Une chronique de Silvia Salomé
Sortez vos blousons noirs les gars, vos robes à fleurs les filles ! Grimpez dans la Mercury, je vous emmène dans les années 60. Vous allez rencontrer Frédérique («le prénom d’une vraie femme») dite Babe. Elle passe ses vacances d’été en famille dans leur traditionnel club. Avec elle, nous allons nous échapper de cette escapade gentillette. Piégeons la routine, trompons l’ennui, et allons fricoter avec les animateurs du village. Un nouvel univers s’ouvre à nous: la passion de la danse et de la célèbre Dirty dancing, et la passion dévorante de l’amour.
Depuis déjà bien longtemps, j’ai érigé
Dirty Dancing au rang de culte dans ma vidéothèque/dvdthèque. Quelle fillette ou jeune fille n’a pas rêvé de danser au bras du charmant et rebelle Johnny, immortalisé à jamais par le beau et sensuel Patrick Swayze ? Hum, aucun doigt levé ? Je m’en doutais ! J’imagine qu’à cette époque, les écoles de danse du monde entier ont vu leur chiffre exploser ! Il faut dire que Swayze crève l’écran. Ancien danseur professionnel, il n’a rien perdu ni de ses déplacements félins, ni de sa grâce ! On lit dans son visage, dans ses gestes, le plaisir qu’il prend à danser ! Et
l’on peut dire que c’est une vraie performance d’acteur car il se murmure dans les coulisses du tournage que Swayze et sa partenaire, Jennifer Grey, ne se supportaient pas ! Quelle gamine née à la fin des années 70 ou au début des années 80 ne connaît pas les répliques du film par cœur ? Encore une fois, aucun doigt en l’air ! Les générations suivantes aussi se sont laissées charmées par cette tragi-comédie musicale. Maintes fois rediffusé à la télévision, sorti en cassette vidéo, puis en DVD et enfin en blu-ray,
Dirty dancing touche à chaque fois une nouvelle génération. La recette de ce succès: une belle romance estivale avec un beau rebelle au cœur tendre, marquée par l’émancipation d’une Babe, jouée par Jennifer Grey, le tout rythmé par une bande originale d’enfer.
Car le succès du film tient aussi et surtout grâce aux musiques et aux chansons: She’s like the wind interprétée par Patrick Swayze lui-même, Hungry Eyes chantée par Eric Carmen et bien sûr l’incontournable (I’ve had) The time of life par le duo Bill Medley et Jennifer Warnes. Cette dernière composition a été largement récompensée: en 1988, elle a obtenu l’Oscar et le Grammy Award de la meilleure chanson. C’est l’une des bandes originales les plus vendues au monde.
Il y a la musique et bien sûr la danse, un personnage à part entière dans cette intrigue. Pour décompresser de leur journée, les saisonniers du club de vacances se réunissent tous les soirs et dansent. Et parmi les danses, il y a la fameuse danse obscène, la
Dirty dancing. Elle électrise les couples, facilite les rapprochements, fait tomber les masques ! Et Babe va l’apprivoiser et avec elle, le chéri de ses dames, Johnny. Et là, je vous le confirme, on est toutes jalouses, de 7 à 77 ans ! Pour la petite histoire, sachez que c’est Kenny Ortega qui a imaginé les chorégraphies. Quelques années plus tard, il se retrouve derrière la caméra et réalise
High School Musical, un film que tous les ados ont adoré. Une nouvelle vague de danseurs en herbe a vu le jour !
Quelques scènes sont irrésistiblement drôles: comme cet improbable couple de vieillards cleptomanes, ou encore les répétitions de la sœur de Babe pour le spectacle de fin de saison, si amusantes tant elle est ridicule et conventionnelle.
L’intensité dramatique est aussi très importante : l’avortement qui tourne mal, les garçons qui manipulent les jouvencelles, le mal-être d’une jeune fille, la rébellion par rapport aux parents. Toutes les adolescentes se sont reconnues dans l’une ou l’autre de ces trames. C’est la raison pour laquelle ce film nous a touché(e)s, nous touche et nous touchera encore. Au prochain visionnage, je sais déjà que j’aurai un énorme paquet de mouchoirs tout à côté de moi !
Dirty Dancing est une jolie success-story, comme on les aime Outre-Atlantique: c’est un film à tout petit budget qui a connu une renommée mondiale, et qui a fait entrer Swayze dans la légende ! Et n’oubliez pas une chose importante : «On ne laisse pas Babe dans un coin !»
Dirty dancing
Film américain d’Emile Ardolino (1987)L’année qui a suivi sa sortie, en 1988, le film a été nominé aux Golden Globes: les statuettes échappent pourtant au couple Johnny/Babe. C’est vers la Norvège qu’il faut se tourner, toujours la même année: il décroche une récompense, l’Amanda Award du meilleur film au
Norvegian International Film Festival. Le film a bien traversé les âges. En 2004, sort
Dirty dancing 2. Malgré le titre, ce n’est pas une suite, on peut parler de remake: l’histoire se déroule sous la chaleur cubaine, à La Havane, à la fin des années 50. Elle reprend les mêmes ingrédients du succès: une jeune fille fleur bleue prête à s’émanciper qui tombe sous le charme d’un très beau barman et excellent danseur. Cerise sur le gâteau: Patrick Swayze y fait une apparition en tant que professeur de danse. Un bel hommage et un beau clin d’œil ! En 2010, c’est un film français qui célèbre le classique américain
: L’arnacoeur de Pascal Chaumeil met en scène Romain Duris et Vanessa Paradis dans un époustouflant remake de la danse finale du film originel !
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