jeudi 14 janvier 2021

Libre ?

Ce n'est un secret pour personne: décédé en février dernier à 103 ans révolus, Kirk Douglas laisse derrière lui une bonne centaine de films tournés pour le cinéma ou la télévision, dès l'immédiat après-guerre. Sorti en 1955, L'homme qui n'a pas d'étoile était son 23ème rôle ! C'est également l'une des dernières réalisations du grand King Vidor...

Western classique, le film a pour héros Dempsey Rae, un brave type lancé à la recherche d'un emploi de cowboy. Passager - clandestin - d'un train en route vers le prometteur Wyoming, notre homme sympathise avec un dénommé Jeff Jimson, autre voyageur solitaire un peu plus jeune que lui et à l'attitude bravache. Les deux larrons décrochent finalement presque aussitôt un poste dans un ranch tenu d'une main de fer par... Reed Bowman, une femme aussi séduisante que déterminée à ne pas se laisser guider par un homme quelconque !

Sans être franchement innovant, le scénario de L'homme qui n'a pas d'étoile réserve quelques surprises et rebondissements inattendus. Kirk Douglas joue du banjo, mais aussi d'un autre instrument au son certes moins mélodieux: je vous laisserai maintenant découvrir cela. Disons simplement que l'un des thèmes importants du film n'est autre que la liberté: comment la conquérir, la conserver, voire la partager ? Sur ce point, L'homme qui n'a pas d'étoile me paraît très révélateur d'une certaine forme de culture américaine, où la notion de propriété vient parfois heurter celles d'indépendance et d'égalité des chances offertes à chacun. Le propos s'avère ici moins caricatural et univoque qu'il n'y paraît de prime abord, avant une conclusion "à la Lucky Luke" que j'ai aimée pour sa sobriété. Telle une porte vers l'Ouest éternel...

L'homme qui n'a pas d'étoile
Film américain de King Vidor (1955)

Le cowboy solitaire est à l'évidence une figure récurrente du western américain (ou autre), mais, en réalité, celui de mon film d'aujourd'hui n'exerce aucune mission secrète et n'a pas de vengeance à accomplir. Bref, on est loin de l'homme sans nom popularisé par Clint Eastwood ! Si vous aimez Kirk Douglas en cowboy, Le dernier train de Gun Hill mérite d'être considéré. Il y a, cette fois, une étoile sur sa chemise...

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Je vois d'autres amateurs à l'horizon...

Vous serez peut-être être intéressés à lire les avis de Vincent et Lui. Ajout tardif du lundi 20: je n'avais pas "linké" la chronique de Strum !

8 commentaires:

cc rider a dit…

la liberté et les grands espaces seront également au centre du film préféré de Kirk (d’après ses dires) « Seuls sont les indomptés » qu'il tournera en 62 sur une adaptation de Dalton Trumbo . Western contemporain ou cavalier solitaire réfractaire au progrès il se verra poursuivi par un hélicoptère , image symbolique, ou le vieil esprit de l'ouest se confronte au monde moderne....

Martin a dit…

Sacré CC Rider, toujours le premier à dégainer lorsque je parle de westerns !
Je n'ai pas encore vu "Seuls sont les indomptés", mais ce n'est que partie remise. On en reparlera.

cc rider a dit…

Je partage ce que disait André Bazin célébre critique de cinéma , "le western est le cinéma américain par exellence", analyse toujours d'actualité, meme si le genre a pratiquement disparu des écrans et que l'on ne joue plus aux cow-boys et aux indiens dans les cour de récréation....

Martin a dit…

Je suis tout à fait d'accord avec André Bazin (et vous) sur ce point.
Le western a presque disparu, oui, mais je dirais qu'il a quelques beaux restes.

Pascale a dit…

Il passe souvent sur Paramount Channel.
J'ai bien aimé sans plus. C'est assez convenu mais pour Kirk, ça vaut la chevauchée.

Martin a dit…

Kirk vaut toutes les chevauchées du monde. Je n'ai regardé le film que pour lui. Zéro regret.

Strum a dit…

Un classique de Vidor avec un Douglas qui en fait des tonnes mais qui emporte le morceau par son charisme. Un film sur la liberté en effet. Seuls sont les indomptés dont parle cc rider en est presqu'une suite officieuse. J'ai parlé des deux films.

Martin a dit…

Bon bon bon... il faut VRAIMENT que je puisse voir "Seuls sont les indomptés".
En attendant, j'ai ajouté le lien vers ta chronique, que j'avais zappé cette fois.