Une chronique de Martin
Je m'en voudrais de vous inquiéter, mais j'ai l'impression que la folie me hante. Parents et amis, rassurez-vous tout de suite: elle le fait seulement autour du cinéma. Simple constat que vous pourrez faire également: j'ai vu pas mal de films sur cette thématique dernièrement. Ultime exemple à ce jour: le remarquable Birdy.
L'histoire débute sur l'admission à l'hôpital d'un type inconnu salement amoché. Italo-américain et jeune vétéran du Vietnam, Alfonso Columbato sort du conflit avec de graves blessures au visage et du coup couvert de pansements. Si l'on parvient à reconnaître enfin un Nicolas Cage âgé alors de 20 ans, c'est que le long-métrage est parsemé de flashbacks. Est-ce la conséquence de sa nationalité britannique ? Plus que de tourner un film de guerre, il s'agit en effet pour le réalisateur Alan Parker d'illustrer le traumatisme qu'ont laissé les combats et, dès lors, d'évoquer d'abord ce qui les avait précédé. Dans la Philadelphie des années 50, on découvre aussitôt que le héros du film est l'ami d'un garçon passionné par les oiseaux, lequel donne son titre au métrage, Birdy, donc. Un garçon qu'on retrouve un peu plus tard à l'hôpital, lui aussi, prostré dans d'étranges postures assises ou couchées, et, par dessus tout, le silence permanent.
Sans trahir de grand secret, je crois pouvoir vous révéler que Birdy a donc sombré dans la folie. L'intérêt du film n'est pas là: il tient davantage à ce que l'origine de cette pathologie mentale reste indécise. Traumatisme lié à la guerre ? Blessures intimes antérieures et encore plus profondes ? C'est là qu'il me faut me taire si je veux vous préserver la surprise de la découverte. Je souligne juste qu'il y a en tout cas une vraie progression dans le scénario, à partir d'un point de départ assez simple dans l'idée: l'implication volontaire croissante d'Alfonso Columbato pour sauver son ami du néant de la pensée intérieure. Le long-métrage ne fait donc pas qu'illustrer les ravages que peut causer la lutte armée sur l'esprit des jeunes hommes. D'après moi, il dépasse ce thème majeur pour se tourner vers le récit d'une amitié quasi-inaliénable, basée sur une tolérance sans bornes pour une certaine différence. En ce sens, bien que déjà assez vieux dans les faits, le film n'est pas dépassé dans ce qu'il raconte.
Bien évidemment, sur le plan formel, on a déjà vu plus belle réussite. Comme souvent avec les oeuvres déjà âgées de plusieurs décennies, il est conseillé de dépasser la forme pour mieux s'intéresser au fond. Un petit mot quand même pour défendre les moyens: je suis parvenu sans mal à trouver le film efficace, malgré son aspect vieillot d'apparence, grâce bien sûr à deux comédiens tout à fait impliqués et convaincants - Nicolas Cage, donc, et bien sûr son partenaire Matthew Modine, expressif même quand il n'a rien à dire. Birdy porte certes la marque du temps, mais n'en reste pas moins un film touchant, qui fait réfléchir et nous amène facilement dans la peau des personnages. Et si c'était moi ? Comment aurais-je réagi ? Qu'aurais-je fait ? Ce sont quelques questions qui me sont venues devant le travail d'Alan Parker. Pas mécontent en somme d'avoir enfin abordé la filmographie de ce réalisateur culte des années 70-80.
Birdy
Film américain d'Alan Parker (1985)
Pour ne rien dire de plus sur le film, si ce n'est donc que je l'ai vraiment bien aimé, j'ai envie de passer aux possibles comparaisons. Je commence en effet à avoir quelques références intéressantes quant aux films évoquant la guerre du Vietnam. Faute d'être absolument érudit et d'avoir par exemple vu un aussi grand classique que l'est Apocalypse now, je vous renvoie vers un autre standard du genre, Full metal jacket, dans lequel Matthew Modine jouait également ! Après ça, si vous avez encore le courage d'aborder franchement une autre vision du conflit, je vous conseille également Les visiteurs, oeuvre pessimiste assez méconnue. Et, pour une liste plus complète, je reste bien sûr ouvert à toutes vos suggestions...
L'histoire débute sur l'admission à l'hôpital d'un type inconnu salement amoché. Italo-américain et jeune vétéran du Vietnam, Alfonso Columbato sort du conflit avec de graves blessures au visage et du coup couvert de pansements. Si l'on parvient à reconnaître enfin un Nicolas Cage âgé alors de 20 ans, c'est que le long-métrage est parsemé de flashbacks. Est-ce la conséquence de sa nationalité britannique ? Plus que de tourner un film de guerre, il s'agit en effet pour le réalisateur Alan Parker d'illustrer le traumatisme qu'ont laissé les combats et, dès lors, d'évoquer d'abord ce qui les avait précédé. Dans la Philadelphie des années 50, on découvre aussitôt que le héros du film est l'ami d'un garçon passionné par les oiseaux, lequel donne son titre au métrage, Birdy, donc. Un garçon qu'on retrouve un peu plus tard à l'hôpital, lui aussi, prostré dans d'étranges postures assises ou couchées, et, par dessus tout, le silence permanent.
Sans trahir de grand secret, je crois pouvoir vous révéler que Birdy a donc sombré dans la folie. L'intérêt du film n'est pas là: il tient davantage à ce que l'origine de cette pathologie mentale reste indécise. Traumatisme lié à la guerre ? Blessures intimes antérieures et encore plus profondes ? C'est là qu'il me faut me taire si je veux vous préserver la surprise de la découverte. Je souligne juste qu'il y a en tout cas une vraie progression dans le scénario, à partir d'un point de départ assez simple dans l'idée: l'implication volontaire croissante d'Alfonso Columbato pour sauver son ami du néant de la pensée intérieure. Le long-métrage ne fait donc pas qu'illustrer les ravages que peut causer la lutte armée sur l'esprit des jeunes hommes. D'après moi, il dépasse ce thème majeur pour se tourner vers le récit d'une amitié quasi-inaliénable, basée sur une tolérance sans bornes pour une certaine différence. En ce sens, bien que déjà assez vieux dans les faits, le film n'est pas dépassé dans ce qu'il raconte.
Bien évidemment, sur le plan formel, on a déjà vu plus belle réussite. Comme souvent avec les oeuvres déjà âgées de plusieurs décennies, il est conseillé de dépasser la forme pour mieux s'intéresser au fond. Un petit mot quand même pour défendre les moyens: je suis parvenu sans mal à trouver le film efficace, malgré son aspect vieillot d'apparence, grâce bien sûr à deux comédiens tout à fait impliqués et convaincants - Nicolas Cage, donc, et bien sûr son partenaire Matthew Modine, expressif même quand il n'a rien à dire. Birdy porte certes la marque du temps, mais n'en reste pas moins un film touchant, qui fait réfléchir et nous amène facilement dans la peau des personnages. Et si c'était moi ? Comment aurais-je réagi ? Qu'aurais-je fait ? Ce sont quelques questions qui me sont venues devant le travail d'Alan Parker. Pas mécontent en somme d'avoir enfin abordé la filmographie de ce réalisateur culte des années 70-80.
Birdy
Film américain d'Alan Parker (1985)
Pour ne rien dire de plus sur le film, si ce n'est donc que je l'ai vraiment bien aimé, j'ai envie de passer aux possibles comparaisons. Je commence en effet à avoir quelques références intéressantes quant aux films évoquant la guerre du Vietnam. Faute d'être absolument érudit et d'avoir par exemple vu un aussi grand classique que l'est Apocalypse now, je vous renvoie vers un autre standard du genre, Full metal jacket, dans lequel Matthew Modine jouait également ! Après ça, si vous avez encore le courage d'aborder franchement une autre vision du conflit, je vous conseille également Les visiteurs, oeuvre pessimiste assez méconnue. Et, pour une liste plus complète, je reste bien sûr ouvert à toutes vos suggestions...
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