Jacques Demy, épisode 4. Aujourd'hui, j'ai envie de vous présenter un quatrième film du réalisateur français, avec finalement d'autant plus de plaisir que ce n'est certainement pas le plus connu. Sorti courant 1985, Parking est en fait l'avant-dernier long métrage tourné par le cinéaste. Il met en scène Francis Huster, alors âgé de 38 ans, dans le rôle d'un chanteur de pop-rock baptisé Orphée. Un choix logique, car il s'agit d'une modernisation du mythe bien connu, avec la descente du héros aux enfers pour sauver Eurydice, cette femme qu'il aime, du courroux des divinités grecques des mondes souterrains, Hadès et Perséphone. La trame de l'histoire antique constitue en fait un fil conducteur, sa restitution dans le monde contemporain apportant un lot d'intéressantes originalités.
Conformément à mes habitudes, je vous laisserai les découvrir. D'après mes lectures d'après-film, Parking est souvent considéré comme une oeuvre mineure dans l'ensemble de la filmographie signée Demy. Le film n'est objectivement pas dépourvu de défauts et, comparé aux autres créations du même cinéaste que j'ai pu voir et chroniquées ici, il peut, c'est vrai, faire office de "maillon faible". L'une des failles vite identifiables tient au héros lui-même. J'avoue que je n'ai jamais réellement accroché avec Francis Huster, trouvant son jeu souvent outrancier: malheureusement, c'est à nouveau le cas cette fois. D'autres imperfections émaillent le film et en affaiblissent quelque peu le propos, parmi lesquelles la musique, souvent réussie chez Demy (merci à Michel Legrand !), mais plutôt médiocre ici.
Pourtant, oui, malgré ces deux vrais bémols, j'ai apprécié Parking. Je crois qu'il a le mérite d'illustrer le courage de son réalisateur, capable de confier son premier rôle féminin à une comédienne japonaise... incapable de parler français ! Son texte, Keiko Ito l'a donc appris par coeur, et je dois dire que c'est quasiment impossible de le remarquer sans le savoir a priori. Autre point à relever: il y a aussi quelques très belles idées dans la mise en scène, comme celle d'avoir confié le rôle d'Hadès à Jean Marais, 36 ans après qu'il a joué Orphée pour Jean Cocteau. N'oublions pas non plus la qualité indéniable de la photo, vraiment très représentative des années 80 dans les scènes "normales", mais encore plus inspirée, toute de noir, de blanc et de rouge, quand il s'agit de descendre aux enfers. Conclusion personnelle: pour toutes ces raisons, ce film méconnu mérite le coup d'oeil. Peut-être même une petite réhabilitation.
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