Je l'ai souvent remarqué: la période des fêtes de fin d'année voit la programmation télévisée s'enrichir d'excellents films de cinéma. Ainsi, le 26 décembre dernier, Arte, chaîne à vrai dire très cinéphile, m'a-t-elle permis de découvrir Ed Wood, deuxième des collaborations entre Tim Burton et Johnny Depp. Le personnage-titre a réellement existé: il était cinéaste dans les années 50 et 60. Peu de temps après sa mort en 1978, il fut désigné comme le plus mauvais réalisateur de tous les temps. Un vilain titre qui lui vaut d'être passé à la postérité.
C'est sans ironie aucune que Tim Burton s'est penché sur ce destin incroyable. Loser extrême, Ed Wood enchaînait les films comme des perles, sur la base de petits budgets et sans grand talent. Le long-métrage fait de lui un personnage attachant, déterminé à prouver sa valeur, mais jamais arrogant. Autour d'un parfait Johnny Depp gravitent une série de "créatures" étonnantes. On pourra trouver du plaisir à revoir des visages connus: ceux de Jeffrey Jones, Bill Murray ou Lisa Marie. Plus inattendue peut-être, la présence de Martin Landau: le comédien excelle en Bela Lugosi, acteur d'époque tout aussi farfelu, devenue star sous la cape de Dracula et qu'un mauvais choix de carrière condamna à l'oubli. L'alchimie du duo qu'il forme avec le personnage principal fait qu'au-delà de ses aspects comiques, le film gagne en pathétisme poétique, dans ce qui est aussi l'histoire d'une belle et assez surprenante amitié réciproque.
Autre très bonne idée: le tournage en noir et blanc. Même les enchaînements de scènes donnent l'impression d'être devant un film d'époque. Le soin porté à la reconstitution, costumes, décors et maquillages, est admirable. C'est vrai que c'est souvent le cas dans les films qui parlent directement du cinéma, mais je crois bon d'insister sur ce point: ce n'est pas tous les jours qu'Hollywood revient sur cette page de sa longue histoire. Ed Wood nous parle d'un temps que les moins de 50 ans ne peuvent guère connaître. Bien évidemment, l'univers Tim Burton colle plutôt bien avec celui de ces productions de série Z. Parce que le travail des réalisateurs et des acteurs a beaucoup changé aujourd'hui, il est agréable de revenir en arrière en pareille bonne compagnie. Et, même si ce n'est assurément pas ce que le septième art a fait de mieux, ça m'a même donné envie de me retourner également vers ce cinéma alternatif. À suivre...
Ed Wood
Film américain de Tim Burton (1994)
Autre très bonne idée: le tournage en noir et blanc. Même les enchaînements de scènes donnent l'impression d'être devant un film d'époque. Le soin porté à la reconstitution, costumes, décors et maquillages, est admirable. C'est vrai que c'est souvent le cas dans les films qui parlent directement du cinéma, mais je crois bon d'insister sur ce point: ce n'est pas tous les jours qu'Hollywood revient sur cette page de sa longue histoire. Ed Wood nous parle d'un temps que les moins de 50 ans ne peuvent guère connaître. Bien évidemment, l'univers Tim Burton colle plutôt bien avec celui de ces productions de série Z. Parce que le travail des réalisateurs et des acteurs a beaucoup changé aujourd'hui, il est agréable de revenir en arrière en pareille bonne compagnie. Et, même si ce n'est assurément pas ce que le septième art a fait de mieux, ça m'a même donné envie de me retourner également vers ce cinéma alternatif. À suivre...
Ed Wood
Film américain de Tim Burton (1994)
Un gros coup de coeur pour cette production du maître incontesté du gothique. Le retour aux sources tient presque lieu de bain de jouvence: sinon son meilleur film, je crois avoir vu l'un des plus beaux. Quelque part entre Freaks et La famille Addams, il m'a aussi fait songer à une autre biographie filmée consacrée à un personnage hors-normes du petit écran américain, j'ai nommé Man on the moon.
1 commentaire:
Je découvre tout juste ce blog, et un billet sur "Ed Wood" qui est l'un de mes films préférés (et le meilleur de Tim Burton avec "Edward aux Mais d'Argent"), cela ne peut que m'émouvoir.
Je ne suis pas très fan des directions prises par Burton dans sa carrière à partir de "Big Fish" (qui reste pourtant un bon film, comparé à ses productions récentes), mais j'ai toujours autant de plaisir à revoir toute la première partie de sa carrière. Sa vision des marginaux, des monstres, qui éclate ici dans "Ed Wood", un film très personnel, oscille toujours entre la liberté grisante qui nait d'une différence assumée, et la profonde tristesse qu'engendre la solitude. Burton était un maître pour exprimer cela.
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