lundi 27 juin 2011

L'amour sinon rien

Une chronique de Martin

Je suis souvent chambré pour ça, mais je revendique le droit d'aimer les petits films. L'agence est l'un de ceux que j'ai découverts dernièrement, au détour d'une simple soirée à la cool entre copains. Il raconte comment David Norris, jeune congressman américain parti pour être élu sénateur, rate finalement le siège promis et, le soir même de sa défaite, tombe amoureux d'une femme énigmatique rencontrée... dans les toilettes d'un grand hôtel new-yorkais. Début d'une bluette à l'américaine ? Non. En fait, le destin qui attend David est programmé, téléguidé par d'étranges individus chapeautés. Troupe qui parle d'un Plan de celui qu'on appelle le Grand Patron.

Bien qu'ancré dans la vie de tous les jours, le film part donc rapidement sur une intrigue décalée de la réalité. L'agence, ce sont ces drôles de types qui pourchassent David et la femme dont il s'est épris, simplement parce qu'ils veulent que l'avenir des tourtereaux soit tout autre que celui qu'ils ont choisi. La chasse à l'homme amoureux fonctionne d'ailleurs plutôt bien: à vous de découvrir maintenant ce qui arrive exactement, comment tout cela évolue progressivement vers l'étrange et s'achève finalement de manière inattendue. Encore une fois, bien que pas vraiment amateur d'histoires de ce type en règle générale, j'ai aimé celle-là, peut-être parce que, malgré son caractère tout à fait fantaisiste, elle repose sur un départ crédible et des rebondissements faciles à comprendre.

Simple elle aussi, la mise en scène permet de ne jamais décrocher. L'agence n'est jamais un film surprenant, mais c'est un scénario plutôt bien amené, dont Matt Damon joue honorablement le héros. La production n'a rien de clinquant: la plupart des autres comédiens restent pour moi de parfaits inconnus - à l'exception peut-être simplement de Terence Stamp et Michael Kelly, que j'avais déjà vus précédemment, sans savoir dire où exactement. Même Emily Blunt, la jolie fille de service, n'est pas une star d'Hollywood telle que peut l'être son partenaire masculin. Petit film, disais-je pour démarrer cette chronique. Le plaisir que j'y ai pris suffira pour vous conseiller de jeter au moins un coup d'oeil à cette sympathique production.

L'agence
Film américain de George Nolfi (2011)
Après la déferlante Inception, il est probablement difficile d'offrir une nouvelle fois au public un univers fantastique aussi abouti. Qu'importe: comme je l'ai dit plus haut, j'ai bien su apprécier ce film dans toute sa simplicité, côté scénario et côté effets. En regardant cet homme se battre contre la destinée que des inconnus voudraient lui imposer, j'ai aussi pensé à The Truman show. Ou à une version optimiste de Dark City. C'est vrai: le film du jour n'est pas vraiment à la hauteur de ces trois références. Cela ne m'a donc pas dérangé.

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