samedi 17 septembre 2016

L'incomprise

Je ne suis pas assez calé pour le confirmer, mais certains cinéphiles affirment que le cinéma italien n'est plus ce qu'il était. Je constate simplement l'évidence: je vois relativement peu de films transalpins. C'est - notamment - pour découvrir autre chose qu'un grand classique que j'ai regardé Respiro, sorti en 2002. Et je l'ai plutôt bien aimé...

Respiro, c'est un peu comme une vision en couleurs du néo-réalisme cher aux maîtres du septième art italien d'après-guerre. Le scénario nous embarque illico presto sur Lampedusa, cette petite île connue aujourd'hui pour être l'un des points d'arrivée des migrants africains et moyen-orientaux en Europe. Le récit reste toutefois italo-italien. Son axe gravite autour de Grazia, une femme de marin-pêcheur réputée pour son tempérament enflammé. Cette attitude inconstante pourrait amuser: il s'avère qu'elle suscite en réalité une hostilité croissante des villageois à l'égard de la belle. Dans son dos, on parle même d'un internement forcé dans une lointaine clinique milanaise...

Bon... soyons clair: c'est d'un petit film dont je vous parle aujourd'hui. Vous pourrez toujours relever qu'en son temps, il a reçu le Grand prix et le Prix du public à la Semaine de la critique du Festival de Cannes. Une chose que j'ai tout particulièrement appréciée: le long-métrage dérive parfois vers un certain onirisme. Les acteurs étant tous bons pour nous faire croire à cette histoire, le contraste entre le concret des débuts et le côté un peu fantastique du développement m'a plu ! C'était bien senti pour faire passer certaines émotions en douceur. Respiro est un film fin, très digne représentant d'un cinéma populaire dont j'aime tout simplement l'humilité. C'est très reposant, je trouve.

Respiro
Film italien d'Emanuele Crialese (2002)

J'ai fouillé dans mes archives du cinéma made in Italy pour dénicher une comparaison possible de ce film avec Le facteur, Philippe Noiret en moins, mais toute une troupe d'excellents enfants acteurs en plus ! Cela me confirmera au moins qu'il me reste mille autres facettes méconnues à découvrir. Les curieux noteront que mon film du jour rappelle La terre tremble, l'un des premiers Luchino Visconti (1948). 

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Une petite précision de vocabulaire...
Le titre du film signifie bien "Je respire", comme je l'étais imaginé. Mais cela veut dire "Souffle", aussi, et ça semble le sens à retenir ici.

Et pour finir, d'autres citations ailleurs...
Elle et Lui ont aimé le film, en publiant un aperçu assez détaillé. Chonchon a fait court et l'a vite oublié. Tina l'a bien noté, c'est tout !

6 commentaires:

eeguab a dit…

Vu Respiro à sa sortie. J'étais même intervenu dessus. Mais quinze ans après je n'ai plus de souvenirs très précis, sauf d'un film qui m'avait plu. Mais c'est un peu court pour être plus précis. Bonne journée. Demain je me risque chez Toni Erdman...

Martin a dit…

Bonne journée à toi aussi, Eeguab. J'espère que tu auras l'occasion de rafraîchir ta mémoire sur "Respiro". C'est un petit film, mais c'est un joli film.

ChonchonAelezig a dit…

J'avais été touchée par l'histoire de cette femme un peu folle, mais c'est vrai qu'on oublie tout le reste très vite.

tinalakiller a dit…

C'est vrai que je n'ai toujours pas écrit de billet sur ce film. Il a l'air simple et pourtant il y a une magie qui fonctionne, par sa présentation d'une Italie encore mal connue, encore sauvage, ses légendes aussi. Valeria Golino est fantastique dedans !

Martin a dit…

@Chonchon:

Toi qui n'es pas dingue des tranches de vie, je me doute bien que ce film n'est pas resté longtemps dans ta mémoire. Mon plaisir à moi a aussi été de trouver la fin un peu onirique. Comme tu l'as peut-être déjà remarqué, je suis assez amateur des fins incertaines, en règle générale.

Martin a dit…

@Tina:

"Une magie qui fonctionne"... c'est à peu près ce que je ressens aussi, oui. Et tu as bien raison de souligner que Valeria Golino interprète très bien son personnage !