La panne d'inspiration... j'imagine à quel point cela doit être frustrant ou douloureux pour un artiste, habitué à s'exprimer par son travail. Dans Un coup de maître, c'est ce qui arrive à Renzo Nervi, peintre que la disparition de sa femme a soudain privé de son élan créatif. Ces quelques mots sont trompeurs: je vous parle bien d'une comédie !
Renzo Nervi, c'est Bouli Lanners, la toute première de mes raisons pour être allé voir ce film. L'acteur belge forme ici un excellent duo avec Vincent Macaigne, alias Arthur Forestier, galeriste de son état. L'idée du scénario est d'en faire deux amis "à la vie, à la mort", l'un soutenant l'autre dans sa déprime existentielle et malgré son attitude très franchement borderline, entre autres auprès de possibles clients. Sous-jacent, c'est l'autre thématique du long-métrage: est-il indigne pour un créateur de vendre le fruit de son travail à une personne qu'en temps normal, il considérerait avec dédain ? Dans une phase difficile pour lui, doit-il au contraire s'isoler et laisser alors libre cours à ses penchants égotiques profonds, au-delà de tout vernis social ? Un coup de maître choisit de s'amuser de ces questions sérieuses. Chacun jugera ensuite de la qualité et de la valeur des réponses apportées. Le cinéma, comme la peinture, s'ouvre à la subjectivité...
Un (tout) petit regret: l'importance que Renzo/Bouli et Arthur/Vincent prennent sur la toile maintient les autres personnages au second plan. Ce n'est pas très grave pour Aure Atika, dont le rôle est anecdotique. Je le regrette davantage pour Bastien Ughetto, un acteur découvert en avril et dont le potentiel comique m'a paru un peu sous-exploité. C'est que je suis convaincu que sa palette personnelle est plus riche ! Cela dit, le virage que le long-métrage prend dans son dernier tiers l'entraîne vers une composition plutôt inattendue. Il sera question d'une association humanitaire, Action contre la faim, et je dirai juste que le film a bel et bien permis de lui apporter un soutien financier. Au moins pour cela, l'équipe d'Un coup de maître mérite le respect. Même si elle verse parfois dans la caricature, j'ai également souri devant sa représentation du marché de l'art, gentiment moqueuse. Ses dérives commerciales font l'objet de quelques scènes piquantes. Tout bien considéré, il manque un petit je-ne-sais-quoi de plus incisif pour parler d'un grand film. Pas une raison pour bouder votre plaisir...
Un coup de maître
Film français de Rémi Bezançon (2023)
Au terme de cette chronique, je n'ai toujours pas expliqué le titre. Simple conseil d'ami: évitez la bande-annonce et gardez la surprise ! En vous en parlant, je me suis soudain rappelé le film American bluff et ce qu'il disait au sujet des tableaux exposés dans les musées. Maintenant, si la peinture vous intéresse, je vous renvoie à d'autres comme Gauguin, Artemisia ou Moulin Rouge. L'embarras du choix...
Renzo Nervi, c'est Bouli Lanners, la toute première de mes raisons pour être allé voir ce film. L'acteur belge forme ici un excellent duo avec Vincent Macaigne, alias Arthur Forestier, galeriste de son état. L'idée du scénario est d'en faire deux amis "à la vie, à la mort", l'un soutenant l'autre dans sa déprime existentielle et malgré son attitude très franchement borderline, entre autres auprès de possibles clients. Sous-jacent, c'est l'autre thématique du long-métrage: est-il indigne pour un créateur de vendre le fruit de son travail à une personne qu'en temps normal, il considérerait avec dédain ? Dans une phase difficile pour lui, doit-il au contraire s'isoler et laisser alors libre cours à ses penchants égotiques profonds, au-delà de tout vernis social ? Un coup de maître choisit de s'amuser de ces questions sérieuses. Chacun jugera ensuite de la qualité et de la valeur des réponses apportées. Le cinéma, comme la peinture, s'ouvre à la subjectivité...
Un (tout) petit regret: l'importance que Renzo/Bouli et Arthur/Vincent prennent sur la toile maintient les autres personnages au second plan. Ce n'est pas très grave pour Aure Atika, dont le rôle est anecdotique. Je le regrette davantage pour Bastien Ughetto, un acteur découvert en avril et dont le potentiel comique m'a paru un peu sous-exploité. C'est que je suis convaincu que sa palette personnelle est plus riche ! Cela dit, le virage que le long-métrage prend dans son dernier tiers l'entraîne vers une composition plutôt inattendue. Il sera question d'une association humanitaire, Action contre la faim, et je dirai juste que le film a bel et bien permis de lui apporter un soutien financier. Au moins pour cela, l'équipe d'Un coup de maître mérite le respect. Même si elle verse parfois dans la caricature, j'ai également souri devant sa représentation du marché de l'art, gentiment moqueuse. Ses dérives commerciales font l'objet de quelques scènes piquantes. Tout bien considéré, il manque un petit je-ne-sais-quoi de plus incisif pour parler d'un grand film. Pas une raison pour bouder votre plaisir...
Un coup de maître
Film français de Rémi Bezançon (2023)
Au terme de cette chronique, je n'ai toujours pas expliqué le titre. Simple conseil d'ami: évitez la bande-annonce et gardez la surprise ! En vous en parlant, je me suis soudain rappelé le film American bluff et ce qu'il disait au sujet des tableaux exposés dans les musées. Maintenant, si la peinture vous intéresse, je vous renvoie à d'autres comme Gauguin, Artemisia ou Moulin Rouge. L'embarras du choix...
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Une autre regard sur le film est possible...
Je vous recommande de découvrir aussi celui de notre amie Pascale.
Une autre regard sur le film est possible...
Je vous recommande de découvrir aussi celui de notre amie Pascale.
4 commentaires:
Plus que jamais la bande annonce est à fuir. Cela devient vraiment pénible ces BA qui spoilent tout. Mais je crois que c'est à toi que je l'ai dit, il paraîtrait que les spectateurs veulent savoir ce qu'ils vont voir. Cela m'étonnerait... en tout cas je l'espère.
J'ai beaucoup aimé cet ode à l'amitié rare. J'ai été surprise par cet aspect.
Comme toi j'y suis allée pour Bouli et c'est Vincent qui m'a surprise. Cet acteur m'étonne de plus en plus.
A part la toile que tu mets en photo, quelles croûtes les œuvres du film 😂
RIEN à voir mais je te conseille Acide qui m'a clouée au fauteuil. Je me suis même surprise à avoir la main devant ma bouche.
Bien d'accord avec toi sur les bandes-annonces trop révélatrices. C'est pénible...
Oui, Vincent est surprenant dans ce film et son duo avec Bouli mérite revoyure dans un autre cadre. Pour ce qui est de la qualité des tableaux, je me suis demandé à un moment s'ils n'avaient pas été peint pour Bouli lui-même. Mais je ne crois pas, en fait.
Pour "Acide", c'est dans mon viseur en plan B ou C. J'ai quelques séquences en retard et, parmi les sorties d'hier, je privilégie plutôt le Kaurismäki. À suivre...
Hello Martin. J'avais présenté il y a quelques années le film argentin original de Gaston Duprat, excellent. J'avoue ne pas voir été tenté par le remake.
Peinture et cinéma, le choix effectivement. Renoir, Van Gogh, Modigliani, Rembrandt, Michel-Ange, Picasso, Turner, Basquiat, Cézanne, Goya, etc.Plus ou moins réussis. Au moins un chef d'oeuvre, Andreï Roublev de Tarkovski.
A bientôt cher maître.
Tu me donnes envie de découvrir ce fameux film argentin, mon cher. Merci !
La liste des suggestions me donne envie de rattraper "Andreï Roublev", manqué avec mon ciné-club niçois...
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