Marc Webb attaque fort. Dans (500) jours ensemble, le réalisateur américain annonce d'emblée la couleur. Et c'est assez saignant ! Extrait: "Toute ressemblance avec des personnes existant ou ayant existé serait totalement fortuite. Surtout avec toi, Jenny Beckman. Salope". En interview, il paraît qu'il se débrouille toujours pour botter en touche au moment de confirmer l'existence de la fille en question, renvoyant à une page Facebook d'autant plus introuvable qu'il existe plusieurs demoiselles ainsi nommées sur le réseau social. Est-ce vraiment important, dans le fond ? Le cinéaste a sûrement trouvé là un bon moyen d'assurer sa promotion, certes un peu décalé, mais plus sympa que cynique. Le film est à l'avenant, je dois dire: pas mémorable pour des siècles et des siècles, mais suffisamment agréable pour passer une bon début de soirée. Je n'en attendais rien d'autre, et pas même le fin mot de l'histoire sur Jenny Beckman. Comme vous l'aurez sûrement déjà compris, le film parle d'une fille, qui s'appelle... Summer Finn. Collègue de travail, un garçon répondant au nom de Tom Hanson en tombe éperdument amoureux au premier jour de leur rencontre. Une liaison débute quelque temps plus tard, qui va durer... oui: environ la moitié de 1.000 jours.
Si je me lasse des comédies romantiques ? Non, pas encore. Attention ! Je tiens toutefois à signaler que (500) jours ensemble n'en est pas une. Enfin, pas seulement. Il y a une certaine fraîcheur dans cette histoire, non pas qu'elle soit d'une quelconque façon originale, mais parce qu'elle est traitée sur un ton assez nouveau. Les personnages sont vite campés: en tant que garçon, je dois admettre sans rougir que je comprends assez bien Tom craquant devant la jolie Summer. Zooey Deschanel, qui lui prête sa frimousse, est indéniablement sexy. Bien filmée par Marc Webb, la belle resplendit pendant presque tout le film, et surtout dans les moments où elle partage les sentiments de son Roméo (Joseph Gordon-Levitt). Ce qui retient l'attention dans tout ça, c'est le montage du scénario: en fait, le long métrage est rythmé par plusieurs allers et venues dans le temps. Très vite, dès le titre en fait, on sait que le couple n'ira pas très loin et que la rupture se profile à l'horizon. La question de savoir si elle aura bien lieu étant elle-même assez vite tranchée par l'affirmative, reste à s'intéresser à ces atermoiements du coeur sur pellicule. Très franchement, cela pourrait être monstrueusement cul-cul, mais non. La manière dont les événements arrivent à l'écran scotche au fauteuil et nous place toujours dans l'attente de la scène qui suivra. Joli coup ! C'était simple, mais encore fallait-il y penser !
Je ne suis pas sûr que, restitué dans l'ordre chronologique pur et dur, le scénario ait le même intérêt. Saluons donc ici l'audace artistique d'un (jeune) réalisateur qui a su donner ainsi une coloration inattendue à une intrigue somme toute relativement convenue. J'imagine que vous ne serez pas surpris si j'ajoute que le charme discret de (500) jours ensemble tient aussi beaucoup au talent déployé par ses interprètes principaux: la fille certes, mais le garçon est vraiment très juste lui aussi, dans un rôle de cocker un peu triste qu'un Bill Murray moins âgé n'aurait pas forcément renié. Comparons tout de même ce qui est comparable et ne nous hasardons pas encore à coller au film une référence trop haute pour lui. Tel qu'il est, il est tout à fait bien. Si j'avais un bémol à mettre, ce serait pour les rôles secondaires. Le héros a en effet quelques potes, tous plus ou moins de bon conseil sur l'attitude à avoir avec les nanas. Il faut bien dire qu'ils n'ajoutent pas grand-chose à la recette et que leur présence s'oublie vite. La petite soeur s'en sort mieux, mais ce qui peut franchement s'effacer moins rapidement, c'est la chouette bande originale, pleine de tubes absolument emballants. Ce n'est certes pas non plus la première fois qu'un film moderne de cette génération s'illustre par sa musique, mais c'est toujours plus agréable ainsi. Marc Webb a désormais pris la place de Sam Raimi pour tourner Spiderman IV. Il n'est pas certain que le résultat me plaise autant...
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