Lors de ma première chronique sur ce blog au printemps dernier, j'avais collé à la fois à l’actualité des nouvelles sorties et au thème d'un tournant dans la vie d'une femme, allant de pair - tout à fait par hasard - avec un retour personnel à Paris.
À l'été, j'avais dédié ma deuxième chronique à une saisonnalité haute sur le mercure, via la peinture d'une latitude africaine (je ne croyais pas si bien faire, vu la canicule qui a sévi fin août !) finalement très proche de ma propre adolescence seventies.
Enfin, pour l'aube de l’automne, l’évocation d'un redoublement me paraissait idéale, mais elle aussi cachait bien plus que ça. Jamais je n'avais autant clairement identifié ce besoin de retour en arrière pour expliquer les quatre décennies qui venaient de s'écouler et dont les deux premières chroniques donnaient certains points de départ et d’arrivée. Illusion de refaire son monde, mais au moins oser l’imaginer !… Avoir carte blanche dans ses choix cinématographiques, c'est décidément s'offrir de sacrées bonnes occasions de se connaître soi-même et la joie de le partager.
Alors, cette Camille ?... Curieusement, le film de Noémie Lvovsky était lui aussi sorti à la rentrée. Celle de 2012. Alors que certains la trouvaient ridicule ou insipide, je réalise à quel point ce type de film ne peut être que porté au pinacle ou descendu en flèche. Et combien il doit correspondre à une quête de soi-même bien particulière (je suis persuadée que ceux qui l'ont apprécié se ressemblent sur des points essentiels). Il est donc grand temps de vous résumer Camille, non ?...
Quant au personnage de Camille lui-même, il ne dénote pas une seule seconde. L'affiche de Camille sur sa bicyclette, yeux au ciel, est à l'image de tout le film. On y croit ferme, à ses seize ans. Pas légère la Camille, aérienne plutôt. En tout cas pour moi, c'est sûr… et Dieu que l’harmonie a bon goût !... Ce que l'on perçoit « en plus » n'est jamais de trop, tout simplement l'étincelle dans son regard de ce qu'elle sait de l'avenir. Camille essaye de modifier son propre karma, mais y échoue. Alors elle s'accroche au meilleur, enregistrant la voix de sa mère dont elle connaît à la seconde près l'instant de la mort (terrible), jusqu'à accompagner son amour de jeunesse vers d'autres rives et choisir de le conserver comme ami sincère pour l'éternité… Car là encore, Noémie Lvovsky sait jouer sur les symboles: le couple n'emprunte-t-il pas une barque pour changer… de berge ?... Fraîcheur, profondeur, énergie et aussi un humour dont on ne saurait ici faire l'économie. Comme dans cette irrésistible scène d'initiation sexuelle avec un jeunot de sa classe brusquement et totalement paniqué qui préfère déserter les lieux vite fait.
Le parti-pris de finir une chronique par une question aux lecteurs m'est tenace ! L'affiche de Camille redouble ne vous rappelle-t-elle pas un autre film ? Ô regard plein d’espoir tourné vers le cosmos !...
4 commentaires:
J'avais détesté ce film ! Je le trouve non seulement complètement creux, mais totalement repompé sur Peggy Sue got married, autrement plus intelligent.
Pas de réponse précise à apporter à ce stade, puisque je n'ai pas vu le film. Pour être franc, je ne cours pas après, même si ce serait un plaisir de voir Samir Guesmi. Le Coppola m'attire davantage, en revanche.
À voir maintenant si Joss, ma co-rédactrice, repasse par là pour faire avancer le débat...
Je viens de voir que ma réponse n'avait jamais été enregistrée. Bien sûr, Peggy Sue, mais seulement un thème commun. Rien dans le jeu des acteurs, ni dans la montée vers le dénuement. Deux démarches très différentes (j'avais adoré Peggy Sue) Et puis, quel casting quand même avec cette Camille ! Pour ma part, beaucoup d'émotion aussi. Les parents sont impayables et terriblement touchants. Quant à Samir Guesmi, c'est toujours un plaisir renouvelé.
Je ne l'ai toujours pas vu. Je ne cours toujours pas après.
Mais Samir Guesmi, ça me plairait certainement de le retrouver...
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