J'enchaîne ce matin avec un autre film d'espionnage, d'un style néanmoins très différent. C'est alléché par la perspective de m'offrir une bonne séance de rigolade que je suis allé voir Red, petit projet qui vaut surtout pour les retrouvailles avec ses quatre têtes d'affiche - au sens propre. La liste: Helen Mirren, Morgan Freeman, John Malkovich et, dans la posture du héros inoxydable qui lui va toujours aussi bien, Bruce Willis himself. Ce que raconte l'histoire qu'ils jouent en groupe ? Rien de bien original. En gros, les quatre ont connu leur heure de gloire en tant qu'espions et, bien que désormais à la retraite, en savent trop sur certains dossiers pour pouvoir simplement partir à la pêche. Un ennemi invisible veut les liquider !
En marche avant pour deux petites heures de grand n'importe quoi ! La première partie du métrage est assez jubilatoire: Bruce y croise (enfin) la route d'une donzelle dont il s'est épris... au téléphone. Hein ? Oui, tant pis pour le mythe: le néo-retraité drague à distance, en faisant semblant de porter réclamation pour non-versement répété de ses chèques de pension. Ensemble, et sous la contrainte pour la demoiselle, les deux improbables tourtereaux retrouveront alors le reste de la bande: Morgan en Don Juan des maisons de repos, John toujours paranoïaque d'avoir été shooté au LSD et Helen, classe, follement classe, en tant que digne Britannique de service. Évidemment, c'est son casting qui donne à Red toute sa saveur.
Ne vous y trompez pas: pour le reste, ça défouraille sec, exactement comme dans un film d'action lambda. Ce n'est pas un mal, d'ailleurs, puisque c'est aussi ce qu'on est venu chercher: un juste mélange d'explosions et de répliques ironiques, dans la pure tradition Willis, vingt ans passés après des débuts dans le même registre, en un peu moins décalé tout de même. Seul souci: une fois la dream team réunie, j'ai trouvé Red moins percutant, moins efficace, à vrai dire. La distance que le scénario avait su créer entre les personnages présentés et les archétypes du genre s'estompe: le long-métrage retombe dans un certain nombre de clichés et redevient un produit de consommation cinématographique courante. Dommage ! Reste donc le plaisir de la première heure, assez grand pour m'encourager quand même à aller voir une hypothétique suite... en Moldavie ?
Red
Film américain de Robert Schwentke (2010)
Le plus amusant restera d'être allé voir Bruce Willis à contre-emploi et de finir par se dire que c'est bien davantage les autres qui le sont. Autre sourire après coup en constatant que du haut de ses 55 ans fêtés en mars, le chauve est le jeunot de la troupe. Morgan Freeman, lui, fait le malin et se déclare encore plus vieux qu'il ne l'est réellement. Note pour les cinéphiles: le film offre aussi 2-3 dialogues sympa à ce bon vieux Ernest Borgnine, 94 ans en janvier ! En quête d'un film comparable ? Je vous aurais bien proposé Salt, mais c'est finalement... beaucoup trop sérieux. Sauf à vouloir d'un autre film d'espionnage, je vous recommande plutôt Ocean's 11 et ce côté décalé de la bande de potes en goguette. Et s'il faut que les potes soient des papys, un Space cowboys me paraît encore le plus indiqué.
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