Une chronique de Martin
Dupontel, épisode 2. Quitte à connaître un réalisateur, autant y aller franchement, non ? C'est sur le principe d'un diptyque 100% cinéma que ma soirée de l'autre jour était conçue. Je me souviens aujourd'hui avec amusement des débuts de ce blog, quand j'essayais encore de présenter le plus de cinéastes possibles. J'appréhende désormais des filmographies plus que des artistes et, dans celle d'Albert, je vous propose à présent d'évoquer Le créateur. L'équipe reste grosso modo la même que celle de l'opus précédent. Il est ici question d'un homme de théâtre à succès. Créatif, ça oui, mais...
Darius - c'est le nom du personnage - ne sait pas écrire autrement que dans un état second. C'est complètement saoul - et peut-être bien sous l'emprise de la drogue - qu'il accueille l'ovation du public pour sa première pièce. Tout de suite après, il tombe dans le coma ! Et dans la foulée de son réveil et de sa désintoxication, pour créer encore, Le créateur a besoin d'une autre dope - je vous laisse découvrir à quoi il finit par carburer, c'est assez... disons particulier. Bon, j'ai aussi placé un petit indice dans le titre de ma chronique. Qui d'autre que Dupontel pourrait-il concevoir pareil délire ? Dieu ? C'est aussi ce que le long-métrage suggère, ce qui me ferait presque le déconseiller, lui aussi, aux âmes sensibles et égarées. L'intégrité artistique ici développée ne plaira pas à tout le monde, je suppose.
Me plaît-elle à moi ? Oui et non. Oui en tant que telle. Respect absolu pour tous ces fondus qui vont au bout de leur folie. Il y a vraiment quelque chose, une fraîcheur ou une sincérité dont le cinéma d'auteurs "classiques" est parfois un peu trop dépourvu. Le créateur file à 200 à l'heure vers le n'importe quoi intégral. C'est sa qualité première et sa limite. Non, ça ne m'a tout à fait plu. J'ai trouvé ça intéressant, comme une forme d'art contemporain, incompréhensible parfois, mais par certains aspects fascinante. Je reconnais volontiers que, plus trivialement, certains passages m'ont fait beaucoup rire. Dernier argument positif: avoir rédigé ce duo de chroniques me fait constater que je suis incapable d'écrire comme Dupontel filme. Comme quoi, il y a bien là un ton auquel il est bon de se confronter.
Le créateur
Film français d'Albert Dupontel (1999)
Voilà. Même si je n'ai pas encore chroniqué Enfermés dehors, j'ai vu les quatre films de Dupontel réalisateur. Je conclus juste en disant que celui d'aujourd'hui est, je crois, celui que j'apprécie le moins. Avec les nerfs bien accrochés et les yeux préparés au pire, n'hésitez toutefois pas à vous frotter à ce carré cinématographique: il y a quand même du plaisir à prendre. Si Albert réclame de ses comédiens un investissement sans faille, il est aussi le premier à montrer l'exemple. On devrait bientôt le retrouver chez Kervern et Delépine. Avec également Benoît Poelvoorde et Brigitte Fontaine. Ça promet !
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