Nicole Kidman me déroute un peu, parfois. Comprenez: je l'ai vue dans d'excellents films et, par son jeu, la sais capable de me scotcher au fauteuil. Je me demande souvent comment les acteurs choisissent d'accepter tel ou tel rôle, ce qui peut faire pencher la balance, soit d'un côté, soit de l'autre, si ce n'est la notoriété du réalisateur concerné ou la perspective de récolter un joli paquet de billets. Naïvement, je voudrais croire que les plus grandes stars n'ont jamais besoin de "cachetonner" et qu'elles peuvent écarter les scénarios indignes d'elles. Est-ce à dire que Nicole Kidman aurait dû éviter de jouer dans Invasion ? C'est un peu brutal exprimé ainsi, sans doute, mais ce n'est pas forcément très éloigné du fond de ma pensée.
L'histoire du film ? D'abord, je précise que c'est un remake, en fait une quatrième version d'une seule et même intrigue de départ. Bon. Cela étant posé, vous tenez là une idée intéressante à la base, à savoir celle d'une météorite qui s'écrase sur Terre et y apporte, non pas de considérables dégâts, mais une espèce extra-terrestre presque invisible, qui s'infiltre dans les corps animaux (et donc fatalement humains), pour altérer profondément les comportements. Invasion démarre par un flash-forward - le contraire d'un flash-back, amis non anglophones ! On y voit donc une Nicole Kidman effrayée récupérer toutes sortes de médicaments dans de grands mouvements désordonnés. Et la manière dont cette première scène est filmée accroche bien et donne donc envie de voir la suite. Bon point.
Las ! Invasion n'est pas franchement un mauvais film, mais ce n'est pas non plus un bon film, tout au plus une série B un peu édulcorée avec Nicole Kidman (et Daniel "007" Craig) pour relever la sauce. Là où la mayonnaise ne prend pas, c'est quand, malgré les probables bonnes intentions du réalisateur, le scénario s'avère un peu trop light pour ménager de vrais rebondissements. Je pense qu'il y avait sûrement de quoi faire mieux avec un tel matériau. Syndrome habituel du remake hollywoodien, peut-être. Très américain d'esprit bien qu'allemand de nationalité, Oliver Hirschbiegel semble bien décidé à se contenter du minimum syndical, avec en fil rouge quelques frissons d'une mère pour son enfant. Comme l'aurait dit alors un Français au long nez, c'est un peu court, jeune homme ! Circonstance atténuante; il paraît que le studio a charcuté le travail de son maître d'ouvrage. Faut croire qu'on aurait donc pu avoir droit à un film un peu plus dense. Tant pis... ou plutôt, dommage...
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