lundi 9 avril 2012

Claude's way

Une chronique de Martin

J'ai vainement cherché quelqu'un qui m'aurait paru pouvoir s'intéresser à Claude François. C'est finalement tout seul que j'ai répondu à l'invitation d'un bon contact professionnel - le service presse de la Société des Bains de mer, à Monaco - pour découvrir Cloclo, le biopic consacré au chanteur, sorti il y a désormais un peu moins d'un mois. J'avais trois ans à peine quand l'idole est décédée.

Je n'en ai pas de souvenir, d'autant moins en fait que mes parents m'ont tourné vers d'autres musiques. Cela dit, je mesure à quel point sa popularité demeure et respecte l'image que ses fans gardent de lui.

Claude François ou la vie d'un homme qui a toujours agi à sa façon. Ce qui m'a attiré vers le film, je crois que c'est d'abord la perspective d'apprécier le travail d'un jeune acteur que j'aime bien: le comédien belge Jérémie Renier. J'ai déjà dû souligner à quel point j'apprécie les caméléons, ces artistes capables d'endosser la peau d'un autre, tout en changeant régulièrement de registre. Avec Cloclo, je crois possible que le premier interprète parvienne enfin à se faire connaître du très grand public et récolte les fruits de son talent. Sincèrement, il le mériterait: je l'ai oublié en quelques minutes seulement et je n'ai plus vu à l'écran que Claude François. Chapeau !

Autre aspect remarquable de Cloclo: sa bande originale. Cadencé bien évidemment par les chansons de la star, le long-métrage prouve combien elles ont su imprégner la culture populaire. J'ai découvert quelques morceaux moins célèbres et très vite reconnu les tubes. J'avoue que, moi qui ne suis pas fana de ces oeuvres, leur présence m'a aidé m'immerger dans le film, un peu comme l'ont fait les efforts apportés à la reconstitution réaliste d'une époque au charme vintage. J'ai ainsi pris plaisir à découvrir d'autres facettes de Claude François dont j'ignorais tout jusqu'alors: sa vie familiale, sa quête effrénée d'une femme à aimer et sa jalousie maladive, son culte obsessionnel de la perfection et son complexe de supériorité. Pendant deux heures et demie, et malgré quelques longueurs, le propos s'avère captivant.

Cloclo
Film français de Florent Emilio Siri (2012)
En sortant de la salle, j'ai entendu la maman d'un de mes confrères lui demander si le rôle pourrait valoir un César à Jérémie Renier. Réponse dans une petite année. Il est clair que le comédien a donné de sa personne et je redis tout le bien que je pense de la démarche. Côté réalisateur, en dépit de quelques effets faciles, je salue également le travail effectué, Florent Emilio Siri ne paraissant pas être un spécialiste du genre. Celui d'Olivier Dahan sur La môme soutient la comparaison. Pas celui de Joann Sfar pour Gainsbourg (vie héroïque), plus imaginatif et d'un certain point de vue poétique.

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