vendredi 29 janvier 2010

La rétro 2009, épisode 2

Bien ! Avant de tourner la page de 2009, je vous propose aujourd'hui de découvrir mon classement préférentiel des films vus au cinéma l'année dernière. Je répète qu'il y a là une subjectivité assumée, mais que je reste également 100% ouvert à tous les commentaires. Habitué de quelques autres blogs consacrés au 7ème art, j'y ai vu fleurir ces dernières semaines bon nombre de palmarès de ce genre. Certains trouveront ma hiérarchie originale, d'autres la jugeront certainement absurde, et d'autres encore la prendront juste pour ce qu'elle est: un avis parmi d'autres. Je n'en demande pas davantage. En somme, c'est aussi à vous de lire et, éventuellement, de juger.

1. L'étrange histoire de Benjamin Button / David Fincher / 2008
Vu le 27 février, chroniqué le 10 mars.
Ne l'ayant pas revu depuis, je ne présage pas de son vieillissement. Ma seule certitude actuelle serait de dire que je suis sorti du cinéma ému par cette histoire d'amour hors du temps. Le projet de Fincher était ambitieux: il fallait oser transformer une très courte nouvelle en grande fresque hollywoodienne. Pour moi, c'est une belle réussite. D'aucuns écriront des lignes et des lignes sur les nouveaux effets spéciaux qui permettent aux comédiens de paraître plus vieux ou plus jeunes. Pour moi, c'est loin d'être l'essentiel: cela sert l'histoire, bien entendu, mais, à mon sens, la force du récit est bien davantage dans l'émotion que dans la technique. Et puis, il y a Cate Blanchett...

2. L'échange / Clint Eastwood / 2008
Vu le 4 janvier, chroniqué le 17.
C'est le tout premier film que j'ai vu l'année dernière ! Je suis franchement ravi d'avoir ouvert le millésime avec Eastwood et même si, ici, le vieux réalisateur reste derrière la caméra. J'entends aussi les traditionnels ronchons qui répètent à n'en plus finir que ses films sont trop académiques. Ce n'est certes pas une contre-vérité, mais j'ai toujours envie de leur dire: et alors ? N'est-ce pas justement là que réside leur première qualité ? Sans crier au génie, je dis clairement qu'on tient là un grand moment de cinéma. D'une part parce que la reconstitution de l'Amérique des années 30 est parfaite, d'autre part parce qu'un scénario complexe et touchant s'y déroule sans réel temps mort. Autre atout: dans un rôle pas forcément facile pour le sex symbol qu'elle est aussi, Angelina Jolie s'en sort merveilleusement. Oui, moi, j'adhère, et plutôt deux fois qu'une !

3. Looking for Eric / Ken Loach / 2009
Vu le 7 juin, chroniqué le 7 juillet.
S'il faut juger un film selon la surprise qu'il procure, je crois pouvoir affirmer sans rougir que j'ai bien classé celui-là. Le prolifique Loach mérite en effet (une fois de plus) de tutoyer les sommets. L'étonnement est venu ici qu'avant d'entendre parler et d'aller voir son dernier long métrage, je ne l'aurais pas imaginé capable d'offrir une oeuvre aussi tendrement drôle. Le Britannique nous avait habitués aux drames poisseux. Là, c'est simple: tout rayonne. Le fait qu'après coup, j'ai eu l'impression d'aimer le foot et les Anglais prouve bien qu'on tient là le feel-good movie de l'année ! Je dis merci à Eric Cantona, qui en a soufflé l'idée de départ.

4. The wrestler / Darren Aronofsky / 2008
Vu le 8 mars, chroniqué le 20.
Vous en voulez, du drame poisseux ? En voilà ! Pas question pour moi de sortir alors ce film de mon classement, bien au contraire. Franchement, mon premier Aronofsky a été une sacrée claque ! Dans un rôle-titre dont beaucoup ont dit qu'il avait forcément été écrit pour lui, Mickey Rourke est somptueux. C'est bien l'atout numéro 1 d'un métrage qui vous prend immédiatement aux tripes et ne lâche plus jusqu'au générique final. Pour ma part, l'effet de cette histoire a même été plus durable, sans doute parce que le parcours du héros est ici sinusoïdal: sombre, semblant conduire vers la rédemption, et à nouveau sombre. Comme moi, les plus optimistes d'entre vous jugeront la fin assez ouverte pour garder un très vague espoir. Sachez-le: si tant est qu'elle existe, cette pensée reste très ténue. Qu'importe ! C'est du grand cinéma, malgré tout.

5. Amorosa Soledad / Victoria Galardi et Martin Carranza / 2009
Vu le 12 septembre, chroniqué le 23.
J'ai fait le compte: l'an passé, j'ai notamment vu 48 films américains et 40 français. S'il faut qualifier d'exotique les oeuvres venues d'autres pays, alors peut-être que ce long métrage peut et doit entrer dans cette catégorie. Je ne saurais expliquer pourquoi, mais je suis immédiatement tombé sous le charme, avant même la projection ! Oui, il y a quelque chose qui m'attirait, qui m'aimantait, un peu comme peuvent le faire les jolis yeux d'Ines Efron, l'actrice principale de cette histoire nostalgico-romantique. Non, il n'y a vraiment rien de cul-cul dans cette évocation d'un amour naissant et difficilement partagé. L'Argentine nous a envoyé une bulle de subtile tendresse. Soit, ce n'est pas toujours drôle, mais ça se termine sur un sourire. Et sincèrement, ça fait beaucoup de bien !

6. Max et les Maximonstres / Spike Jonze / 2009
Vu le 20 décembre, chroniqué le 13 janvier (cette année !)
Là, même chose: ce film m'a immédiatement tapé dans l'oeil. Dès que j'en ai entendu parler, j'ai eu envie de le voir. Pas question d'attendre la sortie du DVD: j'avais besoin d'un grand écran ! Au final, je ne peux pas exactement parler de surprise. Le réalisateur ne m'a pas dérouté: je n'avais jamais rien vu de lui avant et n'avais donc aucune base pour de possibles comparaisons. Et puis, et ça, c'est très chouette, j'ai pris le plaisir attendu à découvrir cette histoire d'enfant qui s'invente des histoires. Le film est en fait beaucoup plus adulte qu'il n'y paraît, ce qui est franchement une bonne chose. Chacun y verra ce qu'il a envie d'y voir. Moi, c'était une certaine idée de la poésie. Il y a là quelque chose de très frais et nouveau.

7. A l'origine / Xavier Giannoli / 2009
Vu le 8 décembre, chroniqué le 6 janvier (2010, bien sûr !)
Le cinéma français à son meilleur ! Sauf à considérer rationnelle l'histoire d'un type qui relance frauduleusement un chantier autoroutier, il me paraît bien difficile de trouver le scénario banal. Ensuite, quand on apprend qu'il s'agit d'une histoire vraie, on est encore plus dérouté ! Le plus beau dans tout ça, c'est que, franchement, cette énorme escroquerie passe bien comme une lettre à la Poste. Oui, oui, on y croit aussi ! C'est sans aucun doute aussi aux acteurs qu'on le doit. Emmanuelle Devos et François Cluzet semblent au sommet de leur art en chefs de file. Pas question d'oublier pour autant les deux p'tits jeunes, Stéphanie Sokolinski alias Soko et Vincent Rottiers. Quelques maladresses ici et là, OK. Mais, dans l'ensemble, un film tout à fait admirable.

8. L'armée du crime / Robert Guédiguian / 2009
Vu le 11 octobre, chroniqué le 21.
Pour moi, l'un des films les plus mésestimés de l'année, peut-être bien parce qu'il est sorti en face d'un Tarantino abordant (différemment) la même époque. J'ai trouvé que la critique professionnelle avait la dent dure à son égard, reprochant là encore au réalisateur son académisme, alors même qu'il me semble pourtant tout à fait indiqué. Bref. C'est certes beaucoup plus historico-militant que fantasmagorico-divertissant, mais, pour moi, c'est également et surtout du bon cinéma. Difficile de ne pas ressentir les états d'âme de Missak Manouchian, poète résistant, d'autant que Simon Abkarian lui prête ses traits et prouve une fois de plus qu'il est un acteur formidable. Le reste de la distribution n'est pas mal non plus.

9. Slumdog millionaire / Danny Boyle / 2008
Vu le 1er février, chroniqué le 8.
Un aveu, d'abord: dans quelque temps, je reverrai sûrement ce film avec plaisir mais, pour l'heure, il vieillit assez mal dans ma tête. J'ai même franchement hésité à l'intégrer à ce classement. C'est d'autant plus curieux que, le jour où je suis allé le voir, il m'a transporté. Là, je me souviens surtout de quelques très belles images et de plans originaux, notamment autour de gamins courant dans les bidonvilles. Le gros de l'intrigue reste également ancré dans ma mémoire, mais sans émotion particulière. Allez, je vais la laisser revenir doucement. Juste après être restée un peu de côté.

10. Gran Torino / Clint Eastwood / 2008
Vu le 1er mars, chroniqué le 16.
Phénomène inverse: compte tenu du réalisateur, c'est curieux, mais ce film a sauvé sa place au classement in extremis. Je n'écarte cependant pas l'idée qu'il puisse grimper dans la hiérarchie d'un top 2009 réfléchi avec quelques années de recul. En fait, je suis d'abord allé le voir comme le dernier long métrage avec Eastwood dans le rôle principal. C'est probablement ce qui m'a empêché d'entrer pleinement dans l'histoire du personnage. Je pense donc que je le reverrai d'ici quelque temps. La preuve, j'ai déjà acheté le DVD. L'intrigue me sera alors sans doute plus accessible et, du coup, plus agréable.

"Bonus" 1: Un homme et son chien / Francis Huster / 2009
Vu le 25 janvier, chroniqué le 6 février.
Là, ça passe ou ça casse. Je crois qu'on peut facilement aimer le film ou, au contraire, le détester radicalement. A priori, tout le monde s'accorde à dire que c'est, sinon le dernier, l'un des derniers rôles offerts à Belmondo. Il est indéniable que les années et la maladie ont pesé lourd sur ce pauvre Jean-Paul. D'aucuns considéreront donc l'oeuvre comme une veillée mortuaire de mauvais goût, puisque malgré tout anticipée. Au risque de passer pour un paltoquet irrespectueux, j'assume le fait de penser le contraire, et de voir donc dans cette histoire un très bel hommage à une très grande vedette du cinéma français. Et tant pis si Huster manque encore une fois d'une certaine retenue ! Bébel mérite bien un peu d'emphase, juste assez pour finir comme Cyrano: en ayant gardé son panache.

"Bonus" 2: Le concert / Radu Mihaileanu / 2009
Vu le 15 novembre, chroniqué le 25.
Ouf ! Mon deuxième coup de coeur s'est imposé d'extrême justesse devant un Miyazaki. J'ai fini par le retenir en considérant simplement la toute première impression à la sortie de la salle: là, j'étais bien dans mes baskets, m'étant senti concerné par ce film, sans penser qu'il s'adressait quand même plutôt à un autre public. Je crois avoir compris que le long métrage a eu bien plus de succès que les réseaux de distribution du cinéma français ne l'avaient envisagé. Et je dis que c'est tant mieux ! Ce n'est certainement pas indispensable d'être allé le voir pour avoir réussi sa vie, mais ce serait également assez dommage de le laisser de côté sur ce seul prétexte. Cette histoire s'appuie sur un des sentiments que j'aime le plus: l'humour tendre. OK, le scénario n'est pas parfait, mais il donne le sourire. J'affirme haut et fort qu'en ces temps incertains, ce n'est déjà pas si mal !

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