Une chronique de Martin
Le saviez-vous ? La première guerre mondiale est l'une des périodes historiques qui m'intéressent le plus. Il y a longtemps que je voulais voir Capitaine Conan. J'ai profité qu'il soit diffusé sur une chaîne TNT pour demander à mon ami Philippe de me l'enregistrer. Maintenant que je l'ai visionné, je peux vous présenter et défendre ce grand film en toute connaissance de cause. Césarisé et mal aimé du public, il mérite de l'attention. Certes, le thème n'est pas porteur pour tout le monde, mais, au-delà même du conflit, le long-métrage parle des hommes qui l'ont mené. Ou gagné, selon une dichotomie établie par le personnage principal lui-même. Subtile différenciation.
Le Capitaine Conan parle de lui comme d'un guerrier, par opposition aux soldats qui forment selon son propos le gros de la troupe. Il faut admettre qu'il ne recule pas devant l'ennemi et, bien au contraire, s'engage délibérément dans les missions les plus difficiles. Commando avant l'heure pour affrontements corps à corps. L'intérêt du métrage tient à ce qu'il montre une facette originale de la guerre, à savoir ses derniers instants du côté de la Bulgarie. Les personnages évoluent sur trois périodes: peu avant l'armistice, au jour où la fin des combats est annoncée et enfin quand il faut reprendre les armes pour contenir la menace bolchevique. Tout ça pour illustrer le fait que les héros d'hier vont parfois devenir les crapules des jours suivants et que, pour certains, la guerre a duré de longues semaines au-delà du 11 novembre 1918. Un point qui concerne d'ailleurs aussi ma propre famille, mon grand-père paternel restant même mobilisé en Russie du Nord quelques mois, jusqu'en février ou mars 1919.
Vous l'aurez compris: cette fiction s'inspire donc de situations réelles. Elle montre bien plus que l'âpreté des combats. Capitaine Conan repose en fait sur toute une galerie de personnages bien campés. Parmi les compagnons de celui qui donne son nom au film, on trouve notamment Norbert, un jeune lettré, commis à la défense de soldats mutins, puis, à la demande de la haute hiérarchie militaire, installé comme procureur de cours martiales. Les débats des deux hommes sont d'autant plus riches qu'amis d'abord, ils deviendront rivaux, tiraillés entre leur légitime soif de reconnaissance, les devoirs afférents à leur statut et l'envie naturelle que tout ça se termine. Bien d'autres éléments enrichissent le propos, autour de la logique butée des généraux ou des souffrances imposées aux civils, victimes collatérales ou ex-troufions rentrés au pays. Aspect très appréciable de la démarche: cette grande leçon d'histoire n'est jamais lénifiante. Elle n'est d'ailleurs - et c'est bien aussi - pas manichéenne non plus.
Capitaine Conan
Film français de Bertrand Tavernier (1996)
Il m'a fallu un peu de temps pour véritablement rentrer dans le film. Au milieu du chaos, les scènes d'ouverture peuvent paraître confuses. Je dois dire que je les trouve proprement magnifiques. Attention: le long-métrage ne repose pas uniquement sur l'action. C'est même le contraire: la finesse des dialogues de Jean Cosmos fait merveille pour créer une oeuvre psychologique, axée avant tout sur les sentiments humains. En ce sens, cette adaptation d'un roman est comparable avec une autre réalisation du même auteur présentée ici: La princesse de Montpensier. Bien plus à mon humble avis qu'avec Un long dimanche de fiançailles, un autre des regards portés sur la première guerre mondiale. J'y reviendrai sûrement...
Le Capitaine Conan parle de lui comme d'un guerrier, par opposition aux soldats qui forment selon son propos le gros de la troupe. Il faut admettre qu'il ne recule pas devant l'ennemi et, bien au contraire, s'engage délibérément dans les missions les plus difficiles. Commando avant l'heure pour affrontements corps à corps. L'intérêt du métrage tient à ce qu'il montre une facette originale de la guerre, à savoir ses derniers instants du côté de la Bulgarie. Les personnages évoluent sur trois périodes: peu avant l'armistice, au jour où la fin des combats est annoncée et enfin quand il faut reprendre les armes pour contenir la menace bolchevique. Tout ça pour illustrer le fait que les héros d'hier vont parfois devenir les crapules des jours suivants et que, pour certains, la guerre a duré de longues semaines au-delà du 11 novembre 1918. Un point qui concerne d'ailleurs aussi ma propre famille, mon grand-père paternel restant même mobilisé en Russie du Nord quelques mois, jusqu'en février ou mars 1919.
Vous l'aurez compris: cette fiction s'inspire donc de situations réelles. Elle montre bien plus que l'âpreté des combats. Capitaine Conan repose en fait sur toute une galerie de personnages bien campés. Parmi les compagnons de celui qui donne son nom au film, on trouve notamment Norbert, un jeune lettré, commis à la défense de soldats mutins, puis, à la demande de la haute hiérarchie militaire, installé comme procureur de cours martiales. Les débats des deux hommes sont d'autant plus riches qu'amis d'abord, ils deviendront rivaux, tiraillés entre leur légitime soif de reconnaissance, les devoirs afférents à leur statut et l'envie naturelle que tout ça se termine. Bien d'autres éléments enrichissent le propos, autour de la logique butée des généraux ou des souffrances imposées aux civils, victimes collatérales ou ex-troufions rentrés au pays. Aspect très appréciable de la démarche: cette grande leçon d'histoire n'est jamais lénifiante. Elle n'est d'ailleurs - et c'est bien aussi - pas manichéenne non plus.
Capitaine Conan
Film français de Bertrand Tavernier (1996)
Il m'a fallu un peu de temps pour véritablement rentrer dans le film. Au milieu du chaos, les scènes d'ouverture peuvent paraître confuses. Je dois dire que je les trouve proprement magnifiques. Attention: le long-métrage ne repose pas uniquement sur l'action. C'est même le contraire: la finesse des dialogues de Jean Cosmos fait merveille pour créer une oeuvre psychologique, axée avant tout sur les sentiments humains. En ce sens, cette adaptation d'un roman est comparable avec une autre réalisation du même auteur présentée ici: La princesse de Montpensier. Bien plus à mon humble avis qu'avec Un long dimanche de fiançailles, un autre des regards portés sur la première guerre mondiale. J'y reviendrai sûrement...
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