Une chronique de Martin
Asghar Farhadi l'affirmait lui-même dans une interview : "La société iranienne est faite de ces petits groupes qui n'arrêtent pas de coller des étiquettes". Constat peu réjouissant qui sous-tend visiblement son cinéma. Je pose la question: le scénario de ses films serait-il parfaitement transposable dans un autre contexte ? Ce n'est pas sûr.

À propos d'Elly… commence avec les sourires et les cris d'une bande de trentenaires, ex-étudiants de la fac de droit, partis ensemble profiter d'un week-end prolongé au bord de la mer Caspienne. Premier contretemps: le propriétaire de la villa qu'ils comptaient occuper leur laisse un jour de villégiature à la place des trois prévus. Le groupe se rabat alors sur une autre demeure, qu'il lui faut d’abord ranger et nettoyer. Tout se passe bien jusqu'au lendemain, en fait jusqu'à ce que l'une des femmes souhaite partir en comprenant qu'elle n'a été invitée que pour faire plaisir au seul homme célibataire de la petite troupe. Au matin, un incident survient et Elly disparaît…


Film iranien d'Asghar Farhadi (2009)
Avec ce film, son troisième, le réalisateur a décroché un Ours d'argent au Festival de Berlin. Il a remporté l'or deux ans plus tard, avec Une séparation. J'ai bien apprécié les deux longs-métrages. Notez que le second m'a semblé un peu plus ancré dans une réalité politique et donc, d'une certaine façon, contestataire, une trentaine d'années "seulement" après la Révolution islamique. La cohérence d'ensemble donne envie d'en voir d'autres du même auteur. J'encouragerais ceux que l'Iran intéresse (ou préoccupe) à se tourner aussi vers d'autres films, Les chats persans ou Le goût de la cerise.
1 commentaire:
Ca a été une révélation quand je l'ai vu au ciné à l'époque. Remarquable. Je n'ai pas pu m'empêcher de le revoir sur Arte l'autre soir ^_^
Enregistrer un commentaire