mercredi 20 mars 2024

Un drôle d'ami

Il est né en 1991 et sa première apparition à l'écran date de 2019. Depuis bientôt un an, le nom de Raphaël Quenard revient souvent dans les conversations de ceux qui s'intéressent au cinéma français. L'année dernière, j'avais laissé passer Chien de la casse, César 2024 du meilleur premier film. Mais j'ai pu saisir l'occasion de le rattraper !

Ce rôle - son quinzième - a aussi valu à Raphaël Quenard un César personnel cette année: celui de la meilleure révélation masculine. Tiens, j'évoque un jeune premier, le premier jour du printemps ! Dans ce film, l'intéressé est Mirales, un jeune vraiment grandiloquent qui habite un petit village de l'Hérault (Le Pouget, pour être précis). Dans son sillage, il entraîne Malabar, son chien, et... Dog, son ami d'enfance. Dog qui voudrait redevenir Damien pour vivre pleinement son histoire d'amour naissante avec la jolie Elsa, une nouvelle venue que Mirales toise de toute sa superbe - attitude réciproque, en fait. On a beaucoup dit que Chien de la casse parlait d'une amitié toxique. C'est largement vrai, mais le récit est un peu plus complexe. Je dirais que le film se penche aussi sur le sort de la jeunesse en milieu rural...

Mirales est souvent présenté comme un sale type, dealer à ses heures perdues et prompt à abuser de la gentillesse du gentil garçon introverti dont il dit être le "frère". La relation d'affection supposée apparaît bien trop asymétrique pour être réellement épanouissante pour Dog / Damien. Pourtant, quand on découvre un Mirales proche de sa mère ou aimable avec ses voisins, on peut également se dire que son bagou n'est rien d'autre qu'une carapace - un bouclier possible contre les préjugés d'autrui. La "grande gueule" dissimule son prénom et une fragilité que Raphaël Quenard exprime à merveille, entouré d'autres jeunes acteurs qui, eux aussi, ont saisi les caractéristiques de leurs personnages: j'ai nommé Galatea Bellugi et Anthony Bajon. Grâce principalement à ce trio, Chien de la casse est une réussite indéniable du cinéma émergent et, en tant que premier long-métrage de son scénariste-réalisateur, une très belle promesse pour l'avenir. Je chipoterai en disant que, parfois, il m'a laissé un peu à distance. C'est logique: il rend compte d'une France... que je ne connais guère !

Chien de la casse
Film français de Jean-Baptiste Durand (2023)

Il faudra qu'un jour, je revienne vous proposer un mini-palmarès personnel des premiers films récompensés d'un César (ou d'un Oscar). En attendant, vous l'aurez compris: celui-là est plutôt un bon cru. Détail important: le cinéaste connaît cette ruralité dont il parle. C'était le cas aussi de Hubert Charuel, le réalisateur de Petit paysan. Et de Jessica Palud ? Je ne pense pas, mais j'avais aimé son Revenir !

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Et pour retourner à mon film du jour...

Une dernière info: l'amie Pascale en dit beaucoup, mais en parle bien.

4 commentaires:

Pascale a dit…

Désolée d'en dire trop.
Je crois que tu as oublié de colorié ta quatrième étoile :-)

Martin a dit…

Comme je l'ai expliqué, je me suis parfois senti "loin" des personnages. D'où cette timide demi-étoile.

princecranoir a dit…

Moi aussi j'aurais aimé partager ce moment de désarroi de la jeunesse rurale mais mon dvd capricieux en a décidé autrement. Je saurai patienter.

Martin a dit…

Tu reviendras quand tu l'auras vu, j'espère. Je suis déjà curieux de ton avis !