jeudi 16 septembre 2021

"Les Africains sont joyeux..."

Parfois taxé de racisme et/ou de misogynie, OSS 117 - Alerte rouge pour Afrique noire mérite bien mieux que cette sinistre réputation. Le tout nouvel épisode des aventures d'Hubert Bonisseur de la Bath confirme l'intéressé comme l'espion le plus crétin du monde civilisé. Ce qui ne veut pas dire que ce soit un mauvais film. Et au contraire...

De retour dans le costume du gugusse, l'impeccable Jean Dujardin opère avec Pierre Niney, dit Serge, dit OSS 1001 (ou Bob Nightingale). Oui... bien que plus efficace en solo, il doit retrouver cet équipier inexpérimenté et perdu dans la savane, avant de s'associer avec lui pour arrêter des trafiquants d'armes, sauver les miches d'un dictateur africain et - d'un coup d'un seul - préserver l'honneur et les intérêts commerciaux de la France. Le tout entre deux verres d'une Suze décidément des plus difficiles à dénicher sur le sol des ex-colonies. Les temps changent, figurez-vous: si les premières missions de 117 lui avaient été confiées au coeur des années 50, les services secrets évoluent désormais sous la menace communiste et le commandement d'un dénommé Giscard, qui pourrait perdre les prochaines élections. Côté cinéma, rien de folichon à signaler: si les deux premiers volets de la saga vous sont familiers, vous évoluerez en terrain ultra-connu !

Après coup, j'ai subitement réalisé que le parallèle avec James Bond n'était pas forcément pertinent, Ian Fleming ayant inventé son héros en 1953 et donc... quatre ans après que Jean Bruce a créé le sien. Avoir cette fois deux idiots pour le prix d'un est un atout: les vannes du premier étant un peu usées, l'autre prend le relais avec vigueur. Constat: sans négliger les fondamentaux, OSS 117 - Alerte rouge... renouvelle quelque peu la tonalité du bousin et trouve son identité propre - celle d'une comédie franchouillarde assumée qui n'oublie pas d'être également un film d'action digne des livres qui l'ont inspirée. Toute considération littéraire laissée de côté, je me suis bien marré devant les pitreries de ce bon vieil Hubert et de son jeune acolyte. C'était d'autant plus simple que cet opus a des qualités formelles indéniables - et un générique qui nous met aussitôt dans l'ambiance. On se dit alors qu'un quatrième long-métrage ne serait pas à exclure ! Est-il vraiment indispensable de rajouter une couche ? Chacun jugera. Du côté des romans, en tout cas, il y aurait largement de quoi faire...

OSS 117 - Alerte rouge pour Afrique noire
Film français de Nicolas Bedos (2021)

Pas incontournable, mais sympa: c'est ainsi que j'aurais pu vous dire de cet opus sorti en salles début août, si j'avais souhaité faire court. NB: le deuxième des trois épisodes Dujardin est aussi sur ce blog. Désormais, j'envisage de revoir le premier, qui date... de 2006 ! Avant cela, je tiens à rappeler qu'il y a eu d'autres simili-007 débiles sur écran: cf. L'espion qui venait du surgelé, Johnny English, etc...

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Ma chronique n'a pas suffi à vous convaincre ?

Je vous laisse avec les arguments de Pascale, Dasola et Princécranoir.

4 commentaires:

cc rider a dit…

Sans oublier "Austin Powers" dans la liste des espions "approximatifs"....

Martin a dit…

Exact ! Mais, à la différence des autres, je n'ai vu aucune de ses aventures...

Pascale a dit…

Il me semble que l'acolyte est plus malin que 117. Sa tirade au bord de l'eau est un régal.
Bizarre, tu dis côté cinéma, rien de folichon à signaler et ensuite qu'il y a des qualités formelles indéniables.
Je me régale aux aventures d'Hubert.

Martin a dit…

Oui, tu as raison: je suis un peu contradictoire.
Niney apporte un vrai plus et la saga retrouve des couleurs !