Une chronique de Martin
Russ Richards présente la météo sur une petite chaîne locale américaine. Sa crétinerie n'a d'égale que sa cupidité. Très mécontent de son sort, le beau gosse s'estime digne de mieux et, pour grimper dans l'ascenseur de la réussite, trouve vraiment intelligent d'exploiter une concession de motoneiges... sous un soleil de plomb. Endetté jusqu'à l'os, il se laisse convaincre par un truand que le moyen d'oublier ses ennuis est de truquer le loto. Le bon numéro: le film trouve ainsi la justification de son titre et c'est parti pour une heure et demie avec John Travolta, Lisa Kudrow et Tim Roth, entre autres.
Par certains aspects, Le bon numéro me fait penser aux films improbables des frères Coen, quelque part entre Burn after reading et Fargo. La galerie de personnages offre sa dose de rire aux esprits tolérants qui passent sur les faiblesses affichées du long-métrage. Défaut majeur: un peu trop explicite, le scénario s'appuie en priorité sur une série d'acteurs un peu trop cabots. Passé le plaisir de voir jouer tout ce petit monde, on a le sentiment qu'ils sont si jobards qu'ils en deviennent faux. Rien de dramatique, mais le film traîne quelque peu en longueur, là où les frangins suscités s'illustrent souvent par leur sens de la narration et la concision de leur propos.
J'ai découvert Le bon numéro un peu par hasard, sûrement attiré par l'idée de voir John Travolta dans une comédie et de retrouver Lisa Kudrow, héroïne de Friends. Je ne le regrette pas: le regarder permet de s'offrir un bon moment, ni plus ni moins. Pas envie finalement de vous abandonner à la fatigue ? Le film s'avère calibré pour ces soirées à la cool, en solo ou en groupe, où on a juste l'intention de se vider la tête. Pas du grand cinéma, ça, c'est sûr. Plutôt du simple fun sur pellicule, ce qui n'est déjà pas si mal. Admettons que les Coen, eux, font quand même beaucoup mieux.
Le bon numéro
Film américain de Norah Ephron (2000)
Douze ans déjà: le cinéma vieillit plus vite qu'on ne peut le croire. Petit détail sur ce film: comme vous le constatez, il y a une femme derrière la caméra. Je ne sais pas ce que ça change, mais je trouve que c'est assez rare pour être signalé. Rien à ajouter. Si vous aimez les petits films sans prétention, vous en trouverez sûrement d'autres sur ce blog et notamment un Coen moins ambitieux: Ladykillers.
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