Une chronique de Martin
Que Shakespeare daigne me pardonner: je ne suis pas inconditionnel de la langue anglaise. Son usage immodéré m'horripile quelque peu. Non que je nie son indiscutable apport au français: sans snobisme aucun, je crois bon, simplement, de privilégier nos propres mots chaque fois que c'est possible. Le titre We want sex equality m'a déplu pour deux raisons. En première analyse, je ne peux m'empêcher de constater que ce titre anglais n'est pas celui qu'ont utilisé les distributeurs... anglais du long-métrage. Là-bas, le film s'appelle Made in Dagenham (Fabriqué à Dagenham, en français).
Constat d'évidence: aucune des deux appellations ne permet d'avoir une vision précise de ce à quoi il faut s'attendre. Dès lors, et c'est bien là l'autre motif de mon courroux, pourquoi absolument retenir l'anglais ? Pour faire "authentique" ? J'augure que ce choix discutable privera le film de quelques spectateurs potentiels. Et je le déplore.
Ce n'est pas la première fois que je constate pareille "manoeuvre". Je ne parviens pas à me l'expliquer, si ce n'est comme conséquence ultime d'une politique commerciale que... je n'explique pas davantage. N'y voyez toutefois pas un refus de l'anglais: je regarde autant que possible mes films en version originale (et sous-titres). C'est bien ainsi que j'ai découvert We want sex equality. Je focalise sur le titre parce que c'est, je crois, l'un des premiers points d'entrée vers les salles de cinéma. Je crains vraiment que cet usage de mots étrangers n'en détourne une partie du public et j'ai l'impression qu'aujourd'hui, cette fâcheuse tendance commence à se généraliser. Faire une étude rétrospective sur les longs-métrages dont j'ai parlé ici serait sûrement fastidieux et pas nécessairement pertinent. N'empêche: c'est quelque chose que je surveille d'un oeil discret. Soyez rassurés: ma priorité reste bel et bien ce qui se passe à l'écran.
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