Une chronique de Martin
L'affection que le public a pour les monstres sacrés ferait de Heat une œuvre à part dans la vaste galaxie des blockbusters américains.
Al Pacino et Robert de Niro avaient pu tourner des scènes d'un même projet, mais sans jamais se donner la réplique. En leur offrant donc les deux rôles principaux de ce long-métrage, Michael Mann a réalisé le rêve de beaucoup et... une nouvelle référence du film de genre.
Le postulat est certes quelque peu péremptoire, mais Heat a souvent une excellente réputation parmi les amateurs de polar sauce US. Personnellement, sans mettre le doigt sur ce qui pourrait lui faire défaut, j'ai l'impression qu'il lui manque juste un petit quelque chose pour pouvoir prétendre au rang de classique. La distribution n'est pas en cause: Al, Robert et les autres sont excellents. Peut-être est-ce une montée du suspense: à la seconde vision, la surprise joue moins.
L'histoire débute autour d'un gang de braqueurs, décidés à attaquer un fourgon blindé. Leur cible: les bons au porteur d'un autre criminel, qu'ils savent assez puissant pour être remboursé et si embringué dans la mafia qu'il tient à sa position et rachètera ce qui lui a été volé. Bref, Robert de Niro et sa bande montent une opération réussie, jusqu'à ce que l'un des complices se sente menacé, l'affaire dégénérant alors en tuerie. Cette fois, Al Pacino est dans le camp opposé, celui de la loi: il incarne Hannah, le flic chargé de l'enquête. Un oiseau de nuit habitué à la violence, sans illusion sur le monde. Autour des deux stars, on retrouve quelques partenaires de haut vol, Jon Voight et Val Kilmer par exemple, et de bons "seconds couteaux" comme William Fichtner et Hank Azaria. Sans parler des femmes.
Si vous connaissez la filmographie de Michael Mann, vous pouvez imaginer que Heat joue sur une photo crépusculaire et une série d’ambiances nocturnes. L'intérêt du scénario – repris d'une histoire écrite et tournée pour la télé – vient de la description des milieux policier et criminel, par un subtil jeu de comparaisons. Il s'avère alors que le bon et le truand ne sont finalement pas si différents l'un de l'autre. Ils ont exactement la même vie consacrée au travail, laissant de côté la possibilité d'une existence partagée, sans même parler d'une famille. Ils se ressemblent tant qu'ils sont comme obligés de se respecter, ce que les dernières minutes du film montrent parfaitement. Après deux heures et demie de projection, la fin demeure très cohérente. Elle s'inscrit bien dans la logique de ce qui a été montré et annoncé au préalable, souvent de façon spectaculaire.
Heat
Film américain de Michael Mann (1995)
Sans véritable morceau de bravoure, si ce n'est peut-être sa durée, le long-métrage se regarde avec plaisir, surtout en ce qu'il permet donc la confrontation de deux des plus belles têtes d'affiche hollywoodiennes. Je lui préfère toutefois d’autres références du film de gangsters. Inévitablement, je dois citer Le parrain et sa suite, que j'espère voir bientôt et qui a également offert deux grands rôles au duo Robert de Niro et Al Pacino. Pour voir le second, qui est aussi mon préféré, je vous renvoie une nouvelle fois vers L'impasse. J'attends toujours l'opportunité de découvrir Scarface ou Serpico…
1 commentaire:
Ca fait longtemps que je ne l'ai pas vu, mais quel choc ce film a été pour moi...
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