Connaîtriez-vous Miguel de Unamuno (1864-1936) ? Cet écrivain natif de Bilbao est vu comme l'un des auteurs espagnols les plus importants de son temps. Son hostilité à la monarchie lui valut quelques ennuis. Dans les années 30, quand la République était malmenée par la guerre civile, il crut Franco capable de rétablir l'ordre ! Avant de déchanter...
Sorti en France en février dernier, Lettre à Franco dresse le portrait de ce personnage relativement méconnu de notre côté des Pyrénées. Avoir quelques notions de base sur l'histoire de l'Espagne peut être d'une grande aide pour tout comprendre. J'ai toutefois saisi l'essentiel du propos, je crois, et ce sans avoir véritablement cette connaissance élémentaire. Belle reconstitution, le film est porté par des acteurs solides, au premier rang desquels je cite logiquement Karra Elejalde. D'une bonne dizaine d'années plus jeune que le rôle, le comédien livre une grosse prestation et donne le change sans difficulté apparente. Avec lui, c'est toute la distribution qui se montre convaincante. Bien !
Il ne me paraît pas inutile de souligner que vous n'aurez pas affaire ici à un film d'action. Même s'il s'ouvre avec un terrifiant coup de force militaire, le récit se déroule la plupart du temps sans violence visible. Cela ne veut surtout pas dire qu'il embellit la réalité de la dictature émergente: au contraire, c'est bien parce qu'on s'en prend à ses amis proches que Unamuno va finir par faire volte-face et dire tout le mal qu'il pense alors de l'idéologie des nouveaux maîtres de l'Espagne. Naturellement édifiante à l'époque, il me semble que cette leçon d'histoire vaut toujours pour aujourd'hui. Si un jeune garçon est mis en avant par le scénario, c'est sûrement aussi parce qu'il est question de valeurs à transmettre (ou, au moins, à rappeler à toutes et tous). Ni sentencieux ni moralisateur, ce long-métrage le fait avec à-propos.
Lettre à Franco
Film espagnol d'Alejandro Amenàbar (2019)
Sobre et pertinent, cet opus mérite le détour si vous aimez revenir sur des faits historiques aux côtés de protagonistes un peu oubliés. Une adaptation aussi récente de Pour qui sonne le glas, le livre d'Ernest Hemingway publié en 1940 et transposé au cinéma trois ans plus tard, n'aurait sans doute pas la même tonalité. Pour la guerre d'Espagne sur grand écran, je conseillerais plutôt Land and freedom !
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Si vous voulez lire un autre avis...
Vous pourrez en consulter un (double !) du côté de "L'oeil sur l'écran".
Sorti en France en février dernier, Lettre à Franco dresse le portrait de ce personnage relativement méconnu de notre côté des Pyrénées. Avoir quelques notions de base sur l'histoire de l'Espagne peut être d'une grande aide pour tout comprendre. J'ai toutefois saisi l'essentiel du propos, je crois, et ce sans avoir véritablement cette connaissance élémentaire. Belle reconstitution, le film est porté par des acteurs solides, au premier rang desquels je cite logiquement Karra Elejalde. D'une bonne dizaine d'années plus jeune que le rôle, le comédien livre une grosse prestation et donne le change sans difficulté apparente. Avec lui, c'est toute la distribution qui se montre convaincante. Bien !
Il ne me paraît pas inutile de souligner que vous n'aurez pas affaire ici à un film d'action. Même s'il s'ouvre avec un terrifiant coup de force militaire, le récit se déroule la plupart du temps sans violence visible. Cela ne veut surtout pas dire qu'il embellit la réalité de la dictature émergente: au contraire, c'est bien parce qu'on s'en prend à ses amis proches que Unamuno va finir par faire volte-face et dire tout le mal qu'il pense alors de l'idéologie des nouveaux maîtres de l'Espagne. Naturellement édifiante à l'époque, il me semble que cette leçon d'histoire vaut toujours pour aujourd'hui. Si un jeune garçon est mis en avant par le scénario, c'est sûrement aussi parce qu'il est question de valeurs à transmettre (ou, au moins, à rappeler à toutes et tous). Ni sentencieux ni moralisateur, ce long-métrage le fait avec à-propos.
Lettre à Franco
Film espagnol d'Alejandro Amenàbar (2019)
Sobre et pertinent, cet opus mérite le détour si vous aimez revenir sur des faits historiques aux côtés de protagonistes un peu oubliés. Une adaptation aussi récente de Pour qui sonne le glas, le livre d'Ernest Hemingway publié en 1940 et transposé au cinéma trois ans plus tard, n'aurait sans doute pas la même tonalité. Pour la guerre d'Espagne sur grand écran, je conseillerais plutôt Land and freedom !
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Si vous voulez lire un autre avis...
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2 commentaires:
J'aurais aimé le voir et honte à moi, je n'ai toujours pas vu Land and freedom.
Je pense que ce film pourrait t'intéresser. Et "Land and freedom" encore plus, peut-être.
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