Une chronique de Martin
Cary Grant courant vers un champ de maïs, aux devants d'un avion qui cherche à l'abattre: c'est sans doute l'un des plans les plus connus de l'histoire du cinéma. C'est au moins une image qui m'est familière depuis longtemps. Je n'ai pourtant vu La mort aux trousses, le film dont elle est issue, qu'il y a deux semaines. N'ayant pu le regarder lors de son dernier passage télévisé, j'ai saisi l'occasion d'un prêt pour enfin le découvrir. J'en suis ressorti avec une impression mitigée, satisfait, en somme, mais pas totalement séduit. Ouais...
Je n'ose tout de même pas parler de déception. Le travail artistique ici accompli est de tout premier ordre. La force numéro 1, c'est celle d'un scénario tout à fait original, signé Ernest Lehman. Six fois candidat à un Oscar, l'homme fut finalement le premier à recevoir une statuette d'honneur pour l'ensemble de son oeuvre, en 2001, quatre ans avant sa mort. La mort aux trousses, c'est aussi bien sûr une réalisation classieuse de Sir Alfred Hitchcock. Il faut expliquer ici que les deux hommes avaient envisagé de tourner un autre film ensemble, finalement abandonné au profit de celui-là. La MGM, maison de production des deux larrons, n'en avait même pas été tenue informée. Cela dit, elle n'a pas eu à s'en plaindre après coup...
A fortiori pour un film déjà vieux de plus de cinquante ans, l'histoire est remarquable d'invention. Son personnage principal, un dénommé Roger Thornhill, est un publiciste new-yorkais, débordé par le travail et bientôt... kidnappé par deux tueurs peu loquaces sur le pourquoi du comment. Conduit dans une grande propriété, le pauvre homme se voit proposer - et bientôt imposer - une bonne rasade d'alcool. Avant cela, visiblement pris pour un autre, il aura été invité à livrer des secrets dont il n'a aucune connaissance. C'est alors que La mort aux trousses justifie son titre: ayant échappé à ses ravisseurs, Thornhill est traqué sans relâche. Le début d'une sorte de road movie d'espionnage, du siège des Nations Unies au site du Mont Rushmore et ses têtes de présidents américains gravées dans la roche, passant aussi par un train, le désert californien et un hôtel de Chicago...
Dans La mort aux trousses, le héros ne comprend pas ce qui arrive. D'après ce que j'ai lu, Cary Grant lui-même avait du mal à suivre. C'est assez agréable d'être perdu avec lui. L'un des aspects importants du film, c'est la rencontre de ce personnage à l'humour assez subtil avec une femme qui, mystérieusement, l'aide à prendre la fuite. Hitch y introduit une de ses traditionnelles égéries blondes, Eva Marie Saint alias Eve Kendall. Une "créature" qu'il sera difficile de situer quant à sa loyauté avec le héros. Leur fuite en avant à tous les deux ne manque pas de charme, je l'ai suggéré, et elle est rythmée par une très chouette musique de Bernard Herrmann. Certaines séquences sont vraiment marquantes de par la composition picturale et sonore. En revanche, ce sont peut-être certains trucages un peu voyants qui ont fait que je suis parfois resté "à côté". Honnêtement, ces détails nuisent peu à la qualité de l'ensemble.
La mort aux trousses
Film américain d'Alfred Hitchcock (1959)
Il n'est pas facile de dire du mal d'un tel classique et je n'ai pas l'intention de le faire. J'attendais mieux, mais ça ne veut pas dire pour autant que j'ai passé un mauvais moment. Pour dire la vérité complète, les deux grosses heures du métrage m'ont même paru passer comme une lettre à la Poste. Après, en matière de suspense et pour parler de films tournés quelques années plus tard, je dois reconnaître que j'ai préféré Charade ou bien Seule dans la nuit. Maintenant, que tous ceux parmi vous qui idolâtrent Hitch veuillent bien me pardonner et rester patients: je n'ai pas renoncé à mieux apprécier son oeuvre et, pour cela, j'ai encore plusieurs DVD en stock.
Je n'ose tout de même pas parler de déception. Le travail artistique ici accompli est de tout premier ordre. La force numéro 1, c'est celle d'un scénario tout à fait original, signé Ernest Lehman. Six fois candidat à un Oscar, l'homme fut finalement le premier à recevoir une statuette d'honneur pour l'ensemble de son oeuvre, en 2001, quatre ans avant sa mort. La mort aux trousses, c'est aussi bien sûr une réalisation classieuse de Sir Alfred Hitchcock. Il faut expliquer ici que les deux hommes avaient envisagé de tourner un autre film ensemble, finalement abandonné au profit de celui-là. La MGM, maison de production des deux larrons, n'en avait même pas été tenue informée. Cela dit, elle n'a pas eu à s'en plaindre après coup...
A fortiori pour un film déjà vieux de plus de cinquante ans, l'histoire est remarquable d'invention. Son personnage principal, un dénommé Roger Thornhill, est un publiciste new-yorkais, débordé par le travail et bientôt... kidnappé par deux tueurs peu loquaces sur le pourquoi du comment. Conduit dans une grande propriété, le pauvre homme se voit proposer - et bientôt imposer - une bonne rasade d'alcool. Avant cela, visiblement pris pour un autre, il aura été invité à livrer des secrets dont il n'a aucune connaissance. C'est alors que La mort aux trousses justifie son titre: ayant échappé à ses ravisseurs, Thornhill est traqué sans relâche. Le début d'une sorte de road movie d'espionnage, du siège des Nations Unies au site du Mont Rushmore et ses têtes de présidents américains gravées dans la roche, passant aussi par un train, le désert californien et un hôtel de Chicago...
Dans La mort aux trousses, le héros ne comprend pas ce qui arrive. D'après ce que j'ai lu, Cary Grant lui-même avait du mal à suivre. C'est assez agréable d'être perdu avec lui. L'un des aspects importants du film, c'est la rencontre de ce personnage à l'humour assez subtil avec une femme qui, mystérieusement, l'aide à prendre la fuite. Hitch y introduit une de ses traditionnelles égéries blondes, Eva Marie Saint alias Eve Kendall. Une "créature" qu'il sera difficile de situer quant à sa loyauté avec le héros. Leur fuite en avant à tous les deux ne manque pas de charme, je l'ai suggéré, et elle est rythmée par une très chouette musique de Bernard Herrmann. Certaines séquences sont vraiment marquantes de par la composition picturale et sonore. En revanche, ce sont peut-être certains trucages un peu voyants qui ont fait que je suis parfois resté "à côté". Honnêtement, ces détails nuisent peu à la qualité de l'ensemble.
La mort aux trousses
Film américain d'Alfred Hitchcock (1959)
Il n'est pas facile de dire du mal d'un tel classique et je n'ai pas l'intention de le faire. J'attendais mieux, mais ça ne veut pas dire pour autant que j'ai passé un mauvais moment. Pour dire la vérité complète, les deux grosses heures du métrage m'ont même paru passer comme une lettre à la Poste. Après, en matière de suspense et pour parler de films tournés quelques années plus tard, je dois reconnaître que j'ai préféré Charade ou bien Seule dans la nuit. Maintenant, que tous ceux parmi vous qui idolâtrent Hitch veuillent bien me pardonner et rester patients: je n'ai pas renoncé à mieux apprécier son oeuvre et, pour cela, j'ai encore plusieurs DVD en stock.
2 commentaires:
Argh, non, tu n'aimes pas non plus La mort aux trousses ! :)
Strum
Cinq années plus tard...
En fait, ce n'est pas que je n'aime pas: c'est juste que je suis conscient de la grande importance qu'a ce film dans la longue histoire du cinéma, mais que je n'adhère pas tout à fait aux enjeux du scénario. Reste qu'il y a plein de choses qui me plaisent là-dedans et que je vais sûrement poursuivre avec plaisir mes explorations au coeur de la filmographie de Monsieur Hitchcock...
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