mercredi 27 septembre 2023

En action

Autant l'admettre: je ne me suis jamais penché sur le bilan carbone de tel ou tel film. Il me semble cependant que l'industrie du cinéma commence doucement à réfléchir à ce sujet, comme elle peut le faire autour de notions écologiques comme le bien-être animal notamment. Méfiance: entre les déclarations et les actes, il y a parfois un fossé...

Toujours est-il que ma très modeste conscience environnementale s'éveille aussi grâce au septième art ! C'est en fait par pure curiosité que, dernièrement, j'ai trouvé intéressant de me frotter à Sabotage. Inspiré par un livre polémique (cf. ma fin de chronique), ce film américain imagine un groupe de jeunes prêts à passer à l'action violente pour compenser l'inaction de leur gouvernement en matière de lutte contre le réchauffement climatique. À chacun ses raisons pour mener ce combat: le scénario a l'intelligence de (dé)montrer qu'une cause commune peut aussi réunir des gens très dissemblables. Bref... ici, grâce aux réseaux sociaux, un groupe de huit jeunes s'assemble pour construire une bombe et faire sauter une conduite d'acheminement du pétrole. Or, aux States, on parle de terrorisme. Bien conscients des risques encourus, les protagonistes du film agissent dans la clandestinité, évidemment, et en parfaite solidarité !

Cet opus de cinéma apparaît donc clairement comme une oeuvre d'essence politique. Je ne dis pas "militante", car il ne m'a pas semblé que le film cautionnait le comportement de ses divers personnages. Tout au plus nous invite-t-il à mieux comprendre leurs motivations profondes. Il y parvient grâce à la force du montage: on suit le groupe sur ses terrains d'action, mais, régulièrement, ces scènes haletantes sont entrecoupées par d'autres pour faire connaissance avec chacun. Sabotage se distingue aussi par l'efficacité de ce tempo, renforcée d'ailleurs par une bande-son particulièrement adaptée au sujet traité. Cette séance cinéma a donc été une vraie bonne surprise pour moi qui n'avais pas entendu la critique parler de cette fiction auparavant. Elle n'est certes pas incontournable, mais mérite qu'on s'y intéresse d'un peu plus près. Je vous signale l'existence d'une page Wikipédia en français, riche d'infos sur la production du film et sa réception. Son aspect "brut de décoffrage" est sûrement ce qui me plaît le plus. Cela nous mène vers un épilogue plutôt abrupt, quand tout a été dit...

Sabotage
Film américain de Daniel Goldhaber (2023)

Une invitation au débat: nul n'est obligé de prendre les idées du récit comme les meilleures à avoir. Sans vraie tête d'affiche dans la troupe des comédiens engagés, le film se concentre dès lors sur l'essentiel. Sur un thème assez proche, je recommande vivement Night moves. Jusqu'où aller pour défendre des idées ? Il pose également la question. Tant que le soleil frappe le fait aussi (et sur un plan plus individuel).

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Si vous voulez creuser le sujet...

Au départ, il y a ce livre: Comment saboter un pipeline, paru en 2020 aux éditions La Fabrique. Petite précision: je ne l'ai pas (encore) lu. Son auteur, le Suédois Andreas Malm, est né en 1977 et s'interroge sur "la politisation insuffisante de la crise climatique". On s'en parle ?

2 commentaires:

Pascale a dit…

Je n'ai pas été tentée.
J'ai trouvé, peut-être à tort, qu'il y avait peu de cinéma dans ce film.

Martin a dit…

Je peux parfaitement comprendre cette réaction.
Mais le montage apporte un plus au film, qui, sur le plan technique, ne se démarque pas spécialement.