mardi 19 mai 2009

Une histoire à la Shyamalan

Souvenirs, souvenirs. Johnny Hallyday - et Daniel Balavoine avant lui - ont chanté une chanson qui s'appelle Je ne suis pas un héros. Je suis sûr que vous avez l'air en tête. Mais si ! "Je ne suis pas... un héros... faut pas croire ce que disent... les journaux... non, je ne suis pas... un héros... mes faux pas me collent à la peau". Je suis d'autant plus attaché à cette chanson que c'est avec elle en accompagnement sonore que je suis allé chercher mon dernier diplôme, celui qui a sanctionné mes études de journalisme. Le texte entier des paroles ne me correspond que très partiellement, mais finalement, l'air est devenu pour moi une sorte d'hymne intime, auquel je pense souvent. Bref. Tout ça non pas pour vous raconter ma vie, mais vous dire que, d'après moi, la chanson colle aussi plutôt bien au film dont je vais vous parler aujourd'hui: Incassable, de M. Night Shyamalan.

Je vais finir par me dire qu'on est un peu dur avec ce réalisateur ! C'est bien simple: si j'en crois les critiques que j'ai pu lire jusqu'alors sur son travail, il n'a rien fait de vraiment bon depuis Sixième sens. Il faudra encore que je complète sa filmographie pour vous en parler de manière plus approfondie, mais d'après ce que j'ai ressenti tout en regardant Incassable, le reproche me paraît pour le moins sévère. De fait, j'ai trouvé que nous tenions là une oeuvre tout à fait respectable, un scénario intelligent et assez bien ficelé, porté certes par une mise en scène sans grands éclats, mais sans vraie lourdeur non plus, et des acteurs plutôt inspirés. Bruce Willis - qui est de l'un et de l'autre des deux films - m'a paru convaincant à chaque fois, dans des rôles semblables et pourtant différents. Ici, donc, celui, complexe, du héros qui n'en a pas conscience, puis refuse de l'être. Second rôle, Samuel L. Jackson est tout à fait bien aussi.

La difficulté, avec Incassable comme avec son prédécesseur, c'est qu'on ne peut et doit pas trop en dire sur les tenants et aboutissants de l'histoire, à moins de vendre la mèche, gâcher la surprise et ainsi affaiblir la portée du film. Hum... c'est peut-être bien là que réside la toute relative faiblesse de ce nouveau opus "shyamalien": comme Sixième sens avant lui, il se distingue par un twist final, c'est-à-dire un ultime rebondissement qui éclaire tout le film d'une lumière nouvelle. Or, cette fois, la révélation finale n'a peut-être pas exactement, c'est vrai, la même force: c'est bien trouvé, soyez-en sûr, mais ce n'est pas aussi puissant. Et encore, je dis ça: tout cela n'engage que moi ! Ce que j'aime, dans ce cinéma, c'est finalement de pouvoir entrer dans l'idée d'une réalité impossible - ici même, celle d'un homme qui ne tombe jamais malade et survit aux accidents les plus graves, sans aucune égratignure -, puis d'admettre l'irrationnel comme point de départ, et, au final, de le trouver justifié par la grâce d'un scénario joliment écrit. On me dira bien tout ce qu'on voudra: M. Night Shyamalan est un bon raconteur d'histoires. Après, toutes celles que j'ai découvertes ne m'ont pas séduit avec la même intensité. Mais après tout, qui peut prétendre faire un excellent film à chaque sortie ? Personne ou sûrement pas grand monde, vous en conviendrez. Ne soyez dès lors pas sceptique ou hésitant: ce long métrage mérite d'être vu. Je l'admettrais volontiers: pas sûr que vous parveniez à en accepter l'univers. J'affirme toutefois que ça vaut le coup d'essayer.

1 commentaire:

cd a dit…

j'ai préféré 6° sens à Incassable, mais les deux sont très louables !!!