Une chronique de Martin
Deux réalisateurs et deux titres: le film dont je souhaite vous parler aujourd'hui surprend d'emblée. Un grand seigneur, également connu comme Les bons vivants, se découpe en... trois parties, liées l'une avec l'autre par quelques fils scénaristiques. La première évoque d'emblée le tout dernier jour d'une maison close, la deuxième enchaîne avec le procès d'un cambrioleur et la troisième, enfin, parle du développement d'un drôle de club sportif. Vous pouvez être sûrs qu'avec Georges Lautner et Gilles Grangier à la mise en scène, aidés par Michel Audiard aux dialogues, cette étrangeté en noir et blanc prend vite des airs loufoques. Elle le fait d'autant plus facilement qu'elle s'appuie sur quelques grandes stars du genre et de l'époque. Citons quelques noms: Bernard Blier, Louis de Funès, Mireille Darc, Bernadette Lafont, Darry Cowl, Jean Lefebvre, Jean Richard...
Un grand seigneur est un film de son temps. Il faut l'aborder franchement en toute connaissance de cause, car il me paraît clair qu'il s'écarte largement des standards du cinéma d'aujourd'hui. Il faut aussi aimer la langue française pour l'apprécier: c'est par le verbe que vient (ou pas) le plaisir de retrouver cette ambiance caractéristique d'un certain style. Le choix qui a été fait de découper l'intrigue en trois séquences apporte un vrai plus pour le scénario. C'est en fait entre la deuxième et la troisième de ces histoires que la caméra change de mains, sans que cela soit nuisible à la cohésion d'ensemble. Si l'épisode 2 peut être présenté comme le "petit frère" du premier, sa suite et fin serait une sorte de cousine. La parenté d'approche et de ton reste indéniable. Après, bien sûr, il faut aimer !
Le film m'a été prêté pour un échantillon méconnu de la filmographie de Louis de Funès. Bonne pioche: l'excité de service s'avère ici particulièrement convaincant. Il est d'ailleurs assez touchant d'apprendre, grâce aux bonus du DVD, qu'il avait l'habitude de rejouer ses textes plusieurs fois, inventant sans cesse, pour être rassuré quant à son efficacité comique. Sans scène commune, Bernard Blier, lui aussi, est dans son registre habituel et son personnage fait même écho... à celui qu'il jouait dans un autre film ! Un grand seigneur sorti en salles, son affiche annonçait fièrement la participation événementielle de 14 champions du rire. Si tous n'ont pas conservé leur aura du temps passé, il est toujours très agréable de revoir quelques visages connus au temps de leur - relative - jeunesse.
Un grand seigneur (les bons vivants)
Film français de Georges Lautner et Gilles Grangier (1965)
L'autre film de Bernard Blier auquel je faisais référence est Le cave se rebiffe. Même si ce long-métrage plus ancien tient d'un seul bloc, il affiche un lien évident avec celui que je vous ai présenté aujourd'hui - je vous laisse le découvrir seuls. Beaucoup de gens citeraient sûrement Les tontons flingueurs comme autre référence de film porté par les dialogues de Michel Audiard. Ici, on navigue sans nul doute dans le même univers, mais il manque peut-être juste une véritable scène culte à l'image de celle de la cuisine, réunion extraordinaire entre Lino Ventura, Francis Blanche et consorts. Maintenant, pas question pour autant de dénigrer le film du jour sur ce seul critère: sans être mythique, il peut vous permettre de passer un vrai bon moment. Avis tout particulier aux amateurs du genre !
Un grand seigneur est un film de son temps. Il faut l'aborder franchement en toute connaissance de cause, car il me paraît clair qu'il s'écarte largement des standards du cinéma d'aujourd'hui. Il faut aussi aimer la langue française pour l'apprécier: c'est par le verbe que vient (ou pas) le plaisir de retrouver cette ambiance caractéristique d'un certain style. Le choix qui a été fait de découper l'intrigue en trois séquences apporte un vrai plus pour le scénario. C'est en fait entre la deuxième et la troisième de ces histoires que la caméra change de mains, sans que cela soit nuisible à la cohésion d'ensemble. Si l'épisode 2 peut être présenté comme le "petit frère" du premier, sa suite et fin serait une sorte de cousine. La parenté d'approche et de ton reste indéniable. Après, bien sûr, il faut aimer !
Le film m'a été prêté pour un échantillon méconnu de la filmographie de Louis de Funès. Bonne pioche: l'excité de service s'avère ici particulièrement convaincant. Il est d'ailleurs assez touchant d'apprendre, grâce aux bonus du DVD, qu'il avait l'habitude de rejouer ses textes plusieurs fois, inventant sans cesse, pour être rassuré quant à son efficacité comique. Sans scène commune, Bernard Blier, lui aussi, est dans son registre habituel et son personnage fait même écho... à celui qu'il jouait dans un autre film ! Un grand seigneur sorti en salles, son affiche annonçait fièrement la participation événementielle de 14 champions du rire. Si tous n'ont pas conservé leur aura du temps passé, il est toujours très agréable de revoir quelques visages connus au temps de leur - relative - jeunesse.
Un grand seigneur (les bons vivants)
Film français de Georges Lautner et Gilles Grangier (1965)
L'autre film de Bernard Blier auquel je faisais référence est Le cave se rebiffe. Même si ce long-métrage plus ancien tient d'un seul bloc, il affiche un lien évident avec celui que je vous ai présenté aujourd'hui - je vous laisse le découvrir seuls. Beaucoup de gens citeraient sûrement Les tontons flingueurs comme autre référence de film porté par les dialogues de Michel Audiard. Ici, on navigue sans nul doute dans le même univers, mais il manque peut-être juste une véritable scène culte à l'image de celle de la cuisine, réunion extraordinaire entre Lino Ventura, Francis Blanche et consorts. Maintenant, pas question pour autant de dénigrer le film du jour sur ce seul critère: sans être mythique, il peut vous permettre de passer un vrai bon moment. Avis tout particulier aux amateurs du genre !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire