vendredi 2 mars 2012

Conan Doyle revisité

Une chronique de Martin

Sherlock Holmes - Jeu d'ombres revient une nouvelle fois sur celui qui me semble être le héros littéraire le plus adapté au cinéma. L'Américain Guy Ritchie est parfaitement à l'aise dans cet univers britannique, à tel point que la formule du premier opus reste inchangée. Plus qu'à la résolution d'énigmes tarabiscotées, c'est d'abord à une longue série de scènes d'action que le spectateur, indulgent ou non, est ici convié. C'est dit: Hollywood a mis la finesse au placard, au profit du grand spectacle. Vous serez donc prévenus.

Comme au cours du premier épisode, on retrouve Robert Downey Jr. en Holmes, assisté de Jude Law / Watson. Le duo fonctionne parfaitement, alors pourquoi bouder notre plaisir ? Je dirais même que l'interprétation des deux larrons est assez jubilatoire du fait même des textes qu'ils ont à jouer. Sans trahir de secret important pour le suspense, j'ai envie de préciser que Sherlock Holmes - Jeu d'ombres repose d'abord sur une forme d'amour vache et les joutes verbales qui en découlent. Holmes paraît n'être qu'un enfant gâté obsédé par la lutte contre le crime, Watson son peu consentant bras droit, du genre fatigué de toujours devoir suivre. Aucun ne prend véritablement le pas sur l'autre. C'est mieux pour l'équilibre du film.

Je ne suis certes pas sûr qu'Arthur Conan Doyle y retrouve ses petits. Qu'importe, en fait: j'ose dire que je me suis plutôt bien amusé devant cette nouvelle vision. On y retrouve d'ailleurs également l'infâme professeur James Moriarty, l'incarnation du mal que Holmes et Watson combattent avec acharnement. Là aussi, un choix audacieux me semble avoir été fait: sortir le personnage de l'ombre qui lui est coutumière - y compris dans le premier film - et l'exposer en pleine lumière. L'équilibre demeure intact: le choix de l'interprète ayant porté sur le méconnu Jared Harris, le nombre de stars à l'écran reste à deux. Sherlock Holmes - Jeu d'ombres porte finalement assez mal son titre. Et peu importe, en fait, ce qu'il raconte vraiment. Choisir d'illustrer la montée des extrémismes européens entre les guerres de 1870 et de 1914 pouvait offrir une trame digne d'intérêt. Elle est ici tellement diluée dans l'action qu'elle n'est plus qu'un prétexte de divertissement. Je m'en suis très bien contenté.

Sherlock Holmes - Jeu d'ombres
Film américain de Guy Ritchie (2011)
Je signale pour finir qu'il n'est pas nécessaire d'avoir vu l'épisode 1 pour apprécier le suivant. En verra-t-on un troisième ? Je crois bien que c'est envisageable... et déjà envisagé. En attendant confirmation, tournage et sortie, rien ne vous empêche de retrouver le plus célèbre détective anglais au cinéma dans d'autres productions. Avant d'en reparler, je vous mets sur la piste d'un vieux film réalisé par Billy Wilder: La vie privée de Sherlock Holmes. Si vous préférez découvrir Sherlock Holmes dans sa jeunesse, je vous conseille plutôt de le suivre dans Le secret de la pyramide. Élémentaire, mes chers !

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Pour découvrir un avis divergent:
Vous pouvez lire la courte analyse de "L'impossible blog ciné".

1 commentaire:

David Tredler a dit…

Effectivement moi je suis moins fan ;)