Vous connaissez la légende, non ? Le fils d'un monarque guerroyeur est enlevé à sa mère par un magicien et élevé tel un simple écuyer par un modeste seigneur. Un jour, par hasard, il retire une épée coincée dans une pierre: il réalise alors une prophétie et devient roi de Bretagne. Le mythe d'Arthur a traversé les siècles et j'espérais voir Excalibur, l'une de ses versions cinéma, depuis déjà un bon moment.
Avec quelques raccourcis et simplifications, tout y est: le miracle initial, le couronnement qui s'ensuit, Merlin, Lancelot, Guenièvre, Morgane, la quête du Graal... ceux qui aiment les récits arthuriens seront en terrain familier. Il est difficile de surprendre en racontant encore ce qui l'a déjà été mille fois: la réussite tient alors aux talents mis en oeuvre pour donner corps à un univers fantasmé. Excalibur assume plutôt bien le cahier des charges d'une telle entreprise. Souvenons-nous que le film a plus de 30 ans: la technique cinéma n'était pas ce qu'elle est devenue aujourd'hui, du côté des effets spéciaux, notamment. J'ai de fait trouvé que l'auteur de ces images n'avait pas à rougir de son travail. Il m'a fallu quelques minutes d'abord pour me familiariser à son style, mais j'y ai pris du plaisir...
Ce qui m'a marqué, c'est qu'en respectant l'essentiel des figures imposées, Excalibur parvient également à dégager son identité propre. Épique et flamboyant, le long-métrage montre par exemple que malgré leurs principes courtois, les chevaliers sont des guerriers implacables et qu'il faut savoir se montrer dominateur pour être roi. D'innombrables scènes de bataille parsèment le film, bien plus violent que je ne l'avais imaginé. Ce n'est toutefois pas un défaut ! Je dois dire en effet que j'ai apprécié ce traitement concret, de boue, de feu et de sang. L'aventure est d'ailleurs plus riche, puisqu'il est question aussi d'amour, bien sûr, et de loyauté, de fidélité aux engagements. Avec parfois des pointes d'humour, cette spectaculaire production nous permet également de revoir des têtes connues en leurs débuts ou presque: je citerai Helen Mirren, Gabriel Byrne ou Liam Neeson. Pour peu que vous aimiez le genre, je vous recommande de regarder !
Excalibur
Film américano-britannique de John Boorman (1981)
Ma page des réalisateurs vous oriente vers plusieurs autres créations du même réalisateur, réputé pour son éclectisme et toujours actif aujourd'hui. En préambule à cette chronique, je soulignais également la diversité des représentations de la légende de la Table ronde. J'imagine que j'y reviendrai, autour notamment du blockbuster Le roi Arthur, sorti en 2004. Le tout est en réalité de valeur très inégale...
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Bon, et qu'en pense-t-on ailleurs ?
Chonchon ("Mon cinéma, jour après jour") est moins enthousiaste. Sur son propre blog, Ideyvonne, elle, laisse plutôt parler les images.
Avec quelques raccourcis et simplifications, tout y est: le miracle initial, le couronnement qui s'ensuit, Merlin, Lancelot, Guenièvre, Morgane, la quête du Graal... ceux qui aiment les récits arthuriens seront en terrain familier. Il est difficile de surprendre en racontant encore ce qui l'a déjà été mille fois: la réussite tient alors aux talents mis en oeuvre pour donner corps à un univers fantasmé. Excalibur assume plutôt bien le cahier des charges d'une telle entreprise. Souvenons-nous que le film a plus de 30 ans: la technique cinéma n'était pas ce qu'elle est devenue aujourd'hui, du côté des effets spéciaux, notamment. J'ai de fait trouvé que l'auteur de ces images n'avait pas à rougir de son travail. Il m'a fallu quelques minutes d'abord pour me familiariser à son style, mais j'y ai pris du plaisir...
Ce qui m'a marqué, c'est qu'en respectant l'essentiel des figures imposées, Excalibur parvient également à dégager son identité propre. Épique et flamboyant, le long-métrage montre par exemple que malgré leurs principes courtois, les chevaliers sont des guerriers implacables et qu'il faut savoir se montrer dominateur pour être roi. D'innombrables scènes de bataille parsèment le film, bien plus violent que je ne l'avais imaginé. Ce n'est toutefois pas un défaut ! Je dois dire en effet que j'ai apprécié ce traitement concret, de boue, de feu et de sang. L'aventure est d'ailleurs plus riche, puisqu'il est question aussi d'amour, bien sûr, et de loyauté, de fidélité aux engagements. Avec parfois des pointes d'humour, cette spectaculaire production nous permet également de revoir des têtes connues en leurs débuts ou presque: je citerai Helen Mirren, Gabriel Byrne ou Liam Neeson. Pour peu que vous aimiez le genre, je vous recommande de regarder !
Excalibur
Film américano-britannique de John Boorman (1981)
Ma page des réalisateurs vous oriente vers plusieurs autres créations du même réalisateur, réputé pour son éclectisme et toujours actif aujourd'hui. En préambule à cette chronique, je soulignais également la diversité des représentations de la légende de la Table ronde. J'imagine que j'y reviendrai, autour notamment du blockbuster Le roi Arthur, sorti en 2004. Le tout est en réalité de valeur très inégale...
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Bon, et qu'en pense-t-on ailleurs ?
Chonchon ("Mon cinéma, jour après jour") est moins enthousiaste. Sur son propre blog, Ideyvonne, elle, laisse plutôt parler les images.
12 commentaires:
Un film majeur dans mon panthéon. Je l'ai vu et revu de nombreuses fois et a participé à la construction de ma cinéphilie. J'ai donc un rapport très affectif avec ce film qui m'a plus d'une fois mis les larmes aux yeux. Sans doute pour moi la seule version qui vaille (même le carton pâte en technicolor de Richard Thorpe n'a que peu de grâce à mes yeux).
Content de te savoir du même avis, chevalier ! Pour ma part, ma prochaine incursion auprès de nos amis de la Table Ronde pourrait bien être "Perceval le Gallois" d'Eric Rohmer. Il est certain que ça risque de décoiffer... d'une toute autre façon !
Je ne sais plus si j'ai vu le Richard Thorpe. C'est possible, oui, quand j'étais gamin. Aucun souvenir particulier. C'est possible que je lui cède si l'occasion se présente.
Tout à fait d'accord avec Princécranoir. La version de Boorman est la meilleure qui soit :)
Ouh... un commentaire en direct ! Ravi également de te savoir à nos côtés, Ideyvonne !
Je ne dirai pas mieux que prinécranoir et ideyvonne : vu et revu, et pour moi la seule version qui vaille jusqu'à présent.
C'est noté, Sentinelle.
Bon, on dirait bien que le film fait l'unanimité. Je ne m'y attendais pas et j'en suis ravi ! Cela dit, si un lecteur qui passerait ici a un avis négatif, je suis preneur aussi.
L'avantage avec les mythes fondateurs c'est qu'ils se déclinent selon les époques et les genres cinématographiques selon l'humeur du moment. "Les chevaliers de la Table Ronde" de Thorpe dans le style Hollywwod/technicolor, "Perceval le Gallois" en mode "intellectuel eclairé", Les monty Pythons avec "sacré Graal" et Alexandre Astier avec "Kameloot" ont prouvé que l'humour iconoclaste et décalé avait sa place au royaume Arthurien. Meme Walt Disney a su en son temps aborder le sujet. Boorman aborde lui le sujet par le biais de l'Héroic Fantasy, Conan le Barbare sortira la meme année, et le coté noir et hyperréaliste fonctionne parfaitement notamment dans la 1ere partie.Seul bémol en ce qui me concerne le choix de l'acteur jouant Lancelot trop fade à mon gout.
Très bien vue, cette idée des déclinaisons des mythes fondateurs. Surtout que, sauf erreur de ma part, les légendes arthuriennes doivent d'abord relever d'une tradition orale. Chaque auteur a eu l'occasion de les interpréter - et de les développer ? - selon sa propre sensibilité au moment de passer à l'écrit. Une amie à moi me disait qu'il y avait presque autant de versions que d'auteurs.
Est-ce que Lancelot est fade dans "Excalibur" ? Cela ne m'a pas choqué. Si c'est le cas, peut-être aussi que c'était une façon pour John Boorman de mettre vraiment l'accent sur le personnage d'Arthur.
Bonjour Martin, comme Princécranoir, Excalibur est bien placé dans mon Panthéon personnel. Rien que pour Helen Mirren en fée Morgane, c'est un film à voir et à revoir. Et puis la musique de Wagner : le prélude de Parsifal, je ne m'en lasse pas. Bonne journée.
Merci d'être passée, Dasola. Vraiment, je ne m'attendais pas à ce que ce film suscite autant de commentaires et encore moins à ce qu'ils soient tous positifs. Cool !
aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah !
voilà c'est dit.
J'ose espérer que ce aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah ! exprime de la satisfaction.
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