Sept Alfred Hitchcock dans ma collection de DVD: le premier que j'ai tiré au sort s'appelle Mais qui a tué Harry ? Un film qui m'a surpris sans franchement m'emballer. De celui que les cinéphiles appellent souvent le maître du suspense, j'attendais à vrai dire autre chose. Non que ce long métrage de 1955 soit mauvais: c'est juste que je l'ai trouvé assez frustrant dans son principe. Le titre est trompeur. Effectivement, un dénommé Harry est retrouvé mort et, si on peut facilement imaginer qu'il a été liquidé, on ne sait évidemment pas par qui. Le truc, c'est que ce "détail" n'est finalement qu'anecdotique.
Le film est plutôt pour Hitch le prétexte à une galerie de portraits. Quelques exemples. Il y a d'abord l'enfant qui découvre le corps. L'ancien capitaine qui tombe dessus et trouve cette rencontre improbable pour le moins compromettante. La vieille fille qui, constatant l'infortune du pauvre bougre, l'aiderait bien si c'était possible. La mère du gosse, dont on apprend qu'elle connaît parfaitement la victime, qui se trouve en fait être... son époux disparu ! Et caetera. L'énigme proposée n'est pas celle du pourquoi du meurtre, ni même d'ailleurs du comment. Mais qui a tué Harry ? Tout le monde s'en moque. La question, ce serait: comment agir désormais pour faire comme si de rien n'était et avoir la paix ?
Même si la réponse est assez loufoque, supposant notamment nombre d'enterrements et de remises au jour pour le cadavre, je dois dire que ces improbables péripéties ne m'ont pas passionné. Allez ! J'admets qu'il m'est arrivé de sourire. Le problème, c'est que j'aurais largement préféré... frissonner. Je mettrai donc mon désintérêt (relatif) pour le film sur le compte d'un malentendu. Je suis sûr d'assouvir ma soif d'effroi avec les six autres Alfred Hitchcock encore en ma possession. Il me reste à dire ici que Mais qui a tué Harry ? mérite quand même le coup d'oeil pour ses images. La scène initiale où l'enfant repère le mort est juste tordante dans sa composition, comme vous pouvez l'apercevoir sur la première des deux photos illustrant cette chronique. Désolé pour les inconditionnels: le reste m'a semblé un peu trop étrange et m'a beaucoup moins captivé...
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