samedi 9 janvier 2021

Peurs d'altitude

Bon... je n'ai pas attendu pour voir un autre film de Dario Argento. Cette fois, j'ai choisi d'avancer dans le temps et je me suis alors dit que ce serait bien de regarder Phenomena. Le seul hasard a voulu que je "tombe" dessus le jour des cinquante ans de Jennifer Connelly ! Pour la sortie du film, quasi-débutante, elle n'en avait que quatorze...

Fichtre ! Il fallait quand même qu'elle ait le coeur très bien accroché pour accepter un rôle pareil. Jennifer joue... Jennifer, fille unique d'un célèbre acteur américain, confiée aux bons soins d'une école privée dans les Alpes suisses. Le problème, c'est qu'un tueur en série rode dans les parages et s'en est déjà pris à plusieurs adolescentes. Par ailleurs, la nouvelle venue souffre de somnambulisme et s'expose au danger pendant son sommeil, sans donc jamais s'en apercevoir. Sur cette trame policière, le (drôle de) scénario de Phenomena ajoute une bonne dose de fantastique, la jeune héroïne étant douée pour communiquer par télépathie... avec toutes sortes d'insectes ! C'est ainsi qu'elle finit par se lier d'amitié avec un entomologiste soucieux de découvrir l'identité du meurtrier qui terrorise la région...

Je vous l'avoue tout net: il m'a fallu du temps pour vraiment entrer dans ce récit abracadabrantesque. Phenomena est un véritable film d'ambiance, l'environnement montagnard comptant pour beaucoup dans l'atmosphère angoissante que nous sommes invités à ressentir. Parmi les choses que j'ai appréciées, il y a ce vent presque constant des scènes extérieures, dont le souffle est peut-être celui d'un démon caché. Dans un dialogue, un personnage dit d'ailleurs qu'il rend fou ! Surprise: le long-métrage est aussi parcouru de musique hard rock. Certains fans ont jugé qu'en illustrant son propos avec le gros son d'Iron Maiden ou Motörhead, Dario Argento avait osé trahir le pacte noué avec Goblin, le groupe de Claudio Simonetti, son partenaire historique. Cela a parfois pu me dérouter, sans toutefois me déplaire. Cela dit, attention: si vos oreilles tiennent le coup, vos yeux risquent d'être soumis à rude épreuve, le film n'étant pas avare de séquences cauchemardesques et/ou ultra-sanglantes. Âmes sensibles, s'abstenir. Les autres pourraient le vénérer en mètre-étalon du genre horrifique !

Phenomena
Film italien de Dario Argento (1985)

Soyons clairs: cet opus ne s'adresse vraiment pas à tout le monde. Dans son genre, il peut cependant faire référence, dans le droit fil d'un Suspiria... dont je ne suis toujours pas complètement remis. Relire mes notes m'a permis de me rappeler que le somnambulisme sévissait aussi dans Les bonnes manières, bon film encore récent. Pour Jennifer Connelly, vous pouvez aussi jeter un oeil à Dark water !

4 commentaires:

Vincent / inisfree.hautetfort.com a dit…

Je vois que tu es parti sur un voyage argentesque :) J'ai découvert celui ci assez tard mais je l'aime bien. Pas trop amateur de hard rock, mais ce que les Goblin ont fait du thème principal me plait beaucoup, surtout dans l'incroyable scène finale. Argento, c'est toujours un peu barré ses récits, mais quand ça fonctionne, c'est fascinant.

princecranoir a dit…

Pas vu celui-ci, mais il me tente bien, surtout après lecture de ton excellent article. Je dois l'avoir en stock d'ailleurs.
Jennifer Connelly aussi montré son talent chez Sergio Leone. Quoi de plus naturel que de la retrouver chez Argento.

Martin a dit…

@Vincent:

Disons plutôt une promenade en deux étapes filmées... et une mini-bio !
Je suis tout à fait d'accord avec le côté "un peu barré et fascinant" de la chose.

Martin a dit…

@Princécranoir:

Oh, merci du compliment ! Je serai curieux de lire ce que tu en penses.
Effectivement, Jennifer Connelly était aussi chez Sergio Leone. Filiation naturelle ?