Une chronique de Martin
Vous connaissez le proverbe, pas vrai ? Pas la peine que je le cite entièrement. Le bien mal acquis, c'est un joli magot - deux millions de dollars - qu'un trappeur texan, Llewelyn Moss, découvre par hasard dans une mallette au milieu du désert. Seulement, dans ce coin campé au centre de nulle part, il y a aussi quelques 4x4 "accidentés" et un certain nombre d'hommes morts, visiblement entretués. Chaud ! C'est sous un soleil de plomb et dans une froide ambiance que s'ouvre donc No country for old men, film que j'avais manqué au cinéma et que j'espérais découvrir depuis longtemps. C'est chose faite et j'ai tout lieu de m'en réjouir. Laissez-moi vous raconter...
Adapté d'un roman signé Cormac McCarthy, No country for old men en est une transcription fidèle. Chose surprenante: Moss ne tient pas forcément le rôle principal - ce que la fin laisse croire, en tout cas. Je le dis sans rien enlever à l'acteur, Josh Brolin, vraiment très bien. Pour moi, les deux êtres les plus intéressants de cette histoire sont le shérif Ed Tom Bell (Tommy Lee Jones) et le tueur Anton Chigurh (Javier Bardem). L'enquête policière se mue en jeu de chat et souris, entre trois protagonistes plutôt que deux, et la sauce s'avère alors d'autant plus relevée qu'elle s'accompagne d'une certaine exposition de l'Amérique profonde. L'homme de loi est désabusé, le profiteur vite dépassé par les événements et le meurtrier d'une cruauté implacable. Non, ce n'est pas un pays pour les vieux hommes. Franchement, n'allez pas dire qu'on ne vous avait pas prévenus...
Ceux qui attendent une action échevelée d'un tel scénario peuvent renoncer. No country for old men est plutôt un film d'ambiance. J'ai trouvé ses comédiens absolument sensationnels, d'un bout à l'autre de la distribution. Les Coen renouent ici avec un cinéma de trognes que j'affectionne tout particulièrement. Et une chose en particulier ne peut que frapper les amateurs de beaux films: dès le tout début, je crois avant même les premiers dialogues, les plans sont superbes, confectionnés avec une attention aux détails tout à fait remarquable. La marque des grands. Sur le plan formel toujours, le plus étonnant est peut-être qu'aucune réelle musique ne vienne scander les images. On ressort de là avec le sentiment d'avoir visualisé un conte à portée philosophique sous les atours d'un film noir à l'ancienne. La lumière écrasante du Texas n'est vraiment pas faite pour illuminer les âmes.
No country for old men
Film américain d'Ethan et Joel Coen (2007)
Dans la page dédiée, vous pourrez lire que le film a, en 2008, décroché quatre Oscars. Celui qu'il a le plus mérité concerne probablement la réalisation. Cette mise en scène a effectivement beaucoup de classe: elle est léchée sans être tape à l'oeil, alchimie suffisamment rare pour être soulignée et donc récompensée. Indéniablement, même s'ils pêchent un peu côté scénario, les Coen savent repérer les bonnes histoires et les illustrer à la perfection. Maintenant, si vous voulez rester dans l'ambiance de ce western moderne, j'aurais envie de dire qu'il peut s'inscrire dans une trilogie avec Fargo et True grit. De ces deux autres films, c'est le premier que je recommande le plus. Des trois, c'est à mon avis le plus abouti.
Adapté d'un roman signé Cormac McCarthy, No country for old men en est une transcription fidèle. Chose surprenante: Moss ne tient pas forcément le rôle principal - ce que la fin laisse croire, en tout cas. Je le dis sans rien enlever à l'acteur, Josh Brolin, vraiment très bien. Pour moi, les deux êtres les plus intéressants de cette histoire sont le shérif Ed Tom Bell (Tommy Lee Jones) et le tueur Anton Chigurh (Javier Bardem). L'enquête policière se mue en jeu de chat et souris, entre trois protagonistes plutôt que deux, et la sauce s'avère alors d'autant plus relevée qu'elle s'accompagne d'une certaine exposition de l'Amérique profonde. L'homme de loi est désabusé, le profiteur vite dépassé par les événements et le meurtrier d'une cruauté implacable. Non, ce n'est pas un pays pour les vieux hommes. Franchement, n'allez pas dire qu'on ne vous avait pas prévenus...
Ceux qui attendent une action échevelée d'un tel scénario peuvent renoncer. No country for old men est plutôt un film d'ambiance. J'ai trouvé ses comédiens absolument sensationnels, d'un bout à l'autre de la distribution. Les Coen renouent ici avec un cinéma de trognes que j'affectionne tout particulièrement. Et une chose en particulier ne peut que frapper les amateurs de beaux films: dès le tout début, je crois avant même les premiers dialogues, les plans sont superbes, confectionnés avec une attention aux détails tout à fait remarquable. La marque des grands. Sur le plan formel toujours, le plus étonnant est peut-être qu'aucune réelle musique ne vienne scander les images. On ressort de là avec le sentiment d'avoir visualisé un conte à portée philosophique sous les atours d'un film noir à l'ancienne. La lumière écrasante du Texas n'est vraiment pas faite pour illuminer les âmes.
No country for old men
Film américain d'Ethan et Joel Coen (2007)
Dans la page dédiée, vous pourrez lire que le film a, en 2008, décroché quatre Oscars. Celui qu'il a le plus mérité concerne probablement la réalisation. Cette mise en scène a effectivement beaucoup de classe: elle est léchée sans être tape à l'oeil, alchimie suffisamment rare pour être soulignée et donc récompensée. Indéniablement, même s'ils pêchent un peu côté scénario, les Coen savent repérer les bonnes histoires et les illustrer à la perfection. Maintenant, si vous voulez rester dans l'ambiance de ce western moderne, j'aurais envie de dire qu'il peut s'inscrire dans une trilogie avec Fargo et True grit. De ces deux autres films, c'est le premier que je recommande le plus. Des trois, c'est à mon avis le plus abouti.
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