Le jour - pas si lointain - où j'ai préparé cette chronique, il faisait encore une trentaine de degrés chez moi. Je cherchais la fraîcheur et, deux soirs plus tôt, j'étais retourné au cinéma avec des amis. L'occasion de participer à la rentrée de mon association, aussi. Soudain, j'ai pensé que ce pourrait être rigolo de parler de piscines...
Je n'ai en tout cas pas envie d'écrire à nouveau sur L'effet aquatique. OK, c'est un fait: j'ai trouvé plutôt malin ce choix de programmation pour les débuts de notre saison 2016-2017, mais ma chronique précédente est bien trop récente pour que j'aie des choses originales à ajouter sur le film. Tant qu'à faire, j'aurais aimé le présenter ! Bref... pour rester raccord avec ma thématique du jour, je confirme qu'il y a bien une piscine au centre du scénario de cette comédie romantico-loufoque - le stade nautique Maurice-Thorez de Montreuil.
Quand je remonte le fil de mes souvenirs, la plus ancienne piscine dont je me rappelle au cinéma est celle vue dans Le grand bleu. D'ailleurs, ma mémoire n'en avait plus qu'une vision floue: je gardais en tête l'image d'un Jean Reno tout à fait immergé, en train de jouer du piano. Erreur: pour la musique, il est encore assis au bord de l'eau. Une fois rendus au fond, Enzo et son copain Jacques (Jean-Marc Barr) trinquent à leur amitié - ce qui n'est pas franchement plus réaliste. Étrangement, la scène m'a marqué, alors que le film me laisse froid...
Sans vouloir trahir la surprise, je dois avouer que j'ai été marqué aussi par la toute fin de Morse, dans et autour d'un grand bassin. Histoire de nourrir mon anecdote, je dois dire que je l'ai regardée deux fois coup sur coup pour être tout à fait sûr de l'avoir comprise. Le fait est que cette chronique adolescente est assez bizarroïde. Maintenant, à mon avis, c'est justement ce qui fait son intérêt ! Plutôt remarquablement écrit, le scénario amène un élan fantastique dans un quotidien morne. À apprécier, idéalement, en V.O. suédoise.
Pour en venir aux classiques, je ne peux pas ne pas vous parler aujourd'hui de l'immense Boulevard du crépuscule. La piscine n'y est qu'un point de départ, mais quel point de départ, mes ami(e)s ! Quand le film commence, on y repêche un cadavre, qui se trouve être celui... du narrateur du film ! Le génie de Billy Wilder en une scène ! Le long flashback qui s'en suit vaut beaucoup mieux qu'un détour. Objet de culte pour certains, le film est à mes yeux un grand polar d'après-guerre - et oui, bien plus encore. Non, je ne vous ai rien dit...
Je veux demeurer tout aussi évasif sur Le plongeon. Burt Lancaster reste de dos sur le photogramme et c'est bien ainsi. Les cinéphiles adeptes d'un jargon spécialisé parlent de la notion de suspension d'incrédulité, évoquant ainsi la magie du cinéma, qui nous conduit parfois à considérer comme vraies les choses les plus irrationnelles. Oui, je crois bien que c'est ce qui m'est arrivé devant ce grand film ! Qu'un homme rentre chez lui en traversant une enfilade de bassins m'est apparu crédible. À la sortie de l'eau, j'étais glacé, comme lui...
Vous l'aurez compris: des piscines de cinéma, il y en a... beaucoup. Histoire de boucler la boucle, j'aimerais revenir à mon point de départ et découvrir celle de Deep end, l'une des sources d'inspiration revendiquées de Sólveig Anspach pour L'effet aquatique. Je reverrais volontiers L'inspecteur Harry et sa nageuse assassinée, à moins évidemment qu'on me ramène à la Swimming pool de François Ozon. Je me rends compte finalement qu'à l'écran, les bassins sportifs restent des plus discrets. L'eau serait plutôt un objet de fantasmes...
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Maintenant, c'est à vous...
Dites, les ami(e)s, c'est un aussi bon film qu'on le dit, La piscine ? Blague à part, je suis preneur de vos conseils avisés... et aquatiques.
Je n'ai en tout cas pas envie d'écrire à nouveau sur L'effet aquatique. OK, c'est un fait: j'ai trouvé plutôt malin ce choix de programmation pour les débuts de notre saison 2016-2017, mais ma chronique précédente est bien trop récente pour que j'aie des choses originales à ajouter sur le film. Tant qu'à faire, j'aurais aimé le présenter ! Bref... pour rester raccord avec ma thématique du jour, je confirme qu'il y a bien une piscine au centre du scénario de cette comédie romantico-loufoque - le stade nautique Maurice-Thorez de Montreuil.
Pour en venir aux classiques, je ne peux pas ne pas vous parler aujourd'hui de l'immense Boulevard du crépuscule. La piscine n'y est qu'un point de départ, mais quel point de départ, mes ami(e)s ! Quand le film commence, on y repêche un cadavre, qui se trouve être celui... du narrateur du film ! Le génie de Billy Wilder en une scène ! Le long flashback qui s'en suit vaut beaucoup mieux qu'un détour. Objet de culte pour certains, le film est à mes yeux un grand polar d'après-guerre - et oui, bien plus encore. Non, je ne vous ai rien dit...
Je veux demeurer tout aussi évasif sur Le plongeon. Burt Lancaster reste de dos sur le photogramme et c'est bien ainsi. Les cinéphiles adeptes d'un jargon spécialisé parlent de la notion de suspension d'incrédulité, évoquant ainsi la magie du cinéma, qui nous conduit parfois à considérer comme vraies les choses les plus irrationnelles. Oui, je crois bien que c'est ce qui m'est arrivé devant ce grand film ! Qu'un homme rentre chez lui en traversant une enfilade de bassins m'est apparu crédible. À la sortie de l'eau, j'étais glacé, comme lui...
Vous l'aurez compris: des piscines de cinéma, il y en a... beaucoup. Histoire de boucler la boucle, j'aimerais revenir à mon point de départ et découvrir celle de Deep end, l'une des sources d'inspiration revendiquées de Sólveig Anspach pour L'effet aquatique. Je reverrais volontiers L'inspecteur Harry et sa nageuse assassinée, à moins évidemment qu'on me ramène à la Swimming pool de François Ozon. Je me rends compte finalement qu'à l'écran, les bassins sportifs restent des plus discrets. L'eau serait plutôt un objet de fantasmes...
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Maintenant, c'est à vous...
Dites, les ami(e)s, c'est un aussi bon film qu'on le dit, La piscine ? Blague à part, je suis preneur de vos conseils avisés... et aquatiques.
14 commentaires:
Piscines et bains publics au cinéma sont légions (la preuve on en trouve même dans les peplums). Pour apporter ma pierre, je propose celle très inquiétante que l'on trouve dans "La Féline" de Jacques Tourneur, où les ombres mouvantes laissent deviner le danger qui rôde alentours. De même, dans le récent "It Follows" qui recycle les ombres avec l'eau du bain, mais dans un contexte moins moite.
Hello. Deep End est un film superbe, et je le conseille vivement. The Swimmer (le plongeon) que tu as déjà vu est tout aussi remarquable dans un autre genre. J'ai de bons souvenirs aussi de Juliette Binoche nageant dans la piscine dans Trois couleurs : Bleu de Kieslowski. Mais le film de piscine suprême (tout se passe dans et autour de la piscine ou presque), c'est sans doute Palombella Rossa de Nanni Moretti dont j'ai déjà parlé. :)
Strum
Hello à tous. Je me permets de vous renvoyer à mon jeu d'été du 5 juillet 2016. Sur le mode ludique, aquatique, cinématographique.
A tous ceux-là, j'ajouterai "the errand boy" avec un Jerry Lewis qui tient une pancarte très expressive...
@Princécranoir:
Tu n'as pas tort. La question subsidiaire serait donc: les amoureux se bécotent-ils aussi dans les bains publics ? Blague à part, merci pour ta (double) pierre: je dois pouvoir voir "La féline" sans trop de difficulté et ce serait cool que je rattrape "It follows". À suivre...
@Strum:
"Deep end", oui, il est sur mes tablettes (à long terme !). Et sans reparler de l'attrait certain que peut exercer Miss Binoche, je dois te dire que j'ai très envie de voir le(s !) Moretti dont tu as déjà parlé. Et les autres aussi, d'ailleurs, piscine ou pas piscine...
@Eeguab:
Je retournerai prochainement faire un saut dans ta piscine, l'ami. Merci pour ce rappel de bon aloi !
@Ideyvonne:
En fait, quand on parle de Jerry Lewis, je me sens tout à coup très lacunaire et un peu honteux du même coup. De ses films, je crois n'avoir vu que "La valse des pantins" et "Arizona dream", ce qui est à la fois un peu court et un peu décalé par rapport au côté loufoque d'une partie de son impressionnante filmographie. Il faudrait quand même que je me décide à aller plus loin dans mes explorations burlesques !
Je suis contente que tu mentionnes le film Morse de Tomas Alfredson, même si j'avoue avoir complètement oublié cette fameuse scène que tu mentionnes. J'avais lu également à l'époque le roman à la base du scénario (Laisse-moi entrer de John Ajvide Lindqvist), à l'écriture très plate et très quelconque mais le fait qu'il présentait suffisamment de différences d'avec le film ne m'a pas fait regretter ma lecture.
Une scène mémorable avec piscine me vient en mémoire, celle avec Dustin Hoffman dans Le Lauréat de Mike Nichols. Excellent !
Ma dernière vision de La piscine de Jacques Deray date, mais oui, je le conseille. Rien que pour "le couple" à la plastique irréprochable Romy Schneider/Alain Delon. Ils sont juste superbes. J'ai été très surprise en apprenant que Romy avait écrit dans son journal intime "qu'embrasser Alain sur le tournage, c'était comme embrasser une tombe" (je ne me souviens plus des termes exactes mais l'esprit y est). Comme quoi, le cinéma n'est que la magie du leurre :)
Je te conseille vraiment d'y faire un tour et de commencer pourquoi pas par "the bellboy" ("le dingue du Palace" Un vrai bijou.
Et dire qu'il a déjà 90 ans !!! C'est incroyable car personnellement je ne le vois jamais vieux.
Les films ou les piscines remplissent leur office et leur fonction premiére sont légion. Dans "la fureur de vivre" James Dean, Sal Minéo, et Nathalie Wood, adolescents en manque d'amour et de dialogue se réfugient dans une maison abandonnée et investissent sa piscine vide pour s'épancher sur leur mal de vivre. Cet espace creux symbolise avec force et sans ambiguité la vacuité de la cellule familiale américaine des années 50.
Merci à Nick Ray pour cette élipse très réussie..
@Sentinelle:
Très heureux que tu te retrouves en partie dans cette chronique ! Et merci pour ta contribution au débat !
J'ai bien failli citer "Le lauréat", avant de me dire que c'était un classique beaucoup trop grand pour que je surprenne avec ce titre. Pour autant, il ne faut pas s'y tromper: j'aime beaucoup ce film et je suis bien d'accord avec toi pour dire que la scène de la piscine est mémorable.
Il faudra que je me décide un jour à regarder le Jacques Deray. Je ne suis pas fou d'Alain Delon, mais le film fait partie de ces classiques du patrimoine français que je crois important de découvrir, à l'occasion.
@Ideyvonne:
Tu prêches un (quasi-)convaincu. Je vais tâcher de ne pas rater le prochain passage télé de Jerry Lewis. Je crois savoir que les chaînes de mon opérateur Internet diffusent certains de ses films assez régulièrement. Merci pour tes conseils !
Et c'est vrai qu'en dépit de son grand âge, il paraît jeune à jamais...
@CC Rider:
Jamais avare de bonnes références, l'ami ! Merci beaucoup !
Cela me fait penser qu'il y a une autre piscine vide dans "This must be the place". Si je ne me trompe pas, Frances McDormand et Sean Penn y jouent au squash. Il faudrait que je revoie le film pour en être sûr, mais je crois que je reverrai probablement "La fureur de vivre" auparavant...
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