mercredi 22 juin 2011

Concentré de fierté spartiate

Une chronique de Martin

À l'instar du western, le péplum, genre classique du cinéma hollywoodien, revient périodiquement hanter nos cinémas. L'histoire du film dont je parlerai aujourd'hui avait déjà été portée à l'écran dans un long-métrage de 1962 au nom clair, net et précis: La bataille des Thermopyles. C'est pour en avoir une vision modernisée que j'ai eu envie de découvrir 300, remake tourné en images de synthèse, mais à partir des visages de vrais acteurs. Si le résultat obtenu reste graphiquement intéressant, il ne m'a pas tout à fait séduit. Le fait est que je n'en comprends pas l'utilité, sauf peut-être pour le muscle et les scènes les plus "agitées". Appelons ça une licence artistique...

Que Zack Snyder, dont je viens de rater le Sucker punch, ait réalisé ce film n'a en soi rien d'étonnant d'après ce que je connais l'univers du cinéaste. Ici, plus qu'un classique du septième art, il a choisi d'adapter un roman graphique de Frank Miller. Une façon de raconter comment, cinq siècles avant Jésus Christ, un groupe de Spartiates a vaillamment défendu la cité contre l'armée perse conduite par le roi Xerxès - lequel pourrait d'ailleurs être l'objet d'une suite, ce qui reste toutefois à confirmer. 300, c'est le nombre de ces soldats antiques, en très nette infériorité numérique face à l'ennemi. Un déséquilibre qui explique pourquoi le mythe s'est emparé de cette histoire.

Le fait est que tout ça offre potentiellement un très bon scénario. Pour autant, 300 m'apparaît comme une demi-réussite. L'apprécier suppose d'abord de dépasser le cap de la forme: si le côté "dessiné" du long-métrage vous déplaît, vous risquez fort de passer complètement à côté de ce qu'il raconte. Mais admettons désormais que cet aspect des choses ne vous rebute pas - ou que vous y soyez habitués grâce à Sin City, une autre adaptation de Frank Miller tournée selon le même procédé: vous pourrez alors vous concentrer sur le fond et passer un bon moment. À condition tout de même d'apprécier les 2-3 scènes de transition à la cour du roi spartiate Léonidas et de supporter une bonne dose d'hémoglobine virtuelle...

300
Film américain de Zack Snyder (2007)
À mi-chemin entre Gladiator et Braveheart: c'est là que je placerai le long-métrage d'aujourd'hui. Le fait est qu'il ne s'embarrasse guère de nuances et qu'il privilégie l'action à toute autre considération. C'est un choix acceptable. Parfois taxé de racisme latent, le film tient malgré tout la route, mais il lui manque un petit supplément d'âme. Moi qui ai toujours aimé les films en costume, je le trouve quelque peu désincarné. Et, à ce titre, quitte à voir un péplum récent, je crois que je préfère encore me tourner vers Alexandre. Bien que l'époque soit un peu moins ancienne, la longue fresque d'Oliver Stone met d'ailleurs aux prises les mêmes protagonistes.

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