Vous le savez déjà: je ne regarde pas que des films pointus. J'aime au contraire mélanger les genres et laisser toute sa place au cinéma dit populaire parce que moins exigeant - notez qu'ici, le terme populaire reste vierge de toute condescendance. Salt, le dernier film que j'ai vu au titre de divertissement pur et dur, ne satisfera pas tout le monde. Je sais de quoi je parle: habituellement plutôt mesuré dans ses propos, un bon copain à moi - salut Jean-Mi ! - le qualifiait même de merde, c'est dire. Je ne suis pas si sévère, en admettant volontiers que cette réalisation signée Phillip Noyce n'a rien d'extraordinaire. J'ai parlé de divertissement et c'est ça, juste ça. Port du cerveau non obligatoire. Ou en mode intermittent, ça suffit.
Au départ, l'idée du film est, si ce n'est originale, plutôt bonne. Salt est un agent du contre-espionnage américain. Son prénom ? Evelyn. Oui, c'est une fille. Blonde puis brune, Angelina Jolie lui prête généreusement ses traits et courbes: je suppose que ça compte aussi dans la décision de donner sa chance au long-métrage. Je lisais dernièrement qu'Angie était d'autant plus bankable qu'elle plaît autant aux deux sexes: les hommes restent baba devant sa plastique et les femmes aiment s'identifier à celle qui ne s'en laisse pas conter à l'écran - en plus d'être Mme Brad Pitt à la ville, excusez du peu. Bref. Au départ, son personnage ici a un problème: un transfuge russe l'accuse d'être un agent dormant à la solde de Moscou. Incroyable, ça, oui ! Mais vrai ou faux ? L'ambiguïté demeure.
Sitôt portée, l'accusation incite en effet Angie / Salt à décamper pour échapper à l'arrestation. Le film prend alors aussitôt la forme d'une course-poursuite de facture assez classique et objectivement bien peu vraisemblable parfois. J'ai noté qu'initialement, le rôle devait être offert à Tom Cruise. J'ai aussi parcouru un article intéressant qui affirmait qu'à Hollywood, l'ancienne Lara Croft était désormais aussi crédible que son collègue scientologue pour ce genre de personnages, à tel point d'ailleurs qu'elle ne le serait que pour ça. L'exemple qui est ici donné n'est pas tout à fait ridicule à mes yeux. Certes, il s'oublie vite, mais emballe d'après moi un pop corn movie tout à fait acceptable. Maintenant, un bémol: pas sûr que j'irai voir avec pareil entrain la suite que la fin de cet opus semble annoncer...
Salt
Film américain de Phillip Noyce (2010)
Ma légendaire indulgence place le film dans le lot des productions honnêtes. Sans être fascinant, il offre un petit moment de détente entre deux productions plus exigeantes. Il est amusant de constater que le cinéma US ressuscite une menace venue de Russie. Un concept oublié depuis un moment, il me semble. Celles et ceux parmi vous qui souhaiteraient se plonger dans un scénario un poil plus consistant pourraient préférer À la poursuite d'Octobre rouge, sorti vingt ans plus tôt, avec Sean Connery en officier de sous-marin soviétique tenté par un exil à l'Ouest. L'un des classiques de mon adolescence.
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