Il existe dans ma ville une association de cinéphiles, dont j'espère rejoindre les rangs à l'automne prochain. C'est grâce à elle que j'ai vu mon premier Antonioni et un Kaurismäki aussi fou que sympathique. Fin juin, c'était l'heure de la fin de la saison 2013-2014. J'ai découvert au format 35mm un film dont j'ai une édition DVD: Le canardeur. J'étais à vrai dire très attiré par le duo Clint Eastwood / Jeff Bridges.
J'ai appris au passage que, sorti en salles en mai 1974, Le canardeur est aussi le premier film de Michael Cimino. Avant de parler d'autres des références de ce réalisateur emblématique d'un certain cinéma américain, il est chouette de repartir de ce début. Il n'est pas honteux de dire que le long-métrage a pris un coup de vieux, mais il reste toutefois un divertissement haut de gamme. Clint apparaît d'abord dans la peau et l'habit d'un pasteur en pleine homélie. Son sermon n'est pas terminé que, déjà, John Doherty... se fait tirer dessus ! Comme on le découvrira alors, celui qui prétend honorer Dieu sert plutôt ses propres intérêts, ceux d'un vétéran de la guerre de Corée reconverti comme braqueur de banques. Jeff, lui, incarne le miracle qui lui sauvera la vie, en l'embarquant dans sa voiture pour échapper à la colère d'anciens complices revanchards. Je vous épargne ici certains détails: une ultime combine va aussitôt être mise en place...
Le canardeur est en partie un road movie. C'est aussi un western. Judicieusement placé à la croisée de plusieurs des grands genres américains, il est franchement réussi en ce sens. Michael Cimino brille donc d'emblée, lui qui est ici à la fois réalisateur et scénariste. Le titre original - Thunderbolt and Lightfoot - est bien plus explicite pour comprendre que l'efficacité du projet tient aussi au talent du duo vedette. Complémentaires dans le jeu, Eastwood et Bridges s'amusent visiblement à interpréter ces amis de circonstance, qu'une différence d'âge de presque vingt ans ne perturbe nullement sur la durée. Relativement audacieuse pour l'époque, l'histoire secoue le cocotier d'une Amérique engoncée dans le bourbier vietnamien. Elle symbolise avec éclat la liberté du cinéma d'auteur à l'époque. Cool ? Oui. Désinvolte ? Sûrement pas. Au bout de la route, la réalité rattrape violemment le personnage le plus rêveur. C'est triste et juste beau...
Le canardeur
Film américain de Michael Cimino (1974)
Dans la lignée d'un Coppola ou d'un Scorsese, il est fort intéressant d'aller musarder dans la filmographie d'un Cimino, cinéaste maudit d'abord adulé par les Oscars (Voyage au bout de l'enfer), puis plombé par un échec retentissant (La porte du paradis). J'y reviendrai certainement. Avant cela, je veux dire que ce film m'en a rappelé deux autres des seventies: Sugarland express et Macadam cowboy.
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Et qui d'autre en parle donc sur la blogosphère ?
Phil Siné, notamment: vous lirez son avis sur sa "Cinémathèque".
J'ai appris au passage que, sorti en salles en mai 1974, Le canardeur est aussi le premier film de Michael Cimino. Avant de parler d'autres des références de ce réalisateur emblématique d'un certain cinéma américain, il est chouette de repartir de ce début. Il n'est pas honteux de dire que le long-métrage a pris un coup de vieux, mais il reste toutefois un divertissement haut de gamme. Clint apparaît d'abord dans la peau et l'habit d'un pasteur en pleine homélie. Son sermon n'est pas terminé que, déjà, John Doherty... se fait tirer dessus ! Comme on le découvrira alors, celui qui prétend honorer Dieu sert plutôt ses propres intérêts, ceux d'un vétéran de la guerre de Corée reconverti comme braqueur de banques. Jeff, lui, incarne le miracle qui lui sauvera la vie, en l'embarquant dans sa voiture pour échapper à la colère d'anciens complices revanchards. Je vous épargne ici certains détails: une ultime combine va aussitôt être mise en place...
Le canardeur est en partie un road movie. C'est aussi un western. Judicieusement placé à la croisée de plusieurs des grands genres américains, il est franchement réussi en ce sens. Michael Cimino brille donc d'emblée, lui qui est ici à la fois réalisateur et scénariste. Le titre original - Thunderbolt and Lightfoot - est bien plus explicite pour comprendre que l'efficacité du projet tient aussi au talent du duo vedette. Complémentaires dans le jeu, Eastwood et Bridges s'amusent visiblement à interpréter ces amis de circonstance, qu'une différence d'âge de presque vingt ans ne perturbe nullement sur la durée. Relativement audacieuse pour l'époque, l'histoire secoue le cocotier d'une Amérique engoncée dans le bourbier vietnamien. Elle symbolise avec éclat la liberté du cinéma d'auteur à l'époque. Cool ? Oui. Désinvolte ? Sûrement pas. Au bout de la route, la réalité rattrape violemment le personnage le plus rêveur. C'est triste et juste beau...
Le canardeur
Film américain de Michael Cimino (1974)
Dans la lignée d'un Coppola ou d'un Scorsese, il est fort intéressant d'aller musarder dans la filmographie d'un Cimino, cinéaste maudit d'abord adulé par les Oscars (Voyage au bout de l'enfer), puis plombé par un échec retentissant (La porte du paradis). J'y reviendrai certainement. Avant cela, je veux dire que ce film m'en a rappelé deux autres des seventies: Sugarland express et Macadam cowboy.
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Et qui d'autre en parle donc sur la blogosphère ?
Phil Siné, notamment: vous lirez son avis sur sa "Cinémathèque".
1 commentaire:
Un 1er film qui mélange les genres, un bon point de départ pour découvrir la filmo que dis-je, l'oeuvre de Cimino.
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