Réfléchissez-y un court instant: sous la forme d'un pictogramme blanc sur fond bleu, l'image d'une personne en fauteuil roulant s'est imposée partout pour représenter le handicap. Elle reste pourtant restrictive. Au quotidien, d'autres situations peuvent poser autant de problèmes aux personnes touchées: déficiences sensorielles, troubles maladifs...
En parler aujourd'hui me permet de souligner que près de la moitié des handicaps sont "invisibles". Le film Patients, lui, nous montre qu'une même situation peut avoir plusieurs origines. Fabien Marsaud est à l'initiative de ce long-métrage, adapté du livre autobiographique qu'il a écrit pour parler de son parcours. Je suppose que la plupart d'entre vous le connaissent sous son pseudo de Grand Corps Malade. En 1997, animateur d'une colonie de vacances, le jeune homme saute dans une piscine dont le niveau d'eau est trop bas. Un accident gravissime: les premiers médecins qui l'examinent imaginent alors que le déplacement de sa colonne vertébrale risque de le laisser paralysé du bas du corps et, donc, incapable de remarcher un jour. Pas de surprise, en fait: si vous connaissez l'artiste, vous savez déjà qu'il s'en est sorti et que c'est debout qu'il est devenu une référence du slam, poésie orale, urbaine et souvent publique. Aurait-on droit ici à un film bourré de bons sentiments, sous la forme d'une rédemption individuelle ? Pas du tout ! Ce (beau) récit nous raconte autre chose...
Logique: ce n'est pas pour rien que le titre du film est au pluriel. Autour de son héros, qui porte d'ailleurs - c'est notable - un autre nom que le sien, Grand Corps Malade a placé une galerie de personnages confrontés au handicap moteur, mais pour toutes sortes de raisons différentes. Porté par un message globalement optimiste, le scénario n'occulte rien du grand désespoir qui peut parfois saisir ces jeunes obligés de vivre "autrement". Il souligne, avec à-propos, que tous n'auront pas la même chance à l'issue de leur parcours thérapeutique. Autant dire que le spectateur, non concerné au premier chef, navigue au coeur d'émotions contradictoires, très intelligemment dosées. Chose que je retiens: Patients parvient assez souvent à être... drôle. C'est vraiment un film positif: le principal protagoniste suit un chemin difficile, qui le conduit parfois à certains renoncements ou deuils véritables, mais qui le ramène aussi vers une forme de lumière. D'après moi, c'est ce cheminement qui en fait une oeuvre de cinéma réussie: on peut parler de progression. Bref, je vous la recommande !
Patients
Film français de Grand Corps Malade et Mehdi Idir (2017)
Quatre étoiles pleines pour la justesse et la pertinence du projet. Vous me donnerez votre avis, sans doute, mais je crois pouvoir dire que les films centrés sur le handicap sont vraiment peu nombreux. Intouchables ? La famille Bélier ? C'est autre chose. Amour ? Aussi. J'ai entendu de bonnes choses sur Hasta la vista, un film espagnol. Vous auriez quelques tuyaux ? J'écoute. Et j'espère revoir Rain man...
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Une petite précision...
Le co-réalisateur de Grand Corps Malade a aussi un pseudo: Minos. Ami du slammeur, il en tourne les clips depuis une dizaine d'années.
Et pour finir, faute de lien ami...
Une rubrique du Movie Challenge ! Le long-métrage du jour est parfait pour remplir la case n°7: "Le film se déroule dans le milieu médical".
Logique: ce n'est pas pour rien que le titre du film est au pluriel. Autour de son héros, qui porte d'ailleurs - c'est notable - un autre nom que le sien, Grand Corps Malade a placé une galerie de personnages confrontés au handicap moteur, mais pour toutes sortes de raisons différentes. Porté par un message globalement optimiste, le scénario n'occulte rien du grand désespoir qui peut parfois saisir ces jeunes obligés de vivre "autrement". Il souligne, avec à-propos, que tous n'auront pas la même chance à l'issue de leur parcours thérapeutique. Autant dire que le spectateur, non concerné au premier chef, navigue au coeur d'émotions contradictoires, très intelligemment dosées. Chose que je retiens: Patients parvient assez souvent à être... drôle. C'est vraiment un film positif: le principal protagoniste suit un chemin difficile, qui le conduit parfois à certains renoncements ou deuils véritables, mais qui le ramène aussi vers une forme de lumière. D'après moi, c'est ce cheminement qui en fait une oeuvre de cinéma réussie: on peut parler de progression. Bref, je vous la recommande !
Patients
Film français de Grand Corps Malade et Mehdi Idir (2017)
Quatre étoiles pleines pour la justesse et la pertinence du projet. Vous me donnerez votre avis, sans doute, mais je crois pouvoir dire que les films centrés sur le handicap sont vraiment peu nombreux. Intouchables ? La famille Bélier ? C'est autre chose. Amour ? Aussi. J'ai entendu de bonnes choses sur Hasta la vista, un film espagnol. Vous auriez quelques tuyaux ? J'écoute. Et j'espère revoir Rain man...
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Une petite précision...
Le co-réalisateur de Grand Corps Malade a aussi un pseudo: Minos. Ami du slammeur, il en tourne les clips depuis une dizaine d'années.
Et pour finir, faute de lien ami...
Une rubrique du Movie Challenge ! Le long-métrage du jour est parfait pour remplir la case n°7: "Le film se déroule dans le milieu médical".
8 commentaires:
La BA était horriblement mal faite et m'a fait fuir. Je rattraperai quand il passera à la télé car tu me tentes.
J'ai deux potes lourdement handicapés de naissance (étouffement lors de l'accouchement pour l'une, maladie génétique pour l'autre). Quand je sors avec eux, je me dis que vraiment, je n'ai pas de problèmes... Et puis ça passe... J'ai accompagné Rose un bout de chemin l'autre jour, une voiture garée sur le trottoir et hop... le cauchemar peut commencer, il faut la contourner et "marcher" sur la route pour revenir sur le trottoir... Passons.
Je ne sais s'ils entrent dans ta catégorie de "films sur le handicap" mais là comme ça, sans chercher, je pense à My left Foot et Une merveilleuse histoire du temps par exemple.
Il se trouve que j'ai moi aussi un proche confronté au handicap moteur.
Grâce à lui, j'ai appris (et surtout compris) beaucoup de choses. Je me sens un peu plus attentif.
Merci pour tes deux suggestions de films. J'en avais entendu parler… et je n'ai vu aucun des deux.
Je ne cherche pas réellement de "films sur le handicap", mais en voir aide à mieux comprendre ces situations.
My left foot marque durablement. Daniel Day Lewis a eu son 1er oscar je crois.
Je te crois volontiers et j'espère avoir l'occasion de voir le film.
En attendant, je suis allé vérifier pour Daniel et tu as raison:
- son premier Oscar du meilleur acteur pour "My left foot" en 1990,
- son deuxième pour "There will be blood" en 2008,
- son troisième pour "Lincoln" en 2013.
Excellent acteur, que j'ai pour ma part découvert dans "Au nom du père" (à revoir).
Je l'avais vu au cinéma et je l'ai trouvé bien réussi, et drôle par moments, comme tu le soulignes bien.
Tu as vu Marie Heurtin par Jean-Pierre Améris, avec Isabelle Carré ? (pas mal du tout)
Gabrielle par Louise Archambault, avec Gabrielle Marion-Rivard ? (excellent film)
Elephant Man par David Lynch ? (incontournable)
Ou encore Le Huitième Jour par Jaco Van Dormael ? (je l'ai vu il y a bien longtemps, il ne m'en reste qu'un vague souvenir mais il me semble l'avoir bien aimé).
C'est un sujet qui m'intéresse, comme tu peux le constater.
Ah ! C'est cool que nous ayons ce centre d'intérêt en commun: on peut s'échanger des tuyaux.
Merci pour ta liste. Je me permets de la reprendre:
- "Marie Heurtin": très envie de le voir, mais je n'en ai pas encore eu l'occasion.
- "Gabrielle": vu et chroniqué sur ce même blog l'année dernière, tu avais d'ailleurs réagi.
- "Elephant man": je m'y frotterai sûrement un jour, mais ça n'est pas encore arrivé…
- "Le huitième jour": je ne l'ai pas revu depuis sa sortie cinéma, mais le revoir me plairait.
A propos de Gabrielle, il me semblait bien qu'on en avait discuté. Mais j'ai été trop fainéante pour vérifier ;-)
Je n'ai pas cité L'enfant sauvage de Truffaut, ni L'Énigme de Kaspar Hauser de Warner Herzog, car je sais que tu les as vus également. Mais bon, du coup, je les cite quand même, car ils sont très bons, pas vrai ?
Effectivement, j'ai vu et aimé les deux. "L'énigme de Kaspar Hauser" fait l'objet d'une chronique.
J'ai vu "L'enfant sauvage" il y a longtemps: il faudrait donc que je puisse le revoir pour en reparler.
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