Une chronique de Martin
Je suis un peu fâché avec Tom Hanks. Je n'aime pas vraiment classer les acteurs et j'ai donc du mal à identifier qui sont mes préférés, mais je crois que lui, je l'aurais placé parmi les tout premiers rangs de ma liste... si elle avait existé. Certaines de ces interprétations m'ont refroidi. Et j'ai vu Ladykillers. Sans crier au génie, je me suis un peu réconcilié avec le comédien, qui s'y est tant amusé à changer de look et à cabotiner qu'il a fini par emporter le morceau. Finalement, j'ai pu en douter, mais, en lui accordant leur confiance, les frères Coen ont fait un (énième) très bon choix de casting.
Il faut dire aussi qu'à la base, les frangins disposaient d'un matériau d'une très grande qualité. Souvenez-vous: Ladykillers, c'est en effet le remake du film anglais éponyme, distribué en France et présenté ici en version francisée: Tueurs de dames. Une occasion de noter encore une fois que les meilleurs thèmes ne vieillissent pas. Bonus appréciable de cette redite: les Coen ont su transposer l'intrigue londonienne dans une Amérique stylisée qui, musique gospel oblige, rappelle La Nouvelle-Orléans. Je redis que l'idée est de raconter comment cinq prétendus musiciens s'installent chez une grand-mère un peu solitaire pour y préparer un braquage. Sauf qu'évidemment...
Ladykillers est souvent présenté comme un Coen mineur. Je peux bien admettre qu'ils ont fait mieux. Là où ils demeurent constants, et pour tout dire très forts, c'est dans l'aspect visuel de leur travail. La photo est toujours léchée, les décors parfaits pour matérialiser une ambiance, vraisemblable et imaginaire à la fois. Mais, à l'image donc de Tom Hanks, c'est par leurs acteurs que les deux frères s'expriment le mieux. Ici, encore une fois, ils ont déniché une série de "gueules" aux petits oignons. Les citer toutes serait fastidieux, surtout que certains de ces comédiens ne partagent pas la notoriété du personnage principal. Pas question toutefois d'ignorer totalement Irma P. Hall, la mémé de l'histoire: elle est tout simplement parfaite. C'est elle, je crois, la star. Celle qui m'a fait la plus forte impression.
Film américain d'Ethan et Joel Coen (2004)
Remake oblige, je vous recommande l'original, le remarquable Tueur de dames. Autre lieu, autre époque, mais même humour décalé, avec un génial - et méconnaissable - Alec Guinness. Plutôt envie d'originalité ? Puisque j'évoquais l'idée d'un classement des acteurs pour ouvrir cette chronique, j'ajoute que, des films des frères Coen, c'est encore et toujours Fargo que je place au sommet. Il me reste malgré tout quelques trous à combler. Ici, dans l'esprit, j'estime qu'on s'approche plutôt d'un film comme Intolérable cruauté...
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