoire du septième art. Sur un écran de cinéma, il a aussi donné vie aux hobbits, petits êtres fantasmagoriques inventés par J.R.R. Tolkien. Plus tôt, il s'est également intéressé aux films gore. Parce que Peter Jackson a su montrer de multiples talents, j'étais curieux de voir ce qu'il allait faire d'un scénario comme celui de Lovely bones. L'idée: raconter l'histoire (fictive) de Susie Salmon, une adolescente américaine, assassinée un soir de décembre 1973. Plus que sur le crime, le film se concentre sur l'après, quand, d'un au-delà très présent à l'image, la jeune fille voit sa famille et son meurtrier (sur)vivre sans elle.
Lovely bones est l'adaptation du roman La nostalgie de l'ange, écrit par l'Américaine Alice Sebold, traduit dans trente pays, vendu à plus de trois millions d'exemplaires à travers le monde. Il lui est paraît-il assez fidèle. Je ne parlerais pourtant pas d'un long-métrage orienté "grand public": si rien de sanglant n'est montré, les allusions sont assez explicites pour être potentiellement lourdes à supporter. C'est aussi tout de même un film sur la difficulté de faire son deuil devant la mort la plus injuste qui soit. Si ce message peut trouver quelque écho intime auprès de chacun, il peut certainement aussi réveiller des chagrins enfouis. Il vaut mieux le savoir avant, je crois.
Objectivement, le ton de l'oeuvre de Peter Jackson n'a en tout cas rien de larmoyant. Même morte, Susie Salmon reste bien l'héroïne centrale du film et paraît vivante tout du long. Le déroulé progressif de l'intrigue laisse penser qu'aucune souffrance n'est infinie. L'intérêt de cette mise en images est aussi purement artistique: le texte a laissé sa place aux plans de cinéma et quelques-uns, du monde réel ou des univers parallèles, sont d'une grande beauté. Lovely bones peut demeurer un spectacle familial, même s'il ne serait pas inutile que les plus jeunes soient au moins prévenus de ce qui les attend. Pour le coup, c'est sûr que ça change de Frodon et de King Kong...
Lovely bones
Film néo-zélandais de Peter Jackson (2010)
Je vous ai déjà parlé ici de La chambre du fils, autre film puissant sur le deuil d'un enfant: le ton adopté par l'Italien Nanni Moretti est bien différent, ancré dans une cruelle réalité. Peter Jackson n'occulte pas la douleur née de la disparition d'un proche, mais il la transcende pour composer un des univers fantasmagoriques dont il a le secret. Comparé au bouquin, il a également, d'après ce que j'ai cru comprendre, conservé une certaine sobriété, évitant les scènes choc. En cela, et contrairement à ce que j'aurais pu croire de prime abord, il est resté assez proche des thèmes qui lui sont familiers. J'ai noté que ce film évoquait l'une de ses premières productions, Créatures célestes. Il me faudrait le voir pour vous dire mon sentiment.
Lovely bones est l'adaptation du roman La nostalgie de l'ange, écrit par l'Américaine Alice Sebold, traduit dans trente pays, vendu à plus de trois millions d'exemplaires à travers le monde. Il lui est paraît-il assez fidèle. Je ne parlerais pourtant pas d'un long-métrage orienté "grand public": si rien de sanglant n'est montré, les allusions sont assez explicites pour être potentiellement lourdes à supporter. C'est aussi tout de même un film sur la difficulté de faire son deuil devant la mort la plus injuste qui soit. Si ce message peut trouver quelque écho intime auprès de chacun, il peut certainement aussi réveiller des chagrins enfouis. Il vaut mieux le savoir avant, je crois.
Objectivement, le ton de l'oeuvre de Peter Jackson n'a en tout cas rien de larmoyant. Même morte, Susie Salmon reste bien l'héroïne centrale du film et paraît vivante tout du long. Le déroulé progressif de l'intrigue laisse penser qu'aucune souffrance n'est infinie. L'intérêt de cette mise en images est aussi purement artistique: le texte a laissé sa place aux plans de cinéma et quelques-uns, du monde réel ou des univers parallèles, sont d'une grande beauté. Lovely bones peut demeurer un spectacle familial, même s'il ne serait pas inutile que les plus jeunes soient au moins prévenus de ce qui les attend. Pour le coup, c'est sûr que ça change de Frodon et de King Kong...
Lovely bones
Film néo-zélandais de Peter Jackson (2010)
Je vous ai déjà parlé ici de La chambre du fils, autre film puissant sur le deuil d'un enfant: le ton adopté par l'Italien Nanni Moretti est bien différent, ancré dans une cruelle réalité. Peter Jackson n'occulte pas la douleur née de la disparition d'un proche, mais il la transcende pour composer un des univers fantasmagoriques dont il a le secret. Comparé au bouquin, il a également, d'après ce que j'ai cru comprendre, conservé une certaine sobriété, évitant les scènes choc. En cela, et contrairement à ce que j'aurais pu croire de prime abord, il est resté assez proche des thèmes qui lui sont familiers. J'ai noté que ce film évoquait l'une de ses premières productions, Créatures célestes. Il me faudrait le voir pour vous dire mon sentiment.
2 commentaires:
Vu hier ! J'ai adoré. Les passages dans l'entre-deux mondes sont absolument magnifiques, poétiques, sublimes. Mais peut-être y en a-t-il un peu trop, ça rend cet entre-deux un peu trop sophistiqué, sur le plan esthétique, au détriment de l'histoire. Mais c'est du détail, j'ai vraiment aimé, et l'interprétation de Wahlberg, Weisz et Ronan est formidable !
Sept ans que je l'ai vu... je t'avoue que je n'en garde pas tellement de souvenirs...
Content que tu aies aimé, cela dit, et ravi aussi que tu aies fouillé mes archives pour m'en parler !
Une mention spéciale pour Saoirse Ronan, que je trouve presque toujours excellente.
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