Une chronique de Martin
C'est seulement après qu'on m'a offert un coffret Alfred Hitchcock que j'ai redécouvert les films du cinéaste britannique. De tous ceux que j'ai eu l'occasion d'appréhender à ce jour, L'ombre d'un doute est celui qui m'a le plus plu. Hitch y justifie pleinement son titre officieux de maître du suspense. Il nous embarque à la rencontre d'une famille américaine ordinaire, le père, la mère, les trois enfants.

L'intrigue de L'ombre d'un doute tourne bien autour du duo Charlotte et Charlie. C'est sur l'ambiguïté de leur relation qu'apparaît un léger sentiment de malaise. Ces deux-là ont-ils quelque chose d'immoral à cacher ? Le long-métrage avançant, j'ai petit à petit eu l'impression que non, que tout était en fait normal et que Hitch allait s'en sortir par une ultime pirouette sur l'air du "Je vous ai bien eus". Mine de rien, et c'est tout son talent ici, l’homme au cigare embrouille le décor avec les questions. S'il ne fait aucun doute que, dans son exil familial, Charlie est suivi, il faut attendre longtemps pour savoir par qui et surtout pourquoi. N'en déplaise à Charlotte.


Film américain d'Alfred Hitchcock (1943)
Comparé à Cinquième colonne, présenté il y a peu, le long-métrage prend l'avantage par sa subtilité. Pas trépident, il propose toutefois un crescendo dramatique intéressant, la tension montant longuement avant que l'on sache exactement ce qui se trame. C'est exactement sur ce modèle que j'espère un jour apprécier d'autres œuvres phares du même réalisateur, comme Fenêtre sur cour ou Psychose.
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Un autre avis sur le film ?
Il peut vous être proposé par le blog "L'oeil sur l'écran". Vous y lirez un commentaire selon lequel, de tous ses films, Hitch considérait celui-là comme son préféré. Je n'ai pas eu l'occasion de vérifier l'info.
1 commentaire:
Par "arrière plan un peu flou", je pense que vous voulez parler de scènes où l'arrière-plan est en rétro-projection.
C'est très habituel chez Hitchcock qui faisait tout en studio. C'est souvent assez grossier, cela fait sourire même, mais c'est un peu sa marque de fabrique.
Reproduire la réalité ne lui importait guère, il cherchait plus à créer des sentiments, à bâtir une atmosphère, à raconter...
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