vendredi 17 avril 2015

Sellers le multiple

Autant vous le dire franchement: je n'avais pas spécialement prévu de vous parler de Peter Sellers aujourd'hui. Si c'est ce que j'ai choisi de faire finalement, c'est parce que j'ai revu La party le 27 mars dernier. Pour ne rien vous cacher, j'ai même eu à présenter le film lors d'une soirée de mon association cinéphile - l'occasion de vérifier que je manque encore de pratique. Mais, par chance, c'était drôle...

Il faut dire que, question rigolade, Peter Sellers se pose en référence. Né en 1925 et décédé en 1980, le Britannique au coeur fragile, enfant d'une famille de comédiens, tourna 75 films en 32 ans de carrière cinéma et télé. Une cruelle anecdote veut que son père lui trouvait juste assez de talent pour devenir... balayeur ! Ceux qui s'intéressent aux carrières précoces noteront que le petit Peter jouait du théâtre burlesque dès l'âge de cinq ans. Sellers put faire quelques gammes pendant la Seconde Guerre mondiale, enrôlé comme bien des artistes d'alors dans l'Entertainments National Service Association, une entité conçue pour remonter le moral des troupes et des ouvriers d'usine. Une fois la paix revenue, le clown-soldat fut notamment danseur, musicien de jazz et voix de la BBC. Son premier film remonte à 1948. En 1955, Peter Sellers est encore très discret dans Tueurs de dames. La star, c'est son aîné et compatriote, cet autre génie: Alec Guinness.

Au cours du quart de siècle qui suivra, notre ami aura mille occasions de prouver son immense talent. Son rôle le plus illustre et aimé demeure probablement celui de l'inspecteur Clouseau, le policier français aussi efficace que maladroit de la saga La panthère rose. Quatre ans avant La party, en 1964 donc, le comédien se coulait alors dans un costume qu'il porterait trois autres fois, en 1975, 76 et 78. Derrière la caméra, le même complice à chaque fois: Blake Edwards. Grand ami de l'acteur, le réalisateur devait même lui offrir un épisode posthume en 1982, à partir de scènes non gardées lors du montage des opus précédents. Ne retenir de Sellers que cette collaboration serait toutefois franchement réducteur: le bon Peter travailla beaucoup et entre autres avec Stanley Kubrick, assez fou pour jouer trois des rôles de Docteur Folamour - dont celui d'un ingénieur nazi. L'homme n'avait décidément peur de rien ! On a ainsi pu dire de lui qu'il savait, à sa seule volonté, devenir n'importe qui d'autre. Décoré par la reine Elizabeth, héritier de Charlot, Peter Sellers est immortel.

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Bien entendu, cette chronique est très sommaire...

N'hésitez donc pas à en dire plus long par le biais d'un commentaire ! Pour (re)découvrir Peter Sellers, Wikipedia est aussi une bonne piste.

2 commentaires:

Véronique Hottat a dit…

Bonjour Martin,

Quelle bonne idée de mettre en lumière l'acteur Peter Sellers. Un acteur que j'associe volontiers à mon enfance, comme Jerry Lewis par exemple. Et que je n'ai guère revu à l'âge adulte, peut-être à tort ?

Martin a dit…

Merci, Sentinelle. Pour le peu que je connais de lui, je t'inciterais volontiers à revoir un film avec Peter Sellers. Exemple ici: autant, la première fois, "La party" m'avait un peu déçu, autant la seconde, j'ai vraiment trouvé ça bien rigolo. C'est peut-être aussi l'effet d'une salle bien remplie et assez réceptive...

Son style est vraiment très particulier. Un mélange de burlesque et de grosse rigolade.