Au début, la Warner n’avait pas parié un seul cent sur La fureur de vivre, qu’elle considérait un comme un film de série B. Jusqu’au moment où Jack Warner, le big boss, se rend compte du succès de À l’est d’Eden, mais surtout de l’effet que produit ce beau jeune homme à la fois sur les filles et les garçons. James Dean crève alors l’écran. Ni une, ni deux, la production décide de passer à la couleur et le jeune Jim Stark, le rôle de Dean, portera ce mythique blouson rouge !



Je sais que vous êtes friands des petits secrets de tournage: la célèbre scène aux couteaux a été censurée dans plusieurs pays, jugée trop violente. Pour la petite histoire, c’est Franck Mazzola, un ancien membre d’un gang d’Hollywood, qui a enseigné à Dean l’art de la bagarre au couteau. Mais il faut noter aussi que le film pourrait être un film d’apprentissage (en littérature, il existe un genre particulier: les romans d’apprentissage comme Bel Ami de Maupassant, Le Rouge et le Noir de Stendhal ou encore L’Education Sentimentale de Flaubert). Très vite, Judy et Jim se prennent d’affection pour le jeune Plato, un gosse délaissé par ses riches parents. Au fil de l’histoire, les relations deviennent si fortes que le couple se substitue aux parents de Plato. Ils forment une famille: une famille qu’ils sont tous les trois choisie. Certainement une allégorie du passage de l’enfance, à l’adolescence et enfin à l’âge adulte.

Film américain de Nicholas Ray (1955)
Au delà de la performance de Dean, La fureur de vivre est un hymne pour toute une jeunesse révoltée qui ne comprend plus le monde dans lequel elle évolue. Avec son personnage de Jim Stark, James Dean a donné un statut à tous ces jeunes en perdition. Sal Mineo racontera des années plus tard: «Avant James Dean, on était un enfant et on devenait un adulte. Grâce à lui, on pouvait revendiquer être un teenager». Martin Sheen dira aussi: «Marlon Brandon a changé la façon de jouer, James Dean a changé la façon de vivre». Normal qu’on ait la sensation qu’il nous comprenne. Normal qu’on ait la sensation de le comprendre. Normal qu’on s’identifie à lui. Normal qu’il reste une référence. Pour moi, dans La fureur de vivre, Dean incarne tour à tour le grand frère que l’on aimerait avoir, l’amant que l’on voudrait dans notre lit, l’ami à qui l’on a envie de se confier, le mari que l’on rêve d’avoir. Sacré palmarès pour un seul rôle ! Bien sûr, la sortie posthume du film lui a assuré un succès non négligeable: presque un mois après la tragique disparition de James Dean, qui entre telle une étoile filante dans la légende. À tel point que des jeunes femmes se jetaient des toits des immeubles en hurlant: «Jimmy, je te rejoins !» Pour moi, c’est un des meilleurs films de Dean. Pas assez rediffusé, ni sur le silver screen, ni même dans la petite lucarne...
1 commentaire:
1975, les trois films de James Dean ressortent sur grand écran pour le 20eme anniversaire de sa mort. Heureux temps ou les cinémas étaient permanents et ou du balcon au parterre des bandes de nostalgiques restaient les 3 séances en matinée. Sanglés dans nos blousons de cuirs nous pensions etre les nouveaux rebelles. 39 ans plus tard le film n'a rien perdu de sa force, mais quand est-il de nos illusions ?
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