Jouons franc jeu: je ne connais qu'une toute petite partie des 18 films que Robert Guédiguian a tournés en 34 ans de carrière. J'assimile volontiers le réalisateur à Marseille, sa ville natale, et au message social que délivrent ses oeuvres. J'ai vite eu très envie d'appréhender Au fil d'Ariane, la dernière en date, sortie en salles le mois dernier. Son générique de début la présente d'emblée comme "une fantaisie".
J'ai bien compris qu'avec Au fil d'Ariane, Robert Guédiguian voulait rendre hommage à celle qui est à la fois sa muse et sa compagne depuis de longues années: Ariane Ascaride. La comédienne arbore une fois encore les habits d'une femme simple, que sa famille entière, mari et enfants compris, a délaissée le jour de son anniversaire. L'infortunée ménagère cuisine un gâteau, mais l'abandonne bougies allumées, sortant seule de chez elle. Cette escapade improvisée compose la trame du film: après vous avoir indiqué que la pauvrette sera bientôt confiée aux bons soins d'un patron de bar généreux comme le César de Pagnol, je resterai muet sur le scénario. J'ajoute juste ce que certains d'entre vous auront déjà imaginé: le terrain qu'on arpente dans cette fable de cinéma est connu. Guédiguian fait le tour du propriétaire en père peinard, avec sa troupe de fidèles. Ariane Ascaride côtoie Jean-Pierre Darroussin, Gérard Meylan, etc...
Notons aussi, pour la bonne bouche, que l'on retrouve également quelques jeunes habitués du cirque du bon Robert: Anaïs Demoustier et Lola Naymark chez les filles, Adrien Jolivet chez les garçons. Curieusement introduits par un générique en images de synthèse assez moche, ces braves gens jouent tous plutôt bien une histoire ensoleillée et relativement inventive, à défaut d'être très originale. J'admets avoir déploré quelques longueurs sur la fin, mais l'évidence de l'affection qui unit réalisateur et comédiens peut aussi compenser ce léger manque de rythme. Ici et là, Au fil d'Ariane développe également quelques jolies scènes, où une jolie femme fait bronzette aux derniers rayons du soleil ou quand les passagers d'une drôle d'expédition maritime affrontent ensemble une tempête homérique. Plusieurs surprises émaillent le terme de l'odyssée. J'ai vu des choses plus belles, mais l'homme à la caméra reste bien un artiste en liberté.
Au fil d'Ariane
Film français de Robert Guédiguian (2014)
Par la constance avec laquelle il évoque la vie des petites gens du Sud de la France, le cinéaste de Marseille est un peu le Ken Loach français. Il me semble toutefois que sa vision propre est empreinte d'un optimisme étranger à son confrère britannique - aux exceptions notables de Looking for Eric et La part des anges. On retrouve ici l'impression de douce folie d'un Aki Kaurismäki (Le Havre). Étonnant !
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Et qu'en dit-on ailleurs ?
Pascale ("Sur la route du cinéma") n'a pas été très convaincue.
J'ai bien compris qu'avec Au fil d'Ariane, Robert Guédiguian voulait rendre hommage à celle qui est à la fois sa muse et sa compagne depuis de longues années: Ariane Ascaride. La comédienne arbore une fois encore les habits d'une femme simple, que sa famille entière, mari et enfants compris, a délaissée le jour de son anniversaire. L'infortunée ménagère cuisine un gâteau, mais l'abandonne bougies allumées, sortant seule de chez elle. Cette escapade improvisée compose la trame du film: après vous avoir indiqué que la pauvrette sera bientôt confiée aux bons soins d'un patron de bar généreux comme le César de Pagnol, je resterai muet sur le scénario. J'ajoute juste ce que certains d'entre vous auront déjà imaginé: le terrain qu'on arpente dans cette fable de cinéma est connu. Guédiguian fait le tour du propriétaire en père peinard, avec sa troupe de fidèles. Ariane Ascaride côtoie Jean-Pierre Darroussin, Gérard Meylan, etc...
Notons aussi, pour la bonne bouche, que l'on retrouve également quelques jeunes habitués du cirque du bon Robert: Anaïs Demoustier et Lola Naymark chez les filles, Adrien Jolivet chez les garçons. Curieusement introduits par un générique en images de synthèse assez moche, ces braves gens jouent tous plutôt bien une histoire ensoleillée et relativement inventive, à défaut d'être très originale. J'admets avoir déploré quelques longueurs sur la fin, mais l'évidence de l'affection qui unit réalisateur et comédiens peut aussi compenser ce léger manque de rythme. Ici et là, Au fil d'Ariane développe également quelques jolies scènes, où une jolie femme fait bronzette aux derniers rayons du soleil ou quand les passagers d'une drôle d'expédition maritime affrontent ensemble une tempête homérique. Plusieurs surprises émaillent le terme de l'odyssée. J'ai vu des choses plus belles, mais l'homme à la caméra reste bien un artiste en liberté.
Au fil d'Ariane
Film français de Robert Guédiguian (2014)
Par la constance avec laquelle il évoque la vie des petites gens du Sud de la France, le cinéaste de Marseille est un peu le Ken Loach français. Il me semble toutefois que sa vision propre est empreinte d'un optimisme étranger à son confrère britannique - aux exceptions notables de Looking for Eric et La part des anges. On retrouve ici l'impression de douce folie d'un Aki Kaurismäki (Le Havre). Étonnant !
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Et qu'en dit-on ailleurs ?
Pascale ("Sur la route du cinéma") n'a pas été très convaincue.
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