"Je ne comprends même pas que tu rentres à Paris. New York, c'est un bon endroit pour un artiste". Dite par l'un des deux personnages principaux de Swim little fish swim, cette petite phrase résume bien l'enjeu de ce long-métrage récent, où la métropole américaine tient lieu de refuge à une jeune vidéaste française. Lilas veut pouvoir couper le cordon qui la relie à sa mère, artiste confirmée en passe d'exposer au MoMa. Benjamin, qui l'y encourage, est un musicien talentueux, incapable de sortir un album. Paradoxes, paradoxes...
Swim little fish swim s'inscrit pleinement dans une mouvance cinéma récente et certifiée arty, qui fait de la Grosse Pomme la terre d'asile de jeunes créateurs internationaux d'avant-garde non encore révélés. Premier long-métrage du tandem Lola Bessis / Ruben Amar, il révèle lui-même deux talents d'une vingtaine d'années - la jeune femme jouant en outre le rôle principal. Que dire désormais du regard posé sur New York ? Il est plutôt sympathique. Si les deux créateurs assurent que leur récit n'a rien d'autobiographique, le long-métrage paraît incarné et respire le vécu. On commence à avoir l'habitude désormais de voir les États-Unis présentés sous cet angle. Le film conserve toutefois un certain pragmatisme: aux nombreux artistes bohèmes qu'il met en avant, il "oppose" d'autres personnages ancrés dans la réalité et le matérialisme qui la sous-tend. Ainsi par exemple de Mary, la femme de Benjamin, infirmière qui rêve d'une maison...
Un peu prévisible parfois, ce petit film conserve une certaine grâce. Plus que naïf, il est en fait doux. J'y ai vu deux petits poissons chercher le chemin de la mer, mais avoir véritablement à se heurter aux parois du bocal. Lilas et Benjamin n'ont pas de prédateur, juste des doutes à dissiper et du chemin à parcourir. Ils ressemblent assurément à d'autres jeunes de leur âge et peut-être bien un peu quand même à ceux qui les ont inventés. Swim little fish swim n'exclut pas la mélancolie: il s'en sert comme d'un moteur alternatif pour avancer. En l'absence de vrai méchant, il suffit parfois d'être plus malin que d'habitude - ou un peu plus déterminé - pour gagner. Assez linéaire, l'histoire qu'on nous raconte s'achève positivement. Sans surprise de ce point de vue, le long-métrage demeure attachant dans sa description - un peu idéalisée, c'est vrai - des milieux de l'art contemporain. Et la bande originale suffit à nous y transporter...
Swim little fish swim
Film franco-américain de Ruben Amar et Lola Bessis (2014)
Oser la comparaison avec Woody Allen comme certains critiques professionnels l'ont fait, j'avoue que ça ne me paraît "too much". Maintenant, c'est vrai qu'on reconnaît parfois l'environnement familier du maître new-yorkais... et pour cause ! Pour revenir sans attendre davantage à un peu de mesure, j'admets avoir pensé à Frances Ha. L'aspect bricolé, lui, m'a remis en mémoire La science des rêves.
Swim little fish swim s'inscrit pleinement dans une mouvance cinéma récente et certifiée arty, qui fait de la Grosse Pomme la terre d'asile de jeunes créateurs internationaux d'avant-garde non encore révélés. Premier long-métrage du tandem Lola Bessis / Ruben Amar, il révèle lui-même deux talents d'une vingtaine d'années - la jeune femme jouant en outre le rôle principal. Que dire désormais du regard posé sur New York ? Il est plutôt sympathique. Si les deux créateurs assurent que leur récit n'a rien d'autobiographique, le long-métrage paraît incarné et respire le vécu. On commence à avoir l'habitude désormais de voir les États-Unis présentés sous cet angle. Le film conserve toutefois un certain pragmatisme: aux nombreux artistes bohèmes qu'il met en avant, il "oppose" d'autres personnages ancrés dans la réalité et le matérialisme qui la sous-tend. Ainsi par exemple de Mary, la femme de Benjamin, infirmière qui rêve d'une maison...
Un peu prévisible parfois, ce petit film conserve une certaine grâce. Plus que naïf, il est en fait doux. J'y ai vu deux petits poissons chercher le chemin de la mer, mais avoir véritablement à se heurter aux parois du bocal. Lilas et Benjamin n'ont pas de prédateur, juste des doutes à dissiper et du chemin à parcourir. Ils ressemblent assurément à d'autres jeunes de leur âge et peut-être bien un peu quand même à ceux qui les ont inventés. Swim little fish swim n'exclut pas la mélancolie: il s'en sert comme d'un moteur alternatif pour avancer. En l'absence de vrai méchant, il suffit parfois d'être plus malin que d'habitude - ou un peu plus déterminé - pour gagner. Assez linéaire, l'histoire qu'on nous raconte s'achève positivement. Sans surprise de ce point de vue, le long-métrage demeure attachant dans sa description - un peu idéalisée, c'est vrai - des milieux de l'art contemporain. Et la bande originale suffit à nous y transporter...
Swim little fish swim
Film franco-américain de Ruben Amar et Lola Bessis (2014)
Oser la comparaison avec Woody Allen comme certains critiques professionnels l'ont fait, j'avoue que ça ne me paraît "too much". Maintenant, c'est vrai qu'on reconnaît parfois l'environnement familier du maître new-yorkais... et pour cause ! Pour revenir sans attendre davantage à un peu de mesure, j'admets avoir pensé à Frances Ha. L'aspect bricolé, lui, m'a remis en mémoire La science des rêves.
1 commentaire:
Ah c'est bien tentant ! J'en ai entendu du bien. Et puis New York, MA grosse pomme, quel bonheur ! Rien que pour ça, je verrai ce film.
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