Je vais commencer cette chronique par une longue liste de noms d'acteurs: Christian Bale, Casey Affleck, Sam Shepard, Willem Dafoe, Forest Whitaker, Woody Harrelson, Zoe Saldana... il faut bien dire que, sur le papier, un tel aréopage promet un spectacle de qualité. Pourtant, Les brasiers de la colère, le film qui vient juste de réunir tout ce beau monde, est bien loin de m'avoir enthousiasmé. Preuve une nouvelle fois que les bons comédiens ne suffisent pas pour signer un chef d'oeuvre. Honnêtement, j'en suis ressorti plutôt frustré...
Reprenons. Les brasiers de la colère, c'est l'histoire de Russell. Russell est un brave type, bon fils, honnête travailleur, amoureux d'une femme visiblement très éprise, elle aussi. Tout pourrait aller parfaitement bien si Russell ne devait pas travailler dur pour soigner son père et, périodiquement, rembourser les - grosses - dettes de jeu de Rodney, son jeune frère, revenu d'Irak sans véritable perspective d'avenir. La vraie qualité du film réside dans sa description clinique de l'Amérique pauvre, à l'ombre des usines en fin de vie. Il y avait quelque chose de bien à faire dans un tel décor, c'est une évidence d'autant plus flagrante que la caméra "flatte" ces friches industrielles bientôt laissées à l'abandon. Le chef-opérateur Masanobu Takayanagi réalise des prouesses pour les rendre belles: elles en paraissent finalement indissociables du destin des personnages. Le scénario tient mal la comparaison, qui brode le banal récit d'une vengeance...
En compétition au 8ème Festival international du film de Rome courant novembre, le long-métrage est reparti bredouille. Je reste sceptique sur ses qualités et, pour tout dire, je m'en suis vite lassé. Les comédiens ne sont pas en cause: ils sont tous plutôt bons. L'opposition de style Casey Affleck à fleur de peau / Christian Bale sensible et mesuré fonctionne parfaitement bien. C'est vraiment l'histoire elle-même qui plombe leurs efforts: quand Rodney déraille franchement et se met en danger en contrariant quelques poissons plus gros que lui, on comprend rapidement où tout cela va mener. Certes, la réalisation est assez chiadée pour nous épargner l'effusion d'hémoglobine, mais la violence du long-métrage est bien réelle. Quant à sa morale, elle peut finalement sembler assez douteuse. J'aurais aimé que Les brasiers de la colère fassent réfléchir. D'avoir ancré le propos dans la réalité ne le rend pas politique pour autant...
Les brasiers de la colère
Film américain de Scott Cooper (2013)
Je n'irai pas jusqu'à qualifier le film de racoleur, mais son affiche l'est, elle, osant une comparaison avec le Voyage au bout de l'enfer de Michael Cimino. Il me faudrait revoir ce classique pour en parler sciemment, mais je crois me souvenir qu'il était bien plus marquant. Peut-être parce qu'à l'époque, il était parmi les premiers films américains à montrer les ravages psychologiques causés par la guerre du Vietnam. Ici, l'arrière-plan social paraît vu et revu. Autant reparler de Brothers ou bien préférer citer à nouveau Dans la vallée d'Elah...
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Il me semble que mon opinion est assez partagée...
Vous en jugerez sur le blog de Pascale ("Sur la route du cinéma").
Reprenons. Les brasiers de la colère, c'est l'histoire de Russell. Russell est un brave type, bon fils, honnête travailleur, amoureux d'une femme visiblement très éprise, elle aussi. Tout pourrait aller parfaitement bien si Russell ne devait pas travailler dur pour soigner son père et, périodiquement, rembourser les - grosses - dettes de jeu de Rodney, son jeune frère, revenu d'Irak sans véritable perspective d'avenir. La vraie qualité du film réside dans sa description clinique de l'Amérique pauvre, à l'ombre des usines en fin de vie. Il y avait quelque chose de bien à faire dans un tel décor, c'est une évidence d'autant plus flagrante que la caméra "flatte" ces friches industrielles bientôt laissées à l'abandon. Le chef-opérateur Masanobu Takayanagi réalise des prouesses pour les rendre belles: elles en paraissent finalement indissociables du destin des personnages. Le scénario tient mal la comparaison, qui brode le banal récit d'une vengeance...
Les brasiers de la colère
Film américain de Scott Cooper (2013)
Je n'irai pas jusqu'à qualifier le film de racoleur, mais son affiche l'est, elle, osant une comparaison avec le Voyage au bout de l'enfer de Michael Cimino. Il me faudrait revoir ce classique pour en parler sciemment, mais je crois me souvenir qu'il était bien plus marquant. Peut-être parce qu'à l'époque, il était parmi les premiers films américains à montrer les ravages psychologiques causés par la guerre du Vietnam. Ici, l'arrière-plan social paraît vu et revu. Autant reparler de Brothers ou bien préférer citer à nouveau Dans la vallée d'Elah...
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Il me semble que mon opinion est assez partagée...
Vous en jugerez sur le blog de Pascale ("Sur la route du cinéma").
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