Une chronique de Martin
Parmi les toutes premières choses que j'ai remarquées avant même de regarder A bigger splash, c'est que ce film anglais date de l'année de ma naissance. C'est avec une curiosité certaine que j'ai enfin fini l'autre soir par le lancer sur ma platine DVD, pressentant que j'allais découvrir l'oeuvre la moins accessible de ma série de longs-métrages sur les peintres au cinéma. Sur ce point, la circonspection s'impose encore: il me reste toujours quelques découvertes en rayon, ma série comportant trois "épisodes" de plus, à voir plus-tard-j'ignore-quand. Mettons fin au suspense: en attendant, je peux dire que j'ai déjà plutôt apprécié celui-là. Et essayer de vous expliquer pourquoi.
Une confirmation d'abord: A bigger splash n'est pas un film évident. Il paraît pourtant reposer sur une idée simple: raconter l'histoire quotidienne d'un peintre britannique homosexuel, au cours des mois qui ont suivi sa rupture avec son petit ami. Là où les choses deviennent plus intéressantes et se densifient, c'est que l'artiste existe bel et bien, qu'il s'agit en fait de David Hockney et qu'il a ici fait le choix... de jouer son propre rôle. Plus surprenant encore, c'est également le cas de l'ensemble des personnages du récit, qui peut donc être présenté comme une fiction venue reproduire le passé immédiat. L'intérêt de la démarche ? Chacun en jugera intimement et selon ses propres critères. Pour moi, il est d'ordre esthétique.
Il m'a semblé en effet que les tableaux de David Hockney, que le film montre souvent, sont nés des choses qui ont pu se passer dans sa vie d'homme "ordinaire". A bigger splash - Une éclaboussure plus grosse en français - est à la fois le titre de l'une des toiles, la réminiscence tangible d'une journée autour d'une piscine et l'onde de choc ressentie par la fin d'une histoire d'amour. Le talent du long-métrage est de le faire comprendre, ou au moins ressentir, en images. C'est en ce sens que je crois possible de dire que le spectacle ici proposé est relativement exigeant: il faut probablement être assez réceptif, ou tout du moins ouvert, à l'art contemporain pour apprécier. J'imagine qu'à l'époque de sa sortie en salles, la thématique homosexuelle a également pu conférer à ce curieux projet un attrait autre, un peu sulfureux. 37 ans plus tard, cet érotisme diffus devrait être mieux accepté et, dès lors, passer un peu plus inaperçu. Reste une certaine réflexion sur les conditions de la création, intemporelle et donc toujours intéressante. J'aurais également pu dire sensible.
A bigger splash
Film anglais de Jack Hazan (1974)
Deux champs de comparaison possibles, donc. Si je reste sur le plan de l'homosexualité masculine, le film m'a presque aussitôt fait penser à Mort à Venise, d'autant qu'apparaît très ponctuellement à l'image un garçon en marinière, fantôme du Tadzio de Luchino Visconti. Objectivement, Le secret de Brokeback Mountain est bien loin. Idem pour la thématique d'un I love you Philipp Morris. Constat facile qui m'amène à vous inciter à vous replonger de préférence dans les trois autres films déjà présentés de ma collection "Peintres au cinéma", soit, par ordre d'apparition sur le blog: Ivre de femmes et de peinture (16 novembre 2009), Frida (2 mars 2010) et Moulin rouge (16 avril 2010). La source de plaisirs je crois assez variés.
Une confirmation d'abord: A bigger splash n'est pas un film évident. Il paraît pourtant reposer sur une idée simple: raconter l'histoire quotidienne d'un peintre britannique homosexuel, au cours des mois qui ont suivi sa rupture avec son petit ami. Là où les choses deviennent plus intéressantes et se densifient, c'est que l'artiste existe bel et bien, qu'il s'agit en fait de David Hockney et qu'il a ici fait le choix... de jouer son propre rôle. Plus surprenant encore, c'est également le cas de l'ensemble des personnages du récit, qui peut donc être présenté comme une fiction venue reproduire le passé immédiat. L'intérêt de la démarche ? Chacun en jugera intimement et selon ses propres critères. Pour moi, il est d'ordre esthétique.
Il m'a semblé en effet que les tableaux de David Hockney, que le film montre souvent, sont nés des choses qui ont pu se passer dans sa vie d'homme "ordinaire". A bigger splash - Une éclaboussure plus grosse en français - est à la fois le titre de l'une des toiles, la réminiscence tangible d'une journée autour d'une piscine et l'onde de choc ressentie par la fin d'une histoire d'amour. Le talent du long-métrage est de le faire comprendre, ou au moins ressentir, en images. C'est en ce sens que je crois possible de dire que le spectacle ici proposé est relativement exigeant: il faut probablement être assez réceptif, ou tout du moins ouvert, à l'art contemporain pour apprécier. J'imagine qu'à l'époque de sa sortie en salles, la thématique homosexuelle a également pu conférer à ce curieux projet un attrait autre, un peu sulfureux. 37 ans plus tard, cet érotisme diffus devrait être mieux accepté et, dès lors, passer un peu plus inaperçu. Reste une certaine réflexion sur les conditions de la création, intemporelle et donc toujours intéressante. J'aurais également pu dire sensible.
A bigger splash
Film anglais de Jack Hazan (1974)
Deux champs de comparaison possibles, donc. Si je reste sur le plan de l'homosexualité masculine, le film m'a presque aussitôt fait penser à Mort à Venise, d'autant qu'apparaît très ponctuellement à l'image un garçon en marinière, fantôme du Tadzio de Luchino Visconti. Objectivement, Le secret de Brokeback Mountain est bien loin. Idem pour la thématique d'un I love you Philipp Morris. Constat facile qui m'amène à vous inciter à vous replonger de préférence dans les trois autres films déjà présentés de ma collection "Peintres au cinéma", soit, par ordre d'apparition sur le blog: Ivre de femmes et de peinture (16 novembre 2009), Frida (2 mars 2010) et Moulin rouge (16 avril 2010). La source de plaisirs je crois assez variés.
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