Une chronique de Martin
J'aime de temps en temps retomber en enfance. C'est ce que j'ai fait l'autre jour devant Rio, prévenu par Jean-Michel - salut, mon pote ! - que le dernier né des studios Blue Sky s'adressait au jeune public. Ouais, je confirme: si vous aimez l'animation à deux discours, l'un accessible aux gamins et l'autre aux adultes, passez votre chemin cette fois-ci. En revanche, si, comme à moi, il vous est agréable d'oublier un peu le temps qui passe, vous pouvez accorder une heure et demie de votre temps à ce long-métrage très coloré et joyeux. Certes, même si le ciné joue la carte 3D, ça peut attendre le DVD...
Comme son nom l'indique, après une première incartade en Amérique du Sud, Rio débute réellement... dans le Minnesota (oh, le piège !). À gauche, Blu, ara bleu qui ne sait pas voler. À droite, Linda, bipède célibataire, du genre jeune libraire à lunettes passionnée d'oiseaux. Ces deux-là se sont rencontrés quand l'animal est tombé du camion d'odieux trafiquants et que sa copine l'humaine l'a sauvé d'une mort certaine en ramassant le carton dans lequel il était encore enfermé. Depuis plus de quinze ans, la bête et la belle cohabitent ainsi, amis improbables, et ça se passe plutôt bien, même si Blu rote parfois après s'être... lavé les dents. Le matin, il aime boire son chocolat chaud, agrémenté de quelques guimauves pour plus de douceur. L'élément perturbateur, c'est l'arrivée de Tulio, ornithologue brésilien un peu fou, qui informe Linda que son compagnon est le dernier mâle de son espèce et qu'il serait donc bon qu'il rejoigne la mère patrie afin de procréer. Le Brésil ou la destination de tous les dangers !
Quelques scènes plus tard, Blu se retrouve de nouveau emprisonné, accroché à... la dernière femelle de son espèce, j'ai nommé Perla. Outre la nuance de leur bleu plumage, les deux volatiles différent fondamentalement en ce que la demoiselle, elle, sait bien se servir de ses ailes. Et, face aux vilains contrebandiers, elle s'échapperait donc à la première occasion. Sauf qu'il y a Blu, justement. Rio marque donc l'énième confrontation entre deux personnages fantasques que tout semble opposer et qui, pourtant, vont devoir s'associer, au moins un moment, pour se tirer d'affaire. Vous avez deviné comment ça se terminera ? Tant mieux: je ne le dirai pas ! Honnêtement, le film ne m'a pas surpris: sa bande-annonce montrait déjà beaucoup de choses. L'important n'est pas là: j'espérais m'offrir une heure et demie de détente et c'est bien ce que j'ai eu. Sincèrement, sur le moment, ça a largement suffi à mon bonheur. Même si mon niveau d'exigence est souvent nettement supérieur.
Je vous épargne les figures classiques de ce genre de programmes formatés et notamment la galerie de personnages secondaires, dispensables, mais rigolos. S'il faut résumer mon propos, je dirais que Rio tient ses promesses: c'est un film simple, sans imagination mais sans chichis, qui se déroule sans esbroufe. Sa grande qualité est là, dans la modestie de fond et de style, et la relative efficacité qui en découle. Techniquement, même si ce n'est pas neuf, ça reste franchement joli pour les yeux et agréable pour les oreilles. Heureusement qu'au pays de la samba, il y a du rythme, hein ? Vraiment, de ce point de vue, Carlos Saldanha a largement respecté sa part du contrat. Pour ce qui est de la 3D, sans être indispensable, je dirais qu'elle est gérée intelligemment, apportant une profondeur de champ appréciable à certaines scènes. Pour un peu, ça donnerait presque envie d'aller voir de plus près à quoi ressemble effectivement le Brésil. Il paraît clair que la vision qui en est donnée ici est idyllique, mais bon... il s'agit bien de retomber en enfance.
Rio
Film américain de Carlos Saldanha (2011)
J'ai souvent parlé ici de la guerre qui peut opposer les admirateurs des deux grands studios US d'animation 3D, Pixar et Dreamworks. Voir une oeuvre signée Blue Sky me semble une façon très honorable de rester en-dehors du conflit. S'envoler avec celle-là, c'est simple, d'accord, mais pas déshonorant. Et, lunettes noires et crème solaire sur le nez, ça peut être une chouette façon d'attendre l'année prochaine et le quatrième - et ultime ? - épisode de la série emblème de la compagnie: je veux bien sûr parler de L'âge de glace.
Comme son nom l'indique, après une première incartade en Amérique du Sud, Rio débute réellement... dans le Minnesota (oh, le piège !). À gauche, Blu, ara bleu qui ne sait pas voler. À droite, Linda, bipède célibataire, du genre jeune libraire à lunettes passionnée d'oiseaux. Ces deux-là se sont rencontrés quand l'animal est tombé du camion d'odieux trafiquants et que sa copine l'humaine l'a sauvé d'une mort certaine en ramassant le carton dans lequel il était encore enfermé. Depuis plus de quinze ans, la bête et la belle cohabitent ainsi, amis improbables, et ça se passe plutôt bien, même si Blu rote parfois après s'être... lavé les dents. Le matin, il aime boire son chocolat chaud, agrémenté de quelques guimauves pour plus de douceur. L'élément perturbateur, c'est l'arrivée de Tulio, ornithologue brésilien un peu fou, qui informe Linda que son compagnon est le dernier mâle de son espèce et qu'il serait donc bon qu'il rejoigne la mère patrie afin de procréer. Le Brésil ou la destination de tous les dangers !
Quelques scènes plus tard, Blu se retrouve de nouveau emprisonné, accroché à... la dernière femelle de son espèce, j'ai nommé Perla. Outre la nuance de leur bleu plumage, les deux volatiles différent fondamentalement en ce que la demoiselle, elle, sait bien se servir de ses ailes. Et, face aux vilains contrebandiers, elle s'échapperait donc à la première occasion. Sauf qu'il y a Blu, justement. Rio marque donc l'énième confrontation entre deux personnages fantasques que tout semble opposer et qui, pourtant, vont devoir s'associer, au moins un moment, pour se tirer d'affaire. Vous avez deviné comment ça se terminera ? Tant mieux: je ne le dirai pas ! Honnêtement, le film ne m'a pas surpris: sa bande-annonce montrait déjà beaucoup de choses. L'important n'est pas là: j'espérais m'offrir une heure et demie de détente et c'est bien ce que j'ai eu. Sincèrement, sur le moment, ça a largement suffi à mon bonheur. Même si mon niveau d'exigence est souvent nettement supérieur.
Je vous épargne les figures classiques de ce genre de programmes formatés et notamment la galerie de personnages secondaires, dispensables, mais rigolos. S'il faut résumer mon propos, je dirais que Rio tient ses promesses: c'est un film simple, sans imagination mais sans chichis, qui se déroule sans esbroufe. Sa grande qualité est là, dans la modestie de fond et de style, et la relative efficacité qui en découle. Techniquement, même si ce n'est pas neuf, ça reste franchement joli pour les yeux et agréable pour les oreilles. Heureusement qu'au pays de la samba, il y a du rythme, hein ? Vraiment, de ce point de vue, Carlos Saldanha a largement respecté sa part du contrat. Pour ce qui est de la 3D, sans être indispensable, je dirais qu'elle est gérée intelligemment, apportant une profondeur de champ appréciable à certaines scènes. Pour un peu, ça donnerait presque envie d'aller voir de plus près à quoi ressemble effectivement le Brésil. Il paraît clair que la vision qui en est donnée ici est idyllique, mais bon... il s'agit bien de retomber en enfance.
Rio
Film américain de Carlos Saldanha (2011)
J'ai souvent parlé ici de la guerre qui peut opposer les admirateurs des deux grands studios US d'animation 3D, Pixar et Dreamworks. Voir une oeuvre signée Blue Sky me semble une façon très honorable de rester en-dehors du conflit. S'envoler avec celle-là, c'est simple, d'accord, mais pas déshonorant. Et, lunettes noires et crème solaire sur le nez, ça peut être une chouette façon d'attendre l'année prochaine et le quatrième - et ultime ? - épisode de la série emblème de la compagnie: je veux bien sûr parler de L'âge de glace.
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