mardi 19 janvier 2016

Elle et lui

Je me dis fréquemment que je vois (un peu) trop de films sérieux. Aussi, quand je sature, un bon dessin animé peut faire mon affaire. J'apprécie même les oeuvres a priori conçues pour le jeune public. Découvert un matin de mes récents congés, Ernest et Célestine adapte une série d'ouvrages de l'illustratrice belge Gabrielle Vincent...

C'est un trio franco-wallon qui a transposé cet univers sur écran géant, appuyé entre autres par des producteurs luxembourgeois. Malgré ce caractère francophone affirmé, le résultat a su convaincre l'Académie des Oscars, au point d'être en lice pour la statuette dorée du meilleur film d'animation. Reparti bredouille de Hollywood, Ernest et Célestine mérite toutefois des éloges pour sa véritable réussite formelle. Les dessins sont beaux, l'animation fluide et le plaisir d'autant plus grand que l'aventure se déroule en musique - on notera la participation de Thomas Fersen. Du côté des voix, il y a du talent et, en vedette américaine, l'audacieux Lambert Wilson. Sympa, non ?

Pour un peu, je pourrais me dispenser de vous parler du scénario. Comme vous le montrent les images que j'ai choisies, il est question d'une cohabitation entre un ours et une souris. Tous les animaux communiquent par la parole, bien entendu. D'abord opposés, ils vont progressivement apprendre à vivre ensemble. Ernest et Célestine illustre bien le principe qui assure qu'on s'enrichit de nos différences. Passé le cap des frissons que les premières scènes pourraient causer aux tous petits, c'est une jolie production qu'on appréciera idéalement en famille. J'en ai une preuve: moi, je l'ai regardée... avec ma mère !

Ernest et Célestine
Film franco-belge de S. Aubier, V. Patar et B. Renner (2012)

Stéphane, Vincent et Benjamin ont bien travaillé. Il me faut ajouter qu'ils ont reçu le concours de l'écrivain français Daniel Pennac, crédité au générique comme auteur du scénario adapté. Au total, cinq années auront passé entre le début du projet et l'arrivée du film en salles. Faute d'Oscar, c'est un César et un Magritte qui ont fini par tomber dans l'escarcelle de l'équipe. Mon avis est que c'est tout à fait mérité.

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Si je ne vous ai pas convaincus...
Vous pouvez toujours vous en remettre à l'avis de Dasola.

2 commentaires:

princécranoir a dit…

Je n'ai hélas pas encore eu le bonheur de faire connaissance ni avec Elle, ni avec Lui (bel hommage à McCarey au passage dont le film ressort en salle ces temps-ci) mais je le regrette amèrement, surtout après cette lecture engageante.

Martin a dit…

Je ne pensais pas que tu serais le premier à commenter cette chronique, cher Princécranoir. J'ajoute cependant qu'il se peut effectivement que ce dessin animé parle aussi au grand enfant que tu es resté. N'hésite donc pas à l'attraper au vol s'il repasse sous ton nez !