Étape 1: l'écrivain polonais Stanislas Lem écrit un roman en 1961. Étape 2: le cinéaste russe Andreï Tarkovski en signe une adaptation en 1972. Trente années passent et c'est l'étape 3: le réalisateur américain Steven Soderbergh propose à son tour une lecture du mythe Solaris. Touche-à-tout, le bon metteur en scène s'occupe également de la photographie et du montage, signés sous les pseudonymes respectifs de Peter Andrews et Mary Ann Bernard. Le rôle principal échoit à George Clooney. Le 3ème projet commun aux deux hommes.
Pas d'amalgame: la cool attitude de Mister Nespresso reste cette fois aux vestiaires. Dans Solaris, le beau George endosse le costume blanc d'un médecin spationaute, Chris Kelvin, envoyé dans une station orbitale pour comprendre le comportement erratique de l'équipage. Les scientifiques restés sur Terre ont en effet perdu tout contact avec ceux qui ont été envoyés dans l'espace. On imaginerait presque qu'un monstre les a croqués, mais en se disant toutefois que ce serait un peu trop simple. Et de fait, en suivant Clooney/Kelvin, on se rend compte que la réalité est bien plus amère. Ne comptez pas sur moi pour vous dire pourquoi: le film s'en chargera bien mieux que moi. Avis toutefois aux amateurs d'action débridée: le long-métrage tisse sa toile narrative avec une langueur éprouvante. Si la volonté était d'engluer le spectateur dans le même malaise que le héros, je crois que c'est réussi. Cette démarche peut d'ailleurs être assez rebutante.
Le nombre de personnages, lui, se compte sur les doigts d'une main. L'avantage, c'est que l'intrigue se concentre sur l'essentiel. Film d'essence contemplative, Solaris ressemble à un exercice de style parfaitement maîtrisé. Au-delà des images, la véritable beauté froide de cette oeuvre hors-norme tient également à une bande originale hypnotique, signée Cliff Martinez. Je ne vais toujours pas dire pourquoi, mais il est à parier que, si vous mordez à l’appât, le visage de la belle Natascha McElhone vous hantera longtemps. On tient là quelque chose qui ressemble à de la science-fiction comme je peux l'aimer: imagination et pourtant écho d'une réalité possible aujourd'hui. Il me faut sans doute ajouter que ce qui est dit et montré n'a vraiment rien d'optimiste. D'aucuns pourraient toutefois trouver matière à espérer envers et contre tout, grâce à une conclusion ouverte à une certaine idée de la résilience. Tout au bout du chemin.
Solaris
Film américain de Steven Soderbergh (2002)
Ce ne sera plus un scoop quand vous lirez ces lignes: le cinéaste indiquait il y a quelques semaines qu'il en avait désormais terminé avec le cinéma. Il fut un temps pas si lointain où je n'aurais voulu rater aucun de ses films, tantôt arty comme celui-là, tantôt orienté vers ce qu'on appelle communément le grand public. À vous d'apprécier la pertinence de cette alternance stylistique en piochant dans mon index des réalisateurs... que je suis loin d'avoir achevé. Suggestion du jour: Hors d'atteinte, avec George Clooney côté fun.
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À noter enfin, pour les inconditionnels...
Le film divise les deux rédacteurs de "L'oeil sur l'écran". Précision importante: la version de 1972 est présentée sur ce même blog !
Pas d'amalgame: la cool attitude de Mister Nespresso reste cette fois aux vestiaires. Dans Solaris, le beau George endosse le costume blanc d'un médecin spationaute, Chris Kelvin, envoyé dans une station orbitale pour comprendre le comportement erratique de l'équipage. Les scientifiques restés sur Terre ont en effet perdu tout contact avec ceux qui ont été envoyés dans l'espace. On imaginerait presque qu'un monstre les a croqués, mais en se disant toutefois que ce serait un peu trop simple. Et de fait, en suivant Clooney/Kelvin, on se rend compte que la réalité est bien plus amère. Ne comptez pas sur moi pour vous dire pourquoi: le film s'en chargera bien mieux que moi. Avis toutefois aux amateurs d'action débridée: le long-métrage tisse sa toile narrative avec une langueur éprouvante. Si la volonté était d'engluer le spectateur dans le même malaise que le héros, je crois que c'est réussi. Cette démarche peut d'ailleurs être assez rebutante.
Le nombre de personnages, lui, se compte sur les doigts d'une main. L'avantage, c'est que l'intrigue se concentre sur l'essentiel. Film d'essence contemplative, Solaris ressemble à un exercice de style parfaitement maîtrisé. Au-delà des images, la véritable beauté froide de cette oeuvre hors-norme tient également à une bande originale hypnotique, signée Cliff Martinez. Je ne vais toujours pas dire pourquoi, mais il est à parier que, si vous mordez à l’appât, le visage de la belle Natascha McElhone vous hantera longtemps. On tient là quelque chose qui ressemble à de la science-fiction comme je peux l'aimer: imagination et pourtant écho d'une réalité possible aujourd'hui. Il me faut sans doute ajouter que ce qui est dit et montré n'a vraiment rien d'optimiste. D'aucuns pourraient toutefois trouver matière à espérer envers et contre tout, grâce à une conclusion ouverte à une certaine idée de la résilience. Tout au bout du chemin.
Solaris
Film américain de Steven Soderbergh (2002)
Ce ne sera plus un scoop quand vous lirez ces lignes: le cinéaste indiquait il y a quelques semaines qu'il en avait désormais terminé avec le cinéma. Il fut un temps pas si lointain où je n'aurais voulu rater aucun de ses films, tantôt arty comme celui-là, tantôt orienté vers ce qu'on appelle communément le grand public. À vous d'apprécier la pertinence de cette alternance stylistique en piochant dans mon index des réalisateurs... que je suis loin d'avoir achevé. Suggestion du jour: Hors d'atteinte, avec George Clooney côté fun.
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À noter enfin, pour les inconditionnels...
Le film divise les deux rédacteurs de "L'oeil sur l'écran". Précision importante: la version de 1972 est présentée sur ce même blog !
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